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Tuesday 15 October 2024

[Rwanda Forum] Ubuhamya bwa Gen. Ndindiliyimana mu manza za Dr. Eugène Rwamucyo na Maj. P-Claver Karangwa.



Ubuhamya bwa Gen. Ndindiliyimana mu manza za Dr. Eugène Rwamucyo na Maj. P-Claver Karangwa.
https://youtu.be/7p8MzHVH8uY?si=plOiWyokmMDOejBD

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Monday 14 October 2024

[Rwanda Forum] Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Karim A.A. Khan KC relative à la réactivation des enquêtes dans la situation en République Démocratique du Congo | International Criminal Court


Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Karim A.A. Khan KC relative à la réactivation des enquêtes dans la situation en République Démocratique du Congo | International Criminal Court
Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Karim A.A. Khan KC relative à la réactivation des enquêtes dans la situation en République Démocratique du Congo | International Criminal Court
https://www.icc-cpi.int/fr/news/declaration-du-procureur-de-la-cour-penale-internationale-karim-aa-khan-kc-relative-la

Déclaration du Procureur de la Cour pénale internationale, Karim A.A. Khan KC relative à la réactivation des enquêtes dans la situation en République Démocratique du Congo

Aujourd'hui, j'aimerais annoncer ma décision de réactiver nos enquêtes en République Démocratique du Congo (« RDC »). Ces enquêtes porteront en priorité sur les crimes présumés relevant du Statut de Rome commis dans la province du Nord-Kivu depuis janvier 2022.

Les autorités de la RDC ont à deux reprises saisi mon Bureau de renvois aux fins  d'initier des enquêtes sur leur territoire. Le premier renvoi, soumis  le 3 mars 2004, portait sur des crimes présumés relevant du Statut de Rome commis sur l'ensemble du territoire de la RDC depuis le 1er juillet 2002. En juin 2004, mon Bureau a ouvert une enquête sur la situation en RDC. Le Gouvernement de la RDC a soumis un second renvoi le 23 mai 2023 concernant des crimes présumés commis dans la province du Nord-Kivu par des membres de différents groupes et forces armés depuis le 1er janvier 2022.

Au cours des derniers mois, mon Bureau a évalué, à titre préliminaire, si les crimes présumés relevant du Statut de Rome commis dans la province du Nord-Kivu depuis janvier 2022 sont suffisamment liés à la portée de la situation faisant l'objet d'une enquête déjà ouverte en RDC.

Cette évaluation est arrivée à son terme. J'ai déterminé que les derniers épisodes de violence dans la province du Nord-Kivu sont liés à des schémas récurrents de violence et d'hostilités qui sévissent dans la région depuis au moins le 1er juillet 2002, date à  laquelle la Cour a commencé à exercer sa compétence en RDC. Par conséquent, tous les crimes présumés relevant du Statut de Rome commis dans la province du Nord-Kivu depuis le 1er janvier 2022 relèveraient de l'enquête en cours ouverte en juin 2004.

Je tiens à rappeler que nos enquêtes dans la province du Nord-Kivu ne se limiteront pas à des parties au conflit en particulier, ou à des membres de groupes spécifiques. Au contraire, mon Bureau examinera de manière globale, indépendante, et impartiale la responsabilité de tous les auteurs présumés ayant commis des crimes relevant du Statut de Rome. Aussi, mon Bureau accordera une attention particulière au principe de complémentarité et recherchera la collaboration et la coopération des autorités nationales et de celles de tous les acteurs pertinents en vue d'assurer une justice efficace pour les victimes des crimes en question.

Le Mémorandum d'entente conclu en juin 2023 entre mon Bureau et la RDC, et la récente mission de mise en œuvre de cet instrument, conduite par le Procureur adjoint Mame Mandiaye Niang, ont fourni un cadre renforcé de collaboration et de dialogue, alors que nous définissons une approche à deux voies marquée par la vigilance et le partenariat, avec une enquête en cours, d'une part, et des efforts pour soutenir la justice nationale, d'autre part.

Comme rappelé dans la Politique générale du Bureau relative à la complémentarité et à la coopération, la fin des cycles d'impunité en RDC ne peut être envisagée que par des efforts conjoints de la RDC, de mon Bureau, et de la communauté internationale dans son ensemble en faveur de la justice pénale.

