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Friday, 4 July 2014

[RwandaLibre] FW: [fondationbanyarwanda] Rwanda/France - François Léotard, ministre de la Défense en 1994, parle

 

Nautes, voila au moins, ci-dessous, un temoignage qui honore les Francais parlant de leur France dans le drame rwandais! Il est logique et ouvre des horizons de loin plus bleus que les fameux discours fumeux d'endosser des erreurs politiques sans dire exactement quelles sont-elles.
Oui, nous voulons des faits non contradictoires en eux -memes, expliques a travers un raisonnement cartesien, non fallacieux mais pas des temoignages farfelus de tel sultan ou telle personne bizarre, soucieux a corrompre par "a manger et a boire" pour alterer la verite!     
C'est cela qui fortifiera les amities/alliances entre nations, la credibilite des experts & scientifiques  et la vie reconciliee entre citoyens. 
 



To: nzinink@yahoo.com
From: fondationbanyarwanda@yahoogroupes.fr
Date: Thu, 3 Jul 2014 22:55:38 -0400
Subject: [fondationbanyarwanda] Rwanda/France - François Léotard, ministre de la Défense en 1994, parle

 


Rwanda: Rwanda/France - François Léotard, ministre de la Défense en 1994, parle
3 July 2014 , Source: RFI 

Depuis vingt ans, il s'est très peu exprimé sur le génocide de 1994 au Rwanda. Et pourtant, à l'époque, il était le ministre français de la Défense.

François Léotard, lors d'un forum organisé à Paris le 30 juin par l'association RBF-France Forum, s'est prononcé pour la déclassification de toutes les archives concernant le rôle de la France au Rwanda. Aujourd'hui, il en dit plus sur RFI. Et il parle avec la liberté de ton d'un homme qui s'est retiré de la vie politique.

Commençons par le génocide. Le 27 avril 1994, au plus fort des massacres au Rwanda, deux membres du gouvernement intérimaire rwandais sont reçus à Paris par le gouvernement français. Ils vous demandent de l'aide. Qu'est-ce que vous leur répondez à ce moment-là ?

D'abord ce n'est pas à moi qu'ils ont demandé de l'aide, mais c'est normal, ils ont demandé de l'aide au gouvernement français, surtout au président de la République.

Ils ont été reçus à ma connaissance comme ils devaient l'être. Il n'y a pas à ce moment-là de suspension des relations diplomatiques, ni même de rupture a fortiori.

Et il y a un dialogue normal. Ce dialogue a commencé bien longtemps avant et s'est intensifié dans la période 90-94 au cours de laquelle les autorités françaises ont sans arrêt mis en garde Monsieur Habyarimana lui-même, et ensuite ceux qui l'ont entouré, contre le parti unique d'abord, contre les violations répétées des droits de l'homme et contre une attitude qui pouvait - on le savait bien et on l'a dit -, mener à des atrocités, à des massacres.

Mais après le 7 avril, date du début du génocide, est-ce que la France continue de livrer des armes au gouvernement intérimaire rwandais ou pas ?

Je vous demande instamment de regarder tous les documents qui sont, ou qui seront publiés, parce que moi je souhaite qu'on les publie tous, pour savoir s'il y a la moindre livraison qui s'est opérée à ce moment-là.

Vous pouvez avoir accès à ce qu'on appelle les bleus ministériels, c'est-à-dire les réunions dans lesquelles se trouvent face à face, autour d'une même table, les représentants des divers ministères.

Pour faire une livraison d'armes, il faut l'autorisation de plusieurs ministères et cela a toujours été respecté, et par le gouvernement et sous l'autorité du président de la République.

Donc vous dites, pas de livraisons d'armes françaises après le 7 avril. En avril et en mai 1994, le chef de la mission militaire de coopération, le général Huchon, reçoit régulièrement à Paris le colonel Kayumba du ministère rwandais de la Défense et le lieutenant-colonel Rwabalinda de l'état-major des Forces armées rwandaises (FAR). Est-ce que cette mission militaire de coopération aurait pu soutenir les FAR à votre insu ?

Je ne le pense pas. Je pense surtout que le contact devait être maintenu avec toutes les parties, y compris avec le FPR [Front patriotique rwandais] que vous ne citez pas dans votre propos, pour éviter que ça ne finisse pas, malheureusement comme ça a fini, du fait de l'effondrement d'ailleurs des forces armées rwandaises.

Le 6 mai 1994, le capitaine Paul Barril, l'ancien gendarme français de l'Elysée, part au Rwanda avec quelques hommes de confiance pour former des commandos rwandais dans la guerre contre le FPR. C'est une initiative privée, mais à ce moment-là est-ce que vous êtes au courant ?

Vous êtes journaliste. Monsieur Barril n'est pas un des gendarmes de l'Elysée comme la plupart de vos confrères le disent. Paul Barril monte une entreprise privée.

Il fait ses affaires. J'imagine que les services de renseignements devaient avoir connaissance des activités de Paul Barril comme des activités de tous les trafiquant d'armes.

Ça se sait, les gens peuvent le savoir. Mais ne me demandez pas si Monsieur Barril était mandaté par le gouvernement français. Ça c'est totalement faux.

Mais simplement en tant que ministre de la Défense à l'époque, vous êtes au courant qu'il part au Rwanda ?

On savait qu'il tournait dans le coin. Moi, vous savez, j'avais les notes d'informations et de la gendarmerie nationale et de la DGSE, et après, de ce qu'on a appelé la Direction du renseignement militaire, je ne les ai pas toutes en tête naturellement. Je souhaite qu'elles vous soient ouvertes. Je ne peux pas dire plus.

Depuis le 21 avril, un embargo de l'ONU empêche à ce moment-là la France et tous les autres pays du monde de livrer des armes au Rwanda, est-ce que à ce moment-là la société privée de Paul Barril peut permettre à certaines autorités françaises de contourner cet embargo.

Non, je ne crois pas. Je ne crois pas du tout. Surtout je vous en prie, ne mettez pas Paul Barril dans la catégorie des forces françaises. C'est ce qu'on appelle un mensonge.

J'ai bien dit qu'il dirigeait une société privée. Je vous demande simplement si cette société ne peut pas servir de couverture ?

C'est totalement impensable ! Pour moi, c'est totalement impensable. Je vois mal des autorités militaires françaises passer par des intermédiaires de cette nature, avec en plus la réputation sulfureuse qui est la leur, pour faire ce genre de truc.

On arrive à la mi-juin 1994. La France lance l'opération Turquoise pour sauver les survivants du génocide. Mais n'est-ce pas aussi à ce moment-là, pour stopper l'avancée militaire du FPR ?

En aucune manière. D'abord, vous vous souvenez sans doute des cinq conditions que Monsieur Balladur avait émises devant l'ONU d'ailleurs. Ces conditions étaient très simples, un mandat de l'ONU. Les autres, vous les connaissez, pas de confrontations militaires avec le FPR et ça ne l'a pas été.

A aucun moment, et au contraire quand il y avait des risques de ce genre, on a stoppé les hypothèses où il pouvait y avoir des combats. Et ils ont été stoppés, par l'encadrement même de Turquoise par les autorités politiques les plus élevées.

J'ai été moi-même dans une situation de ce genre quand il y a eu risque à Butare, j'ai dit non, votre mission, votre mandat n'est pas celui-là, alors que je me permets de vous dire qu'ils étaient quelques fois menacés.

D'où le rappel du colonel Tauzin ?

Sans doute.

Fin juin 1994, Kigali est sur le point de tomber aux mains du FPR. Aujourd'hui Guillaume Ancel, un ancien officier de l'opération Turquoise, affirme qu'il avait l'ordre d'opération de préparer un raid sur Kigali ?

Il est normal que dans ces unités militaires, quand on veut réussir on prépare toutes les hypothèses. Je ne sais pas si celle-là était préparée. Je me tiens à la feuille de route qui était celle de Turquoise : sauver le maximum de gens.

C'est ce qui a été fait. Je regrette d'ailleurs, je ne parle pas de vous-même, mais des médias en général n'avancent jamais cette raison. Ça a été fait pour des dizaines de milliers de personnes quelque soit leur origine.

Je suis très fier de ce qu'a fait l'opération Turquoise. Et je le répéterai sur tous les tons, et dut-on rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda, ça m'est complètement indifférent. Jamais je ne m'excuserai au nom de la France.

Voulez-vous dire qu'à ce moment-là, lorsque ce raid sur Kigali est éventuellement envisagé, vous vous y opposez au sein du gouvernement français ?

Non, parce que je n'ai jamais vu cette hypothèse. Je sais que l'inverse a été évoqué. « Surtout ne touchez pas à Kigali ». Et moi j'étais dans cet esprit, d'où la création de la zone humanitaire sûre.

Il n'était pas question qu'on se lance dans une opération dans Kigali qui était beaucoup trop dangereuse si jamais il fallait la faire et, politiquement, extrêmement désastreuse. Donc non.

Le 27 juin 1994, vos soldats découvrent qu'il y a sur la colline de