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Tuesday, 19 May 2020

Arrestation de Félicien Kabuga. Historique d’un dossier judiciaire controversé

Arrestation de Félicien Kabuga. Historique d’un dossier judiciaire controversé – Echos d'Afrique

Arrestation de Félicien Kabuga. Historique d’un dossier judiciaire controversé

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L’arrestation de Félicien Kabuga, le 16/5/2020 à Paris, a fait la Une de bon nombre de journaux du monde et la nouvelle est partagée abondamment sur les réseaux sociaux.

Mis en accusation il y a un quart de siècle, les charges qui pèsent sur Kabuga Félicien se sont peu à peu effondrés et le dossier judiciaire s’est dégonflé au vu des éléments nouveaux apparus au tout au long de ces 25 ans et qui permettent d’éclaircir certaines zones d’ombre du génocide rwandais.

Félicien Kabuga, un self-made-man devenu millionnaire

Né en 1932 en commune de Kiyombe, dans la préfecture de Byumba au Rwanda, M. Félicien Kabuga a débuté son commerce à l’âge de 18 ans, sans aucun capital et sans aucune formation. Il n’a fréquenté aucune école. Il a constitué son premier capital en vendant au marché local les corbeilles qu’il tissait lui-même. Ensuite, il s’est lancé dans le troc du sel  contre le café et les produits vivriers. En 1956 il a obtenu son registre de commerce et a ouvert un magasin de commerce des biens de première nécessité notamment les outils agricoles. En 1959 il s’est marié avec Josephine Mukazitoni (+). Jusqu’en 1973, il est resté dans le centre de négoce de Rushaki proche de la frontière rwando-ougandaise, ce qui lui permettait d’étendre sa clientèle aux Ougandais frontaliers.

Ce n’est qu’en 1973, après déjà vingt années d’activités, qu’il s’est installé dans la capitale Kigali où il venait d’achever la construction d’une maison à deux niveaux qui lui servait à la fois de résidence et de lieu de travail. Il a poursuivi ses activités commerciales en achetant, sur place, à des grossistes, des produits importés qu’il revendait au détail. Après avoir accumulé des fonds nécessaires et analysé le marché, il a décidé d’étendre son activité à l’importation. Il a commencé par la friperie (vêtements de seconde main) qu’il importait de Hollande (Simon Spayer), des Etats-Unis (Galaxy Ltd, United Ltd, Mara Ltd) et de Belgique (Mandere).

Au fur et à mesure de l’expansion de ses affaires, il a diversifié ses marchandises en important d’autres produits tels que des luminaires, des tôles, du lait en poudre, des appareils électroménagers, des outils agricoles, des produits alimentaires,…

Quelques années plus tard, il a investi dans d’autres secteurs tels que le transport, les plantations de thé, l’industrie, l’immobilier et les banques. Au 6 avril 1994, il possédait plusieurs biens et notamment:

– des dépôts de blé, de farine et de différentes marchandises de plusieurs millions de dollars
– une quarantaine de camions de transport international

– une plantation  de thé de plus de 350 hectares à Mulindi

– une minoterie d’une capacité de plus de 39.000 tonnes de blé par an dans la ville de Byumba

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Immeuble Kabuga-Hôtel

– plusieurs immeubles à Kigali dont un entrepôt de marchandises à Gikondo, des maisons d’habitation dans divers quartiers de la capitale et un complexe immobilier à Muhima qui devait comprendre un hôtel-restaurant, des bureaux, des espaces de location, un supermarché. L’immeuble était déjà équipé en bureaux, télévisions, lits etc.

Il détenait également des actions de plusieurs sociétés:

– la Banque Commerciale du Rwanda (BCR)

– la Banque Continentale Africaine du Rwanda (BACAR)

– la Rwandaise : Société rwando-européenne d’importation et d’entretien des véhicules de marque Mercedes, rebaptisée Akagera Motor par ceux qui se la sont appropriée

– la  Société de Transport International du Rwanda (STIR)

– la Radio-Télévision Libre des Mille Collines (RTLM).

Destruction, pillage et appropriation des biens meubles et immeubles de la famille Kabuga par le régime du FPR

A la reprise de la guerre, le 6 avril 1994, l’armée du Front Patriotique Rwandais (FPR) a démoli, à la dynamite, la résidence de la famille Kabuga qui était située dans le quartier de Remera. Après la prise du pouvoir par le FPR, ce dernier et son régime se sont livrés au pillage de ses biens et autres escroqueries. Il a vidé toutes les marchandises qui se trouvaient dans les entrepôts de Byumba, de Muhima et de Gikondo. Il a démonté les machines de la minoterie de Byumba et il les a vendues en Uganda après les avoir exploitées pendant au moins deux ans et après avoir épuisé les immenses stocks de blé évalués à 3.242.000 USD[1]. Finalement, l’Etat rwandais a décidé de vendre ce qui restait de la minoterie de Byumba à une entreprise kenyane Pembe Flours Mills Ltd.

Le reste des est exploité gratuitement par l’Eta rwandais et les dignitaires du FPR. Ainsi, les plantations de thé situées à Mulindi et à Nyange d’une superficie de plus de 350 hectares ainsi que les maisons d’habitation qui y sont construites sont exploitées pour le compte du ministère de la défense. Le complexe de Muhima de 120 chambres, 80 bureaux et d’autres locaux destinés à diverses activités commerciales et administratives abrite les services du FPR, du gouvernement et des institutions internationales. Ces dernières versent le loyer au FPR. Le  régime y loge aussi, gratuitement, des membres des dignitaires du FPR. A Remera et à Kimihurura, quartiers de la capitale, les maisons résidentielles de la famille sont occupées par des protégés du régime. Les entrepôts de Gikondo sont utilisés comme prison.

Les comptes bancaires n’ont pas été épargnés. Des dépôts équivalents à 400.000 Euros ont été subtilisés et pour rétablir l’équilibre comptable des institutions bancaires concernées, les comptes créditeurs de la famille ont été changés en comptes débiteurs, ce qui est un double vol. Quant aux actions dans diverses sociétés (BACAR, BCR, STIR, La RWANDAISE), elles se sont volatilisées et personne n’en parle.

Toutes les démarches que la famille a entreprises auprès des autorités rwandaises pour  récupérer ses biens se sont soldées par un échec. Elle a décidé d’envoyer au Rwanda le fils aîné de M. Kabuga, muni des procurations nécessaires, pour réclamer la restitution des biens. Il y a été reçu par l’ex-procureur général Gerald Gahima ainsi que par de nombreux autres fonctionnaires. Ses interlocuteurs lui ont exigé de reconnaitre, au préalable, que M. Félicien Kabuga a commis le crime de génocide, de renoncer à la réclamation des revenus passés et d’accepter les immeubles et les plantations de thé dans leur état actuel. La famille n’a évidemment pas souscrit à ce vicieux marchandage. Le représentant de la famille est rentré dans son pays d’asile sans avoir rien obtenu.

Chemin de croix de M. Félicien Kabuga

A Naïrobi, au Kenya, M. Félicien Kabuga a échappé, en date du 29/12/1995, à un attentat dans lequel le jeune homme qui l’accompagnait a reçu 3 balles dans l’abdomen. Il est, sans nul doute, certain que le commanditaire de cette opération est le FPR comme dans les cas du colonel Théoneste Lizinde et du ministre Seth Sendashonga. Le mobile de cet attentat est que cette organisation politico-militaire qui a pris le pouvoir par la force le considérait comme un opposant politique susceptible de financer une opposition politique en raison de son patrimoine. En outre, le FPR craignait des poursuites judiciaires pour les massacres commis contre plusieurs membres de sa famille et de sa belle-famille. Certains ont été éliminés au Rwanda dans les communes de Kiyombe et de Mukarange ainsi que dans la préfecture de Kigali-ville avant et après la victoire du FPR. D’autres ont été liquidés lors des massacres de plus 300.000 réfugiés hutu perpétrés par le FPR en 1996-1997 dans les camps et dans les forêts de la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre).

altEn septembre 1999, le procureur du TPIR, Madame Carla del Ponte, a fait bloquer les comptes de toute la famille y compris ceux des enfants, sans qu’un jugement ait été prononcé sur ce blocage arbitraire décidé par le seul procureur.

Afin de vous permettre de bien saisir le caractère injuste de la décision du procureur du TPIR, Carla del Ponte, nous rappelons ci-après les éléments essentiels de ce dossier.

Le 30 septembre 1999, un mois après le lancement du mandat d’arrêt international contre M. Kabuga, le procureur du TPIR  envoie une demande d’entraide au ministre de la justice de la République Française pour faire bloquer les comptes de la famille Kabuga et faire saisir les documents y relatifs. En novembre de la même année, les autorités françaises apportent leur concours au procureur et se conforment à ses exigences. Le 22 mars 2000, l’avocat de la famille Kabuga demande au procureur de lever le blocage de ces comptes en lui prouvant, arguments à l’appui, le caractère inique de cette décision, en particulier en ce qui concerne le blocage des comptes des enfants et de l’épouse de M. Kabuga. Le 12 septembre 2000, le procureur informe le requérant, sans autre précision, que, sur la base du rapport interne réalisé par ses enquêteurs, il ne peut, pour l’instant, pas revoir sa décision.

Le 26 janvier 2001, l’avocat de la famille Kabuga présente une requête à Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs composant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda dans laquelle il requiert d’annuler la décision du Procureur et d’ordonner le déblocage des comptes. Le 8 février 2001, l’agent chargé de l’administration du tribunal, sur instruction de son Président, signifie au plaignant que sa requête ne peut pas être prise en considération car « il ne peut ester devant cette juridiction du TPIR ».

Le 15 mars 2001, l’avocat fait appel et adresse une requête à Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres de la chambre d’appel près la chambre d’appel dans laquelle il exige à nouveau d’annuler la décision du 12 septembre 2000 et de lever les mesures prises par les autorités françaises en exécution de la demande d’entraide du procureur du TPIR. Le 9 octobre 2002, le juge-président de la chambre d’appel charge une cour composée de 5 juges d’examiner ladite requête. La cour rejette l’appel parce que le plaignant ne serait pas habilité à recourir à la chambre d’appel mais considère que :

1° la famille Kabuga peut saisir à nouveau le procureur pour qu’il reconsidère sa décision du 12 septembre 2000.

2° le procureur a fait bloquer les comptes de la famille Kabuga  en vertu d’un règlement établi par les juges. Par conséquent les juges, à travers un mécanisme approprié de la chambre d’accusation, gardent la responsabilité de revoir une telle mesure en particulier lorsqu’un dommage est allégué par une personne qui n’est pas inculpée par le TPIR

3° la décision d’un organe non-judiciaire qui affecte la liberté des individus ou leur propriété doit être sujette à une révision judiciaire.

En définitive, la chambre d’appel estime que la famille Kabuga a le droit d’exiger un réexamen judiciaire de la décision du procureur du 12 septembre 2000 par la chambre d’accusation.

Le blocage des comptes n’est pas la seule injustice commise par le TPIR à l’égard de la famille Kabuga. Celle-ci a été soumise, au cours des années, à des perquisitions fréquentes et aux longs interrogatoires qui frisent la torture morale. Ces perquisitions ont été parfois menés par un certain Pierre Duclos, agent du TPIR et ex-policier de la Sûreté du Québec, célèbre pour ses méthodes d’intimidation. En effet, il a quitté ses fonctions de policier au Canada suite à une plainte disciplinaire pour parjure, fabrication de preuves et intimidation.

Lors de ces perquisitions, des documents importants (factures, extraits de comptes, diplômes, cassettes vidéo, ordinateurs, titres de propriétés etc.) ont été emportés par les policiers parfois sans les avoir préalablement consignés dans un procès-verbal.

Non-respect de la présomption d’innocence de M. Félicien Kabuga

Toute justice véritablement équitable doit respecter le principe de la présomption d’innocence or M. Félicien Kabuga n’a jamais bénéficié de la présomption d’innocence. Les médias, le TPIR, la justice rwandaise, certains pays, le traitent comme s’ils avaient la certitude de sa culpabilité. Ils ont tous, sans aucune vérification, pris pour argent comptant les fausses accusations de génocide que le régime de Kigali a porté contre lui.

De fait aucun des procureurs qui se sont succédés au TPR, n’a pu réunir de preuves matérielles ni de témoignages crédibles susceptibles d’appuyer les accusations portées à l’encontre de Félicien Kabuga.. En tous cas, aucun n’en avait encore trouvés, le 24 juin 2005, comme l’ont fait remarquer les juges Dennis C.M. Byron, Florence Rita Arrey et Gberdao Gustave Kam[2].

L’autre raison  avancée pour bloquer ses comptes et ceux de sa famille, à savoir que l’argent aurait été acquis illégalement ou servirait à financer une organisation génocidaire et terroriste,  n’est pas plus fondée. Jusqu’à ce jour le blocage des comptes de la famille procède de la décision du procureur et non d’un jugement. Elle n’est toujours pas soumise à un juge pour confirmation.

Enfin, en ce qui concerne l’Etat rwandais et ses dignitaires, il ne s’agit même pas, à proprement parler, de saisie conservatoire mais d’appropriation puisque certains biens sont vendus à l’insu des propriétaires et que les revenus tirés des biens “saisis” ne sont versés sur aucun compte ouvert à cet effet.

Charges judiciaires contre Félicien Kabuga

Le Front Patriotique Rwandais (FPR) et le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) accusent M. Kabuga F. de planification des massacres des Tutsi. L’administration américaine l’accuse de terrorisme. Pour étayer l’accusation de génocide des Tutsi portées contre M. Kabuga, le FPR et le TPIR avancent comme preuves les éléments suivants : l’importation des machettes, l’appartenance à l’Akazu, la mise à disposition des Interahamwe de son entreprise, la contribution au Fonds de Défense Nationale (FDN), la participation à l’actionnariat de la RTLM et la présidence de son comité d’initiative.

  1. L’ importation des machettes

Par un fallacieux raisonnement, ce fait réel est travesti en un acte criminel et en une preuve de la responsabilité de M. Kabuga dans le « génocide ». Il est vrai que M. Kabuga a importé des machettes pendant la guerre. Mais il ne les a pas importées seulement pendant cette période. Il les importait depuis 1981 car elles font partie, à l’instar des houes, des outils indispensables aux agriculteurs et aux éleveurs qui  représentent plus de 90% de la population rwandaise. Même les citadins s’en servent pour divers usages.

Par ailleurs contrairement aux affirmations du FPR, du TPIR et des journalistes pro-FPR, il n’a pas importé, en 1993, des quantités anormalement élevées et il ne les a jamais  distribuées gratuitement.

Enfin il n’en était ni le seul, ni le plus important importateur. D’autres hommes d’affaires y compris les Tutsi en importaient également et en quantités parfois plus importantes que lui. En 1993, la société Kishor Jobanputras, qui exerce toujours au Rwanda  en a importé pour 48.692.178 FRW alors que Kabuga n’en a importé que pour 14.856.185 FRW. L’usine, Rwandex-Chillington avait même été créée pour fabriquer localement les machettes et les houes. Sous le régime actuel du FPR, plusieurs commerçants continuent d’en importer et l’usine citée ci-dessus d’en produire. Pourquoi M. Kabuga aurait-il commis seul un crime en important les machettes ?

  1. L’appartenance à l’Akazu et le financement du MRND, des Interahamwe et du Fonds de Défense Nationale

Le FPR et le TPIR posent comme prémisse l’affirmation selon laquelle l’Akazu, groupe qui réunirait toutes les personnes proches de la famille du Président, constitue une organisation criminelle qui a planifié et commis les massacres des Tutsi. Ils en déduisent que tout individu, censé être membre de ce groupe, est impliqué dans le génocide des Tutsi. Comme M.. Kabuga F. est lié, par alliance, au Président Habyalimana, il est d’office pris pour membre de l’Akazu et donc pour un génocidaire.

Or, rien ne prouve jusqu’à ce jour que ce concept d’Akazu correspond à une organisation réelle. Après plusieurs années d’enquête, le FPR et le TPIR ne sont toujours pas parvenus à dire quand il a été créé, qui était son chef, quels étaient ses membres, comment il était structuré et où il tenait ses réunions. Ils ont commis l’erreur de vouloir appliquer à la justice un concept flou et caricatural inventé par l’opposition intérieure pour dénoncer un certain népotisme du régime Habyarimana[3].

altLa politique, art du mensonge et de la manipulation par excellence, peut se permettre de jouer avec de telles notions. La justice, elle, doit se fonder sur des notions claires dont la compréhension et l’extension sont précises. En l’occurrence la proximité doit être bien définie pour pouvoir circonscrire ce groupe et son caractère d’association de malfaiteurs doit être démontré. C’est instrumentaliser la justice que d’accuser les gens au seul motif  qu’ils seraient proches du Président Habyarimana. Comme le reconnaît  la chambre de première instance III du TPIR, faire valoir des liens familiaux n’est pas suffisant pour soutenir une allégation invoquant une responsabilité de commandement. Protais Zigiranyirazo, beau-frère du président Habyarimana, et supposé être l’éminence grise de l’akazu, a été acquitté par le TPIR.

Quant aux Interahamwe, il est faux d’affirmer qu’il a mis son entreprise et son domicile à leur disposition pour l’entraînement au maniement des armes. Pourquoi les Interahamwe devaient-ils s’entraîner dans une maison ? Est-ce crédible ? A quel titre M. Kabuga devait-il intervenir dans la formation militaire des Interahamwe ? Il ne faisait partie ni de l’armée, ni de la direction du MRND. La chambre de 1ère instance, dans sa décision susmentionnée, a d’ailleurs estimé que le procureur n’a pas fourni d’éléments de preuves suffisants à l’appui de l’allégation selon laquelle M. Kabuga aurait mis à la disposition des Interahamwe son entreprise et son domicile.

Le MRND avait été créé dans le cadre de la constitution du 10 juin 1991 et de la loi sur les partis. Suivant les Accords d’Arusha du 4 août 1993, il devait également participer aux institutions de transition à base élargie et personne n’avait contesté sa participation. Il ne peut pas donc être assimilé à une association de malfaiteurs ou une organisation criminelle. Dans ce cas pourquoi avoir cotisé au MRND ou y avoir adhéré serait-il un crime ? M. Kabuga, comme tout autre citoyen, avait le droit d’être membre d’un parti de son choix.

Concernant le Fonds de défense nationale, il est également difficile de comprendre en quoi y avoir participé constitue un crime. Ce fonds avait été décidé, au début de la guerre, par les autorités légales, pour soutenir un effort de guerre. La guerre avait été déclenchée par le FPR dans le seul but de conquérir le pouvoir par la force. Le peuple et le gouvernement en place avaient le droit de s’opposer à cette prise du pouvoir par la force. Il n’y a rien de répréhensible non plus d’avoir participé, après la reprise de la guerre en avril 1994, à la redynamisation et au renflouement de ce fonds.

  1. Participation à l’actionnariat de la RTLM et présidence de son comité d’initiative

La RTLM n’était pas la seule société dans laquelle M. Kabuga F. avait engagé des fonds. Il avait investi dans d’autres sociétés rwandaises notamment la STIR, La Rwandaise, la BACAR et la BCR. La participation au capital de la RTLM répondait à sa politique de diversification de ses investissements. Contrairement à l’opinion répandue, il n’était ni majoritaire, ni le plus important des actionnaires. Il n’y détenait que des actions équivalentes à 0,5% du capital alors que certains actionnaires avaient souscrit le double de sa participation. Il ne pouvait donc pas en être le propriétaire. Kabuga F. n’a jamais prononcé des propos incitatifs à la haine dans un média quelconque ni avant ni après le 06 avril 1994.

4. Financement de l’ALIR, organisation supposée  terroriste

L’administration américaine a inscrit l’ALIR (Armée de Libération du Rwanda) dans la deuxième section de la liste des organisations terroristes parce qu’elle aurait kidnappé et tué, en 1999, huit touristes étrangers dont deux citoyens américains.

Les coupables qui furent arrêtés par le régime du FPR sont : François Karake, Grégoire Nyaminani et Leonidas Bimenyimana, d’anciens militaires hutu qui avaient ‘‘avoués les faits’’. En 2003, Paul Kagame a envoyé aux Etats-Unis d’Amérique les trois rwandais. Après plusieurs années d’enquêtes, le Tribunal du District of Columbia a acquitté les suspects de toutes charges portées contre eux car des éléments de preuve ont montré que les aveux des suspects leur avaient été arrachés par des tortures des services secrets rwandais. Des témoignages d’un ancien officier du FPR, Aloys Ruyenzi, désigne les militaires du FPR comme les tueurs de ces touristes. Au mois de mai 2019, Leonidas Bimenyimana and Grégoire Nyaminani ont reçu asile en Australie.

Un dossier qui s’est dégonflé au fur des années

L’accusation de génocide ou de crimes contre l’humanité portées à l’encontre de M.  Kabuga F. procède d’un assemblage d’éléments, eux-mêmes construits à partir de contrevérités prises pour axiomes et de faux raisonnements du genre : les machettes ont été utilisées pour tuer les Tutsi. Or, il a importé les machettes. Donc, il a participé aux massacres des Tutsi. Le même faux raisonnement se tient à propos de la RTLM : la RTLM (Radio Télévision Libre des Mille Collines) a incité à la haine ethnique. Or, il en était actionnaire et président de son comité d’initiative. Donc il a incité à la haine ethnique. Le procureur du TPIaltR n’a pas jugé nécessaire de vérifier s’il y avait un lien nécessaire entre le commerce de machettes et les massacres des Tutsi et si la RTLM a été réellement créée pour prêcher la haine. Sur la base des mêmes fallacieuses déductions, il est accusé d’avoir planifié les massacres des Tutsi parce que, en tant que père de l’une des belles-filles du Président Habyarimana, il serait membre de l’Akazu, supposé être planificateur du génocide.

Le procureur du TPIR s’est contenté de poursuivre les personnes désignées par le gouvernement rwandais, dont certains sont victimes de l’instrumentalisation de cette institution par les autorités rwandaises pour des raisons de magouilles politico-financières. Il a souvent fondé ses inculpations et ses jugements sur la version des faits du régime FPR, le vainqueur, et sur les témoignages des personnes présentées par les associations de délateurs, contrôlées par ce même régime.. C’est sans doute pour cette raison que, comme l’écrit André Guichaoua : « Dans tous les procès (du TPIR), de nombreux contre-interrogatoires de témoins démontrent à l’évidence la faible crédibilité des déclarations (des témoins) et soulignent crûment la faiblesse ou l’absence d’une instruction établissant des faits tangibles »[4]. Quand une personne adhère au FPR, elle devient innocente aussi bien pour la justice rwandaise que pour le TPIR et quand elle critique la politique du régime de Kigali, elle est étiquetée extrémiste, génocidaire, divisionniste ou négationniste par les deux justices. Or, comme le dit encore A. Guichaoua, dans l’article susmentionné : « Le TPIR n’est pas censé juger des prisonniers politiques mais des accusés qui portent personnellement la responsabilité des crimes commis ou qu’ils ont eux-mêmes perpétrés. »

Enfin, pour ne pas embarrasser les autorités de Kigali, le TPIR s’est garde, jusqu’à date, de se prononcer sur le commanditaire et les auteurs de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana et d’avancer un nombre estimatif global des victimes Hutu qui pourraient être qualifiés de génocide si un tribunal s’y penchait, selon le Mapping Report.

Si le régime de Kigali s’est acharné contre M. Kabuga, ce n’est non pas parce qu’il a commis un quelconque crime contre l’humanité, mais parce que le FPR et l’Etat rwandais ont toujours cherché un moyen de se sortir de l’impasse dans laquelle ils se sont fourrés en détruisant sa résidence de Remera, en pillant ses stocks de marchandises, en vendant sa minoterie de Byumba, en exploitant, depuis bientôt 25 ans, ses plantations de thé et ses nombreux immeubles sans rien lui payer.

Il est dommage que le TPIR et la communauté internationale aient pris pour argent comptant les allégations du régime de Kigali accablant M. Kabuga Félicien.

Jean-Charles Murego

Bruxelles, le 17 mai 2020


[1] Lettre du 10 août 2008 adressée à Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, par le Comité de soutien à Monsieur Félicien Kabuga et à sa Famille.

[2] Voir la décision du 24 juin 2005 de la chambre de 1ère instance du TPIR sur l’acte d’accusation amendé.

[3] Lire à ce sujet : Gaspard Musabyimana, Rwanda le mythe des mots. Recherche sur le concept « akazu » et ses corollaires, Paris, Editions L’Harmattan, 2008.

[4] Tribunal pour le Rwanda : De la crise à l’échec?, Le Monde du 03.09.2002

Monday, 24 February 2020

Why Louise Mushikiwabo cannot do anything about human rights abuses, killings and disappearances and dictatorship in Rwanda ?

Why Louise Mushikiwabo cannot do anything about human rights abuses, killings and disappearances and dictatorship in Rwanda ?

Mushikiwabo was appointed by Macron, the dupe, Jeune Afrique and Kagame to ease tensions between Rwanda and France.  These tensions are still alive. They will even be stronger when Mushikiwabo leaves her  current job.

Mushikwabo cannot do anything about the killings in Rwanda. She is incompetent. She said that without Kagame, she would not  have been what she is now.  Mushikwabo has never  applied for a job, passed an interview, written  her own  CV. She has been always appointed by someone from Kaberuka to Macron, the dupe.


On Monday, 24 February 2020, 12:31:42 GMT, Ambassadeur Sibomana Jean Bosco sibomanaxyz987@yahoo.com [fondationbanyarwanda] <fondationbanyarwanda@yahoogroupes.fr> wrote:


 
Où est la Francophonie de Louise Mushikiwabo dans ce concert international de pressions sur le régime de Kagame? Michaëlle Jean parle maintenant pour la "muette" Francophonie?

[[[The mysterious death of a famed gospel singer in Rwandan police custody has sparked fresh questions from U.S. and British diplomats and international human-rights groups, intensifying the pressure on Commonwealth leaders to take action before their planned summit in Rwanda this year.]]]

[[[The former Canadian governor-general and former secretary-general of La Francophonie, Michaëlle Jean, posted a tweet on Sunday supporting the calls for a full investigation of Mr. Mihigo’s death.]]]

https://www.theglobeandmail.co m/world/article-canada-stays-s ilent-as-other-countries-call- for-investigation-of/

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SIBOMANA Jean Bosco.
Https://twitter.com/sibomanaxyz987
Https://www.facebook.com/jeanbosco.sibomana.3
Https://www.flickr.com/people/154302350@N04/
Http://www..youtube.com/playlist?list=PL9B4024D0AE764F3D&feature=mh_lolz
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Thursday, 5 September 2019

25 years after the genocide in Rwanda many questions still remain unanswered

25 years after the genocide in Rwanda many questions still remain unanswered

The Rwandan genocide would be the last genocide of the 20th century, and with a UN estimation of 800,000 dead, it had claimed the largest number of victims since the Holocaust.
This year marks a quarter century since the genocide in Rwanda but it still remains unclear who some of the main culprits were that triggered the chain of events that led to the genocide.
That it involved many actors, domestic and foreign, with a gradual political build-up among opposing military forces is however clear. And Belgium, Rwanda’s former colonial ruler that formed the backbone of the UN peacekeeping force at the time, found itself at the centre of the storm.
On Monday 11 April 1994, Johan Swinnen reached the Belgian embassy from his residence in the capital Kigali and as Belgium’s Ambassador to Rwanda, he started overseeing “Operation Silver Back”, which saw the evacuation of over 1,000 Belgian civilians in a country that had seen widespread massacres since the death of the president five days earlier. Ten Belgian para-commandos and several Belgian civilians had already been murdered.
The following day, after a heated telephone conversation with the Minister of Foreign Affairs and with an order from Brussels to personally leave, Mr. Swinnen oversaw the final steps in the evacuation of embassy staff. In a smoke-filled apocalyptic setting, the remaining staff spent the last two hours burning the archives with some anxiety that the embassy grounds might implode in the deadly chaos beyond.
And as captain of the sinking ship, Mr. Swinnen says that “even under instructions, I could not leave my colleagues behind.” Last to depart, Mr. Swinnen was then driven to the airport in an armoured vehicle under what sounded like heavy attacks.
When the Hercules airplane that transported the ambassador along with his Belgian and Rwandese colleagues to Nairobi was safely in air, the Canadian pilot told Mr. Swinnen that the take-off had been quite hectic. The pilot had apparently received a radio message from the control tower saying that the plane would be shot down if it took off with the Belgian ambassador, to which he replied that there is no ambassador onboard, much less a Belgian ambassador, and thus he took off.
Johan Swinnen in Brussels, August 2019, reflecting back on his time as Belgium’s ambassador to Rwanda between 1990 and 1994. © Christian Ernhede
The following months in Rwanda saw massacres, primarily of Tutsis but also moderate Hutus, by militias across the country. There were no death camps: the murders took place openly with piles of dead and mutilated bodies reportedly everywhere. The brutality and scale of the massacres were unprecedented with thousands of people murdered daily over the course of three months. The machete was a notorious weapon frequently used by the murderers, likely both due to accessibility as well as brutality.
The Rwandan genocide would be the last genocide of the 20th century, and with a UN estimation of 800,000 dead, it had claimed the largest number of victims since the Holocaust. The brutality and widespread participation by the Rwandan people ‒ with murders of long-time neighbours and even family members ‒ will always remain unfathomable.
Propaganda outlets like Radio Télévision Libre des Milles Collines played a key role however in the efforts of Hutu extremists to permanently eradicate Rwanda’s Tutsi population by encouraging the country’s population to action through its hate messages against the Tutsi minority. At the Kigali Genocide Memorial, where over 250,000 victims have been laid to rest, there is a children’s room with commemorative plaques and photographs of some of the youngest victims. David Mugiraneza was one victim.
David Mugiraneza
Age: 10
Favourite sport: Football
Enjoyed: Making people laugh
Dream: Becoming a doctor
Last words: “Mama, UNAMIR will come for us.”
Cause of death: Tortured to death
Increasing instability
Johan Swinnen arrived in August 1990 to take up his post as Belgium’s ambassador to Rwanda, recalling, “I was young, I had young children and a wife who shared my ambition of being ‘chef de poste’ in a country that was well-managed with a good reputation, and where we had a Belgian school, good climate and good relations between Belgium and Rwanda.”
At the time, like today, Rwanda was seen as a relatively stable African country on a reform path, and Mr. Swinnen explains that he was ambitious and saw particular opportunities to contribute with the appointment to the post at a time when Belgium was “rethinking its international cooperation… freeing itself from a paternalistic method of work and giving more responsibility to Rwandese experts and political leaders” adding however that “of course I was aware of some problems.”
On 1 October 1990, six weeks after Mr. Swinnen’s arrival, the Rwandan Patriotic Front (RPF), a political group formed by then-exiled Tutsis and now Rwanda’s ruling party under President Paul Kagame, invaded Rwanda from their base in Uganda. The initial offensive was quickly repelled by Rwandan forces with the support of Zaire along with 300 French and 600 Belgian paratroops stationed in the country to protect French and Belgian citizens.
The RPF was forced to retreat but the offensive marked the start of a civil war that would ravage the country over the following years, leading to 100,000s of internally displaced people, with many living in miserable conditions, and foster Hutu radicalisation with the looming threat of an RPF invasion.
Local and global power play
With the increasing tensions in Rwanda, pressure started to build domestically on the Belgian government to distance itself from the Rwandan regime. Belgium thus stopped all arms sales as well as withdrew Belgian troops from the territory within a month of the RPF offensive.
In Mr. Swinnen’s view, this led to a more “balanced position, no military involvement… favouring and privileging negotiation and power sharing.” A potential path to peace. In the eyes of many of the political forces in Rwanda however, the changing stance of Belgium meant that they went from being a reliable partner to a supporter of RPF. Mr. Swinnen recalls how at the time he was labelled by some as an “inkotanyi” ‒ an RPF fighter.
France and Zaire however continued their military support for the Rwandan regime while neighbouring Uganda supported RPF, and in a now declassified Belgian intelligence report from 18 January 1993, the United Kingdom is singled out as another country that covertly supported RPF. The USA is also thought to have supported the RPF indirectly through Uganda. Major regional and global powers were thus pitted against each-other in what may have been a form of proxy-war for strategic and economic control.
At the same time, the situation within the political regime in Rwanda seemed to have become increasingly polarised. The ambitions of Juvénal Habyarimana, Rwanda’s former president, who came to power in a coup d’état in 1973, seems ambiguous and difficult to identify. There are examples of suspected assassinations of political opponents, but he also showed signs of openness to democratic reform. In July 1990, for example, he had established a national commission for the reintroduction of a multiparty system, and a reformed constitution was subsequently introduced in Rwanda on 10 June 1991. This led to the establishment of a multitude of political parties and newspapers.
Mr. Swinnen explains that “as a Belgian ambassador I had some privileged access to the president” and he saw Habyarimana regularly for what he explains were “always very frank and honest conversations” adding that while he “refuses to demonise Habyarimana,” it was at times difficult to know what Habyarimana was saying as he eloquently spoke in “a double language” that could be interpreted in several ways depending on his audience.
Habyarimana’s apparent ambiguity might be explained by the role of his wife, Agathe Habyarimana, along with her brothers whom Mr. Swinnen describes more categorically as “hardliners, defenders of Hutu power and hostile to substantial power sharing.” Habyarimana’s in-laws are thought to have been part of a radical Hutu extremist network referred to as Network Zero. As such, Habyarimana had to satisfy hardliners, who Mr. Swinnen says “were in his immediate entourage,” adding however that “29 years later, I cannot answer the question whether Habyarimana was an actor or a hostage of the single party or of his in-laws, including his wife.”
The failed peace
Habyarimana however showed proof of compromise and on 10 July 1992, the RPF and the Rwandan regime started negotiating a cease fire in Arusha, Tanzania, as a first step in the negotiation of a peace agreement that was then signed on 4 August 1993. The accords foresaw significant power-sharing and political integration of the RPF in Rwanda, with an election scheduled 22 months later.
Mr. Swinnen recalls that with the constitutional reforms “there had been an explosion of liberty, ambition, expression… giving life and impetus to a society that wants to be culturally, socially and politically mature, and then came the Arusha accords.” There were thus many reasons to believe that the Arusha accords, much lauded in the international community, could indeed succeed in bringing peace and progress to the country. The many Hutu hardliners however, viewed it largely as a capitulation.
Pursuant to the peace negotiations, the United Nations set up the United Nations Assistance Mission for Rwanda (UNAMIR) to support the implementation of the peace agreement. Belgium eagerly committed substantial troops to the UNAMIR force with 440 peacekeepers. A strict interpretation of the peacekeeping mandate given to UNAMIR would however restrict military engagement solely to situations where the lives of the peacekeepers themselves were in direct danger; a fatal procedural weakness for the UNAMIR troops.
The turning point in the peace process came in October 1993 with the assassination of Melchior Ndadaye, a Hutu, who only months earlier became the first democratically elected president of Burundi. Mr. Swinnen recalls a one-on-one discussion following the assassination where Habyarimana “was very angry, and he shouted ‘now you see what can happen to someone who has acted in a very democratic way and made concessions.'”
It thus likely marked a point where Habyarimana and his compromises in the Arusha accords were increasingly seen by Hutu extremists as a dangerous liability. The RPF, at the other end of the negotiating table, might also have been reluctant to follow through on the terms of the peace accord. As a minority political force in Rwanda, there was likely a valid concern of losing any gains in the planned democratic election along with fears of being ambushed by Hutu extremists once integrated into the Rwandese military.
Radio Télévision Libre des Milles Collines had started broadcasting some months before, but the assassination of the president of Burundi significantly intensified the hate propaganda against Tutsis. The radicalisation might thus already have embarked down its own uncontrollable path. Across the country there was also a gradual arming of local militias with traditional weapons as part of “self-defence” programmes.
General-Major Nsabimana wrote to Rwanda’s Defence Minister that “it was suggested to instruct the population on the use of traditional arms (swords, spears, machetes, bows and arrows) given the lack of firearms.” This, despite the apparent uselessness of such primitive arms against a military force like the RPF. Belgium and UNAMIR also suspected a troubling strategy of provoking or directly targeting UNAMIR, and especially its core Belgian troops, in the hopes of forcing a withdrawal from the country.
There was also a formation of several Hutu extremist militia groupings and “death squads” specialising in assassinations and brutal intimidations. Interahamwe, an official “youth wing” of the then ruling political party was described in a secret report for the Belgian government, drafted by Major Hock on 2 February 1994, as operating “a new form of guerrilla tactics” whereby a clandestine group, organised by the ruling regime itself had the objective of undermining the concessions that it had made and to prevent a transition of power that it had itself agreed to: the concessions made by Habyarimana under the Arusha accords.
By early 1994, the situation in Kigali seemed to be teetering on the edge with Major Hock reporting back to Brussels that “today, it is reported that in certain ‘red light’ districts, prostitutes even accept payment in grenades.”
With what thus appears to have been an increasingly untenable position of compromise, on 6 April 1994 a Dassault Falcon 50 airplane carrying Habyarimana and Burundi’s president Cyprien Ntaryamira caught fire and crashed while approaching Kigali airport, killing all onboard.
While parts of the airplane are still spread across the grounds of the former presidential palace 25 years later, the black box was never found along with those responsible for having launched what is believed to have been the two SA-16 surface-to-air missiles that hit the airplane.
Mr. Swinnen’s own initial assessment of responsibility fell on Hutu extremists who openly feared, due to the many concessions made by Habyarimana, that they would soon be dominated by Tutsis and the RPF. Mr. Swinnen seems less sure today though and adds that he’s “very angry” concerning the lack of investigation of the downing; “we need an internationally mandated independent inquiry and it hasn’t happened yet. Why?”
On the streets of Kigali, the Hutu extremists were quickly mobilised and within hours of the president’s death, roadblocks were set up across the city with militias on murder sprees targeting moderates that might hinder a coup d’état by Hutu extremists. Rwanda’s Prime Minister Agathe Uwilingiyimana, next in line to succeed the president, was one of the targets.
The bullet-ridden guardhouse at Camp Kigali where 10 Belgian peacekeepers lost their lives. © Christian Ernhede
The following morning, a Belgian UNAMIR squad received the mission to protect the Prime Minister and escort her to the premises of Radio Rwanda, where she would address the nation. With the city locked-down by roadblocks and sporadic gunfire heard all around, the squad had difficulties reaching the Prime Minister’s house. When they finally reached her home, Rwandan soldiers quickly arrived and opened fire on the house. The Prime Minister managed to escape to a neighbouring house, but she and her husband would later be discovered and assassinated by the Presidential Guard.
Two of the UNAMIR soldiers meanwhile gave up their weapons forcing a surrender of the whole squad, which was then escorted to the nearby Camp Kigali where Major Ntuyahaga started spreading the rumour among the troops that the Belgian peacekeepers had shot down the president’s plane the night before.
A lynch mob at the military camp started beating the prisoners and four soldiers quickly succumbed to the beatings and bayonet charges while the remaining prisoners succeeded in breaking free and barricaded themselves in a guardhouse. With some members of the squad having hidden pistols, several hours of battle ensued. The stand-off ended when grenades and teargas were thrown through a hole in the roof of the guardhouse.
Later that afternoon, the bodies of the 10 peacekeepers from the Belgian UNAMIR squad were left, pillaged and mutilated at the Kigali Hospital morgue. Ten Belgian civilians were also murdered in various locations across the country. With its nationals having become exposed targets, Belgium withdrew its troops, leaving UNAMIR on the verge of collapse.
By Christian Ernhede

Saturday, 4 May 2019

[haguruka] La mort d'un Secrétaire général de l'ONU pas élucidée au bout de 60 ans - rts.ch - Monde

 

La mort d'un Secrétaire général de l'ONU pas élucidée au bout de 60 ans - rts.ch - Monde


https://www.rts.ch/info/monde/10405415-la-mort-d-un-secretaire-general-de-l-onu-pas-elucidee-au-bout-de-60-ans.html


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[haguruka] Hagabwe igitero ku biro bya Rwandair muri Benin n'abatavuga rumwe n'ubutegetsi

 

Hagabwe igitero ku biro bya Rwandair muri Benin n'abatavuga rumwe n'ubutegetsi



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[haguruka] Icange Mukobwa!

 

Icange Mukobwa ya Nsengiyumva,  Produced by Alain Muku



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Friday, 3 May 2019

[haguruka] Drought: Thousands facing starvation in Turkana - Kenya [1 Attachment]

 
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Kenyans Share Emotional Messages on Turkana Drought

https://www.kenyans.co.ke/news/37979-touched-kenyans-share-emotional-messages-turkana-ravaging-drought


Drought: Thousands facing starvation in Turkana - Kenya | ReliefWeb

https://reliefweb.int/report/kenya/drought-thousands-facing-starvation-turkana


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“Uwigize agatebo ayora ivi”. Ubutegetsi bukugira agatebo ukariyora uko bukeye n’uko bwije.

"Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre."

“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile."

KOMEZA USOME AMAKURU N'IBITEKEREZO BYA VUBA BYAGUCITSE:

RECOMMENCE

RECOMMENCE

1.Kumenya Amakuru n’amateka atabogamye ndetse n’Ibishobora Kukugiraho Ingaruka ni Uburenganzira Bwawe.

2.Kwisanzura mu Gutanga Ibitekerezo, Kurwanya Ubusumbane, Akarengane n’Ibindi Byose Bikubangamiye ni Uburenganzira Bwawe.