Notre objectif ultime est une stratégie de justice transitionnelle à long terme, durable et viable en RDC, que la CPI et la communauté internationale peuvent à la fois soutenir et s'en inspirer. Je salue à cet effet la décision prise par les autorités congolaises de mettre en place un comité de pilotage pour travailler à l'établissement d'une Cour pénale spéciale pour la RDC. Conformément au principe de complémentarité, mon Bureau se tient prêt à apporter une assistance technique à la RDC pour la création de ce mécanisme et pour renforcer sa collaboration et sa coopération avec les autorités nationales et les partenaires concernés en vue d'accroître l'impact de nos actions collectives dans la lutte contre l'impunité des crimes internationaux.


Pour plus d'informations sur la situation en République Démocratique du Congo, cliquer ici.  Pour plus de détails sur les « examens préliminaires » et les « situations et affaires » portées devant la Cour, veuillez cliquer ici et ici.

Source: Bureau du Procureur | Contact: OTPNewsDesk@icc-cpi.int

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[Rwanda Forum] Statement of ICC Prosecutor Karim A.A. Khan KC on the Situation in the Democratic Republic of the Congo and renewed investigations | International Criminal Court


Statement of ICC Prosecutor Karim A.A. Khan KC on the Situation in the Democratic Republic of the Congo and renewed investigations | International Criminal Court
Statement of ICC Prosecutor Karim A.A. Khan KC on the Situation in the Democratic Republic of the Congo and renewed investigations | International Criminal Court.

Statement of ICC Prosecutor Karim A.A. Khan KC on the Situation in the Democratic Republic of the Congo and renewed investigations

Today, I wish to announce that I have decided to renew our investigative efforts in the Democratic Republic of the Congo ("DRC"). Priority focus of the investigation will be given to any alleged Rome Statute crimes occurring in North Kivu since January 2022.

The DRC authorities have twice seized my Office to undertake investigations into the situation in their territory. Their first referral, submitted on 3 March 2004, encompassed alleged Rome Statute crimes committed in the entire territory of the DRC since 1 July 2002. In June 2004, the Office opened an investigation into the situation in DRC. The DRC government submitted a second referral on 23 May 2023 concerning alleged crimes committed in North Kivu by members of different armed groups and forces since 1 January 2022.

In the past months, my Office assessed, as a preliminary matter, whether any Rome Statute crimes committed in North Kivu since January 2022 are sufficiently linked to the scope of the existing situation under investigation by my Office in the DRC.

This assessment is now complete. I have determined that the latest episodes of violence in North Kivu since 2022 are interconnected with patterns of violence and hostilities that have plagued the region since at least 1 July 2002, the start of the Court's jurisdiction in the DRC. Therefore, any alleged Rome Statute crimes committed in North Kivu since 1 January 2022 would fall within the remit of the ongoing investigation opened in June 2004.

I wish to recall that our investigations in North Kivu will not be limited to particular parties or members of specific groups. Rather, my Office will examine holistically, independently and impartially the responsibility of all actors allegedly committing Rome Statute crimes. My Office will also pay close heed to the principle of complementarity and seek engagement and cooperation from  national authorities and all relevant actors with a view to ensuring effective justice for the victims of the crimes concerned.

The Memorandum of Understanding concluded in June 2023 between my Office and the DRC, and the more recent implementation mission led by Deputy Prosecutor Mame Mandiaye Niang, have provided an enhanced framework for collaboration and dialogue as we chart a two-track approach marked by vigilance and partnership, with an ongoing investigation on the one hand and efforts to support domestic accountability on the other. As the Office's Policy on Complementarity and Cooperation emphasises, ending the cycles of impunity in the DRC can only be achieved through joint accountability efforts by the DRC, my Office, and the wider international community.

Our ultimate goal is a long-term, sustainable and viable transitional justice strategy in the DRC, which the ICC and the international community can both support and learn from. To this effect, I welcome the decision taken by the DRC authorities to set up a steering committee to work on the establishment of a special criminal court for the DRC. In line with the complementarity principle, my Office stands ready to provide technical assistance to the DRC in the creation of this mechanism and to deepen collaboration and cooperation with national authorities and relevant partners, as we seek to increase the impact of our collective actions in the fight against impunity for international crimes.


For more on the situation in the Democratic Republic of the Congo, see here. For further details on "preliminary examinations" and "situations and cases" before the Court, click here, and here.

Source: Office of the Prosecutor | Contact: OTPNewsDesk@icc-cpi.int

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[Rwanda Forum] Fw: RDC-Rwanda



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Envoyé : lundi 14 octobre 2024 à 12:53:24 UTC+2
Objet : RDC-Rwanda

[Rwanda Forum] Cameroon bans any talk about 91-year-old President Biya's health | Reuters


Cameroon bans any talk about 91-year-old President Biya's health | Reuters
Cameroon bans any talk about 91-year-old President Biya's health | Reuters

Cameroon bans any talk about 91-year-old President Biya's health

Cameroon President Paul Biya attends the Paris Peace Forum
Cameroon President Paul Biya attends the Paris Peace Forum, France, November 12, 2019. REUTERS/Charles Platiau/File Photo Purchase Licensing Rights

YAOUNDE, Oct 11 (Reuters) - Cameroon has outlawed any discussion about the health of 91-year-old President Paul Biya, a letter shared by the interior ministry said, after Biya's prolonged absence fuelled widespread speculation he was unwell.

Earlier this week, the authorities put out statements saying the president was on a private visit to Geneva and in good health, dismissing reports he had fallen ill as "pure fantasy".

In the letter to regional governors dated Oct. 9, Interior Minister Paul Atanga Nji said discussing the president's health was a matter of national security.

From now on, "any debate in the media about the president's condition is therefore strictly prohibited. Offenders will face the full force of the law", Nji said.

He ordered the governors to set up units to monitor broadcasts on private media channels, as well as social networks.

Cocoa and oil-producing Cameroon, which has had just two presidents since independence from France and Britain in the early 1960s, is likely to face a messy succession crisis if Biya became too ill to remain in office or died.

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Cameroon's media regulator, the National Communication Council, could not immediately be reached for comment.

The move faced criticism as an act of state censorship.

"The president is elected by Cameroonians and it's just normal that they worry about his whereabouts," said Hycenth Chia, a Yaounde-based journalist and talk show host on privately owned television Canal2 International.

"We see liberal discussions on the health of Joe Biden and other world leaders, but here it is a taboo," he told Reuters.

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Press freedom advocacy group Committee to Protect Journalists said it was gravely concerned.

"Trying to hide behind national security on such a major issue of national importance is outrageous," said Angela Quintal, head of the CPJ's Africa Program.

Biya has not been seen in public since attending a China-Africa forum in Beijing in early September. His failure to appear as scheduled at a summit in France last weekend further stoked public discussion about his health.

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Editing by Alessandra Prentice and Alison Williams

Our Standards: The Thomson Reuters Trust Principles.


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[Rwanda Forum] Génocide des Tutsis au Rwanda: abandon des poursuites en France contre Callixte Mbarushimana.


Génocide des Tutsis au Rwanda: abandon des poursuites en France contre Callixte Mbarushimana.
14/10/2024 - 05:56

Génocide des Tutsis au Rwanda: abandon des poursuites en France contre Callixte Mbarushimana

Callixte Mbarushimana lors d'une audience devant la Cour pénale internationale où il était poursuivi pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans l'Est de la RDC en 2010.
Callixte Mbarushimana lors d'une audience devant la Cour pénale internationale où il était poursuivi pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans l'Est de la RDC en 2010. © AFP

La justice française met fin à ses poursuites contre Callixte Mbarushimana. Dans une ordonnance datée du 1er octobre dernier, une juge d'instruction du pôle « crimes contre l'humanité » du Tribunal judiciaire de Paris conclut à un non-lieu,  conformément aux réquisitions du parquet, après analyse de « l'ensemble » des « éléments à charge et à décharge ». Celle-ci estime que les charges retenues contre lui sont insuffisantes pour le faire comparaître devant une cour d'assise. Elle met notamment en avant les différents témoignages recueillis qui sont « fluctuants », pas assez « précis » et pas assez « concordants ». 

Mis en examen en 2010 pour crimes contre l'humanité et complicité, Callixte Mbarushimana, aujourd'hui âgé de 61 ans, est pourtant toujours accusé par plusieurs associations et victimes du génocide au Rwanda d'être impliqué dans des massacres, d'avoir dressé des listes de Tutsis à tuer et d'avoir mis à disposition des Forces armées rwandaises et des milices extrémistes Interahamwe du matériel du PNUD, le programme des Nations unies pour lequel il travaillait à l'époque. Lors des cérémonies du 30e anniversaire de la tragédie en avril dernier, le président rwandais l'avait accusé de son côté d'avoir livré sa cousine à des tueurs, une femme que Paul Kagame considérait comme sa soeur.

le Collectif des parties civiles pour le Rwanda annonce faire appel

Egalement poursuivi devant la Cour pénale internationale en 2010, cette fois pour des crimes commis en 2009 en RDC alors qu'il était le secrétaire exécutif des FDLR, l'ex-employé de l'ONU n'y avait finalement pas été jugé non plus, faute de preuves.

En France, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda annonce avoir fait appel du non-lieu rendu par la justice. Pour lui, l'enquête qui a conduit à cette décision reste lacunaire : le collectif affirme notamment que certains témoins n'ont pas été entendus et que les informations d'un rapport d'enquête interne de l'ONU n'ont pas été vérifiées. Jointe par l'AFP, l'avocate de Callixte Mbarushimana, Me Laurence Garapin, rappelle, elle, que son client a « toujours clamé son innocence ». 


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[Rwanda Forum] Témoignage de Jean Kambanda lors du procès du Dr. Eugène Rwamamucyo, Paris, le 11 octobre 24.

Témoignage de Jean Kambanda lors du procès du Dr. Eugène Rwamamucyo, Paris, le 11 octobre 24.

Par Emmanuel Mwiseneza
 
Dr Eugène Rwamucyo est jugé pour génocide entre autres par la Cour d'Assise de Paris.  
Jean Kambanda a témoigné comme témoin de la défense pendant la journée du 11 octobre 2024 par vidéoconférence depuis sa prison de Dakar au Sénégal.
Jean Kambanda commença par se présenter :
« Je suis Jean Kambanda, je suis ingénieur commercial, je suis l'ancien premier ministre du gouvernement rwandais du 09 avril au 19 juillet 1994 et je suis prisonnier politique des Nations Unies ».
Jean Kambanda voulut enchaîner pour expliquer comment il est emprisonné arbitrairement quand le président de la Cour d'Assise l'arrête et lui explique les raisons de sa déposition ainsi que les formalités à accomplir avant de déposer son témoignage. Le président lui explique que même s'il peut parler de son cas, le témoignage concerne le Dr Eugène Rwamucyo et doit permettre au tribunal de comprendre le contexte et lui fournir des éléments lui permettant de parvenir au jugement juste. Le président demande à Jean Kambanda s'il y a des personnes parmi les parties civiles qui prennent partie au procès avec lesquelles il y aurait conflit d'intérêt. Kambanda répondit qu'il ne les connaissait pas et donc ne peut rien savoir à ce propos. Le tribunal se pencha ensuite sur le problème de prêter serment ou non par J. Kambanda. Il conclut qu' « étant donné que Jean Kambanda a été condamné pour les chefs d'accusation qui ont un lien avec ceux pour lesquels le Dr Eugène Rwamucyo est jugé, il ne doit pas prêter serment mais qu'il est néanmoins invité à dire la vérité.
Jean Kambanda entra donc dans la matière en disant d'emblée qu'il ne peut pas ne pas parler de ce qui s'est passé à Arusha car tout ça est à la base de ce qui se passe aujourd'hui où les seuls les Hutus sont poursuivis partout dans le monde.
Kambanda explique l'escroquerie qui s'est passée à Arusha en commençant par son cas. Il explique qu'il a été arrêté à Naïrobi avec d'autres personnes mais qu' alors que les autres ont été amenés dans la prison d'Arusha, lui a été détenu dans une maison avec deux procureurs pendant trois mois sans que même sa famille ne sache où il se trouvait. Il explique que lorsque sa femme l'appelait ses détenteurs s'arrangeaient pour qu'il fasse comprendre à sa femme qu'il était à Arusha mais qu'il avait fini par trouver une astuce pour lui faire comprendre qu'il n'était pas à Arusha . Il explique qu'il a encore été muté dans un endroit secret toujours avec « ses » procureurs pendant quelques mois (je n'ai pas retenu le nombre exact).
En gros, il explique qu'il a été forcé à reconnaitre que son gouvernement a commis le génocide et qu'on l'a fait signer et que c'est sous cette seule condition qu'il a pu rejoindre la prison d'Arusha. Plus tard, il répondra à quelqu'un de la Société civile qui lui demandait s'il se sentait responsable et sinon pourquoi il avait reconnu sa responsabilité, que dans les conditions où il avait été mis, s'il voulait rester en vie, il n'avait pas d'autre choix que de faire cela. Il expliqua que quelqu'un d'autre a refusé de faire ce qu'on lui demandait de faire et que son corps a été retrouvé dans le canal de Bruxelles, allusion bien sûr à feu ministre Uwilingiyimana Juvénal.
Kambanda expliqua les conditions de sa nomination et révéla que c'est l'ambassadeur de France qui les a forcés à publier le gouvernement qu'ils avaient formé mais gardaient en secret, car, la France avait besoin d'un interlocuteur pour faire entrer ses militaire venus de Bangui dans le pays pour évacuer les expatriés. Une fois la liste des ministres publiée, l'ambassadeur de France reçut le ministre des Affaires Etrangères Jérome Bicamumpaka pour organiser l'entrée des militaires français venus de Bangui pour évacuer les expatriés.
Kambanda expliqua l'infiltration par le FPR de toutes les organisation politiques et expliqua comment les Interahamwe avaient été une conception du FPR. Il expliqua que la première réunion des Interahamwe s'est tenue sans que le MRND ni même le président Habyarimana ne soient au courant. C'est lorsque le résultat final fut prêt qu'il a été présenté au président Habyarimana qui a été séduit par l'idée et l'a acceptée. Il expliqua que même la jeunesse du MDR (JDL) leur a été présentée sans qu'ils en soient les initiateurs mais qu'ils ont été naïfs et ont cru à la bonne foi des gens qui leur présentaient cela mais que maintenant ils ont fini par comprendre que c'était une conception du FPR pour opposer les jeunesses des deux partis et provoquer l'augmentation des tensions dans le pays.
Kambanda a donné des exemples que je n'ai pas tous retenus mais il a parlé surtout d'un certain Godfrey Kiyago, surnommé Ninja. Kiyago qui était un militaire du FPR avec un grade de Lieutenant avait infiltré les Interahamwe et se comportait comme un grand chef qui faisait la pluie et le beau temps. C'est ce même Kiyago qui, d'après Jean Kambanda, a assassiné le ministre PL Landouald Ndasingwa ainsi que sa femme et ses enfants. C'est aussi ce même Kiyago qui a tendu un piège mortel à son « ami » Katumbi, un membre influent de la CDR, pour exacerber les tensions dans Kigali.
Il a aussi donné l'exemple de l'assassin de la reine-mère Rosalie Gicanda, tante du président Kagame. Son nom m'a échappé mais Kambanda a dit que cette personne s'est révélée être un militaire du FPR qu'il a rejoint après sa victoire.
Kambanda a expliqué que lui et ses amis du MDR avaient compris les calculs machiavéliques du FPR après l'assassinat de leur leader Emmanuel Gapyisi et qu'ils avaient choisi de faire partie de l'aile qui sera qualifiée plus tard de « power », mais que l'appétit des places des uns et des autres avait empêché au parti de garder son unité face aux manipulations et mensonges du FPR. Il a expliqué que le Dr Dismas Nsengiyaremye avait conclu un accord secret avec le Colonel Alexis Kanyarengwe en Tanzanie pour être inscrit comme premier ministre dans les Accords d'Arusha, place que finira par lui chiper M. Faustin Twagiramungu toujours par les mêmes magouilles. Il a expliqué que lui, en revanche, avait été désigné par son parti lors du congrès de Kabusunzu et que c'est dans la même logique qu'il est devenu le premier ministre après l'assassinat du président Habyarimana.
Kambanda a aussi expliqué que Habyarimana, avant de partir dans sa réunion fatale de Dar-es-Salaam, avait donné les instructions pour arrêter Kajuga Robert, président des Interahamwe, avant son retour, car, dit-il, il craignait qu'il (Kajuga) fasse un coup d'Etat. Kambanda s'est étonné de comment un civil pouvait-il fomenter un coup d'Etat mais il a dit que certainement certains militaires étaient dans le coup. Il a expliqué » aussi comment le Général Dallaire voulait opérer un coup d'Etat en voulant conduire le premier ministre Agathe Uwilingiyimana à la radio pour faire une déclaration qui selon Jean Kambanda, était une Déclaration de coup d'Etat. Il a expliqué que les responsables politiques présents à la réunion, lui ont fait comprendre qu'en cas de vacance du pouvoir du président de la République, ce n'est pas le premier ministre qui le remplace mais le président du parlement, d'où le choix qui s'est porté sur le Dr Théodore Sindikubwabo. Kambanda a aussi expliqué que les militaires américains (GI's) attendaient à Bujumbura pour accompagner ce coup d'Etat et que le Général Roméo Dallaire avait demandé au FPR de se préparer pour emmener des militaires à Kigali pour aider à faire rentrer les FAR dans les casernes ! Donc dans un pays souverain, c'est la rébellion du FPR aidée par la MINUAR qui devait cantonner les militaires gouvernementaux dans les casernes !
On a demandé à Jean Kambanda s'il avait le vrai pouvoir ou s'il avait été une marionnette. Il a répondu qu'il avait le vrai pouvoir et que ceux qui disent que c'est le colonel Bagosora qui l'a nommé se font des fantasmes. Il a même rapporté un incident qui l'a opposé au Colonel Bagosora qui voulait faire certaines exigences quant à la composition du gouvernement et à la promotion des grades de certains militaires, notamment ceux des Généraux. Il a dit avoir résisté au Colonel Bagosora en lui disant que s'il voulait faire un coup d'Etat, il n'avait qu'à le faire en bonne et due forme et Bagorora s'est rétracté. Il a dit que néanmoins son pouvoir s'est heurté aux gens malhonnêtes, avares (ibisambo), traitres (ibyitso) ainsi qu'à l'intransigeance du FPR qui avait repris la guerre et qui était prêt à tout pour prendre le pouvoir.
S'agissant du génocide :
Kambanda reconnait le génocide des Tutsis mais refuse de reconnaitre sa planification par le régime Hutu. Pour lui, c'est le FPR qui a planifié le génocide des Hutus, mais pour que celui-ci soit possible, il fallait d'abord passer par le génocide des Tutsis. Kambanda a expliqué que le TPIR d'Arusha a tout fait pour empêcher que les enquêtes visant le FPR et qui devaient aboutir à désigner le FPR comme véritable planificateur du génocide, n'aboutissent. Il a notamment cité l'enquêteur australien Michael Hourigan. Michael Hourigan a fait son enquête et avait découvert que c'est le FPR qui a descendu l'avion du Président Habyarimana et avait documenté différents sites de massacres attribués au FPR. Lorsqu'il téléphona à la procureure du TPIR de l'époque Louise Arbour, cette dernière l'intima d'arrêter son enquête et de rentrer à La Haye. Lorsqu'il arriva à La Haye au siège du TPIR et TPIY, on lui retira tous les disques /clés contenant son enquête mais celui-ci parvint à cacher un fichier qu'il publiera dix ans plus tard !
Lorsque Carla Del Ponte nouvelle procureure voulut rouvrir le dossier des crimes du FPR, on lui retira le TPIR pour ne lui laisser que le TPIY !
S'agissant de Butare :
Jean Kambanda a expliqué (en répondant aux questions) que ce n'est pas le gouvernement qui choisissait les préfets mais que les postes de préfets étaient répartis entre les partis politiques. Il a expliqué que le poste de préfet de Butare revenait au PL et celui de préfet de Kibungo au PSD. Il a expliqué que ce sont le PL et le PSD qui se sont entendus pour interchanger leurs préfets, celui de Butare allant au PSD et celui de Kibungo au PL. Ce n'est donc pas son gouvernement qui a limogé le préfet de Butare, le Dr Jean Baptiste Habyarimana, mais l'entente entre les partis PL et PSD. La cour lui a demandé s'il savait ce qu'était devenu le préfet démis Jean Baptiste Habyarimana et il a répondu que lorsqu'il a appris qu'il était emprisonné à Gitarama, il a ordonné à la ministre de la Justice Mme Agnès Ntamabyaliro de veiller à sa libération ou de le traduire devant un tribunal s'il y avait des charges contre lui. Le Dr Habyarimana a donc été libéré mais a été tué en essayant de rentrer chez lui à Butare. Quant aux auteurs de ce meurtre Kambanda a dit ne pas avoir eu le temps de diligenter une enquête et que donc il ne les connait pas.
S'agissant de la réunion de Butare du 13 mai 1994 :
Réunion à laquelle participait le Dr Rwamucyo, objet du témoignage, Kambanda a expliqué qu'il avait été invité par les intellectuels de Butare pour faire un état de la situation. Il a dit ne pas se souvenir que le Dr Rwamucyo avait pris la parole lors de cette réunion, car, il ne le connaissait pas particulièrement. S'il connait le Dr Rwamucyo c'est en tant que directeur du Centre Universitaire de Santé Publique (CUSP) de Butare, poste auquel il remplaçait le précédent directeur que Kambanda connaissait mieux. Il connait le Dr Rwamucyo comme quelqu'un qui a effectué son travail en procédant à l'organisation de l'inhumation des cadavres qui jonchaient les rues de la ville. Il a d'ailleurs dit que c'est le président du CICR qui avait prié Jean Kambanda de faire un communiqué à la radio pour faire revenir au travail les conducteurs d'engins des travaux publics afin qu'ils aident à l'ensevelissements des cadavres pour éviter qu'une catastrophe sanitaire ne s'ajoute à la catastrophe humanitaire et sécuritaire. C'est donc le CICR qui a pris en main cette mission, que ce soit à Kigali d'abord et ailleurs ensuite.
Le procureur a voulu mettre en défaut Jean Kambanda qui affirmait ne pas avoir rencontré le docteur Rwamucyo avant la réunion du 13 mai 1994 en lui rappelant une page de son agenda où apparaissent entre autres docteurs, le nom de Rwamucyo. Kambanda a expliqué qu'il notait dans son agenda selon aussi les informations lui transmises par ses ministres ou les autres collaborateurs et que ce n'est pas parce qu'il a noté les noms des gens le 11 mai qu'il a croisé ces gens à cette date-là.
 
 
S'agissant du célèbre discours du Dr Théodore Sindikubwabo que beaucoup considèrent comme celui qui a mis le feu aux poudres à Butare :
Kambanda a d'abord rigolé disant que c'est lui qui avait parlé longuement lors de ce déplacement et que le discours du président n'avait duré que quelques minutes. Il a ensuite rappelé que ce discours n'avait pas été diffusé à la radio et que donc seules les personnes présentes sur le lieu l'ont entendu. Il a expliqué que son enregistrement a été volé en vue d'être utilisé pour les besoins de la cause. Il a expliqué enfin qu'une partie de ce discours a été sortie de son contexte pour lui faire dire ce qu'il ne disait pas. Il a dit que le président a dit : « ….Je vois les champs de sorgho, de maïs,…qui ne sont pas entretenus, allez travailler, car si vous ne travaillez pas, même si le FPR ne vous tue pas, vous mourrez de faim » ! Mais ceux qui voulaient faire dire au discours autre chose, ont juste sorti le terme travailler (gukora) pour dire qu'il voulait dire tuer, ce qui est une manipulation propre au FPR.
Quant à la question de savoir s'il y avait eu des assassinats à Butare avant ce discours, Kambanda a dit qu'il y en avait eu, car il avait les membres de sa famille à Butare à qui il avait téléphoné avant cette date pour prendre des nouvelles et qui lui avaient confirmé qu'il y avait des morts.
Il a ajouté que s'il y a une personne qui devait rendre des comptes de ce qui s'est passé à Butare, c'est d'abord le Général Marcel Gatsinzi qui était le militaire le plus haut gradé sur place, sans manquer de rappeler que ce dernier a fini par rejoindre le FPR pour occuper les postes de chef d'Etat-Major et de ministre ensuite.
Les questions lui ont été posées sur Cyahinda et Nyakizu. Il a expliqué que le bourgmestre de Nyakizu, Ladislas Ntaganzwa (que la cour n'a pas manqué de lui rappeler qu'il était de la même tendance que lui dans le parti MDR ) avait été blessé par un infiltré du FPR et que de là est partie toute la séquence qui a abouti au massacre des gens innocents qui avaient trouvé refuge à Cyahinda. A noter que l'un des avocats des parties civiles n'avait apparemment pas bien révisé ses notes, car, il parlait de l'église de Nyumba à Nyakizu. Cyahinda étant chez moi, je voulais lui dire qu'il confondait tout, mais je ne pouvais pas. Le détail n'a pas échappé à Jean Kambanda qui lui a rappelé à juste titre que Nyumba c'est dans la commune de Gishamvu d'où est originaire Jean Kambanda, alors que la paroisse qui est dans la commune de Nyakizu c'est Cyahinda. De là le débat a chauffé, la cour voulant prendre l'exemple de Cyahinda pour illustrer la responsabilité de Kambanda dans le génocide. On a presque oublié qu'on est dans le procès d'Eugène Rwamucyo !
Jean Kambanda en a profité pour expliquer la stratégie mortifère du FPR. D'après Kambanda, les jeunes gens Tutsis allaient apprendre le maniement des armes à Mulindi et ailleurs dans la zone controlée par le FPR et revenaient se fondre dans la population avec leurs armes. Ce sont ces infiltrés qui dirigeaient les autres Tutsis dans leur fuite et ce sont eux qui ont tiré sur le bourgmestre de Nyakizu entre autres. Kambanda a expliqué que le FPR avait donné consigne à tous les Tutsis, bien avant le six avril, en leur disant que lorsqu'il va entamer la bataille finale, ils devront se regrouper dans les églises, les écoles, les bureaux communaux, …où il viendra les protéger ! Ces endroits furent donc un piège pour ces Tutsis, piège leur tendu par le FPR d'après Jean Kambanda.
Le président de la cour, dans une posture émotionnelle demanda à Kambanda si les enfants, les femmes, les vieillards, les handicapés tués, étaient des infiltrés. Kambanda répondit que non bien sûr. Il ajouta qu'il avait demandé à la population (il dit que les enregistrements peuvent être trouvé à la radio Rwanda) de ne pas confondre les paisibles voisins Tutsis et ceux qui nous attaquaient (le FPR).
Des questions lui furent posées sur la Défense Civile et la distribution des armes.
Il a admis avoir distribué des armes à la population pour se défendre contre le FPR, car l'armée ne pouvait pas être partout, et non pour tuer les Tutsis. Il a également souligné que la défense civile n'a pas commencé avec son gouvernement mais avec la guerre d'octobre 1994 dans le Nord du pays où les exactions du FPR envers les populations civiles, avaient forcé le gouvernement à armer la population pour sa propre sécurité. Il a expliqué avoir donné des ordres pour que les barrières ne servent pas à tuer les civils innocents mais à arrêter les infiltrés du FPR, mais que le fait que ces barrières étaient tenues pour l'essentiel par les infiltrés du FPR incorporés dans les Interahamwe, ces barrières ont servi à tuer les civiles Tutsis et Hutus mais que la pression de la guerre n'a pas permis de mettre en place des contrôles efficaces et des traductions en justice.
Parmi d'autres questions, Me Karongozi représentant certaines parties civiles, lui a demandé s'il avait rendu visite au préfet de Gikongoro Laurent Bukibaruta et quand. Kambanda a dit que c'était son ami et qu'il le voyait régulièrement quand il passait par là. Et Me Karongozi d'enchainer en lui disant que Kambanda a vu Bucyibaruta aux dates pendant lesquelles il y a eu des milliers de morts à Kibeho, à Cyanika, et dans d'autres paroisses que je n'ai pas retenues et lui demanda s'il était allé pour le féliciter !
Kambanda lui répondit qu'en ce moment il n'y avait rien à féliciter car la situation n'était pas aux félicitations mais à parer à l'urgence et qu'en outre, il ne pouvait pas avec les moyens de communication de l'époque savoir instantanément ce qui était entrain de se passer dans tous ces endroits.
Me Karongozi lui a demandé aussi s'il y avait eu un simulacre d'attaque la nuit du 4 au 5 octobre 1990 à Kigali pour arrêter les Tutsis. Kambanda a répondu qu'il n'y a pas eu de cinéma mais une vraie bataille entre les FAR et les complices du FPR (parmi les FAR) car le plan du FPR était de prendre Kigali dans 5 jours avec des complices qui attendaient l'arrivée des colonnes venus de Kagitumba pour faire la jonction. C'est grâce à la vigilance du colonel Bagosora et de son unité des para-commandos que le plan a été déjoué mais Habyarimana a empêché que l'information soit portée à la connaissance du public.
Me Karongozi lui demanda aussi s'il se sentait responsable de quelque chose ou pas. Il a répondu que la seule responsabilité qu'il reconnaissait est celle de ne pas avoir su ou pu empêcher ou arrêter le génocide.
Il a réaffirmé que c'est le FPR qui a tout planifié.
Le président de la cour a redemandé à Jean Kambanda de bien expliquer si c'est le FPR qui est responsable du génocide des Tutsi et pourquoi.
D'un ton solennel Kambanda affirma que le FPR voulait exterminer les Hutus mais que pour ce faire, il fallait sacrifier les Tutsis de l'intérieur. Il expliqua que le FPR avait tout fait pout monter les Hutus contre les Tutsis en posant des bombes, en tuant les leaders Hutus (Gapyisi, Gatabazi, Bucyana, ….) mais que les Hutus avait refusé de se retourner contre les Tutsis. Le FPR tuait de façon atroce les Hutus des zones conquises et poussait les autres vers les zones habitées par les Tutsis dans l'espoir qu'ils s'attaquent à eux mais ça ne marchait pas ou ça restait localisé. Il a donc finalement choisi d'assassiner le président Habyarimana pour que cette fois-ci les Hutus s'en prennent aux Tutsi et cette fois-ci ça a marché.
 
NB :
1. J'ai quitté la salle vers 18h après près de trois heures de son intervention, alors que Kambanda était encore contre-interrogé par les parties civiles et la cour, il y a certainement des choses que j'ai manquées.
2. Je n'ai pas pris de notes, j'ai restitué ce que j'ai retenu, il se peut qu'il y ait quelques erreurs mais s'il y en a elles sont minimes.
 
Emmanuel Mwiseneza, 11 octobre 2024.

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"Be courteous to all, but intimate with few; and let those few be well tried before you give them your confidence",
George Washington.
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“Uwigize agatebo ayora ivi”. Ubutegetsi bukugira agatebo ukariyora uko bukeye n’uko bwije.

"Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre."

“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile."

KOMEZA USOME AMAKURU N'IBITEKEREZO BYA VUBA BYAGUCITSE:

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1.Kumenya Amakuru n’amateka atabogamye ndetse n’Ibishobora Kukugiraho Ingaruka ni Uburenganzira Bwawe.

2.Kwisanzura mu Gutanga Ibitekerezo, Kurwanya Ubusumbane, Akarengane n’Ibindi Byose Bikubangamiye ni Uburenganzira Bwawe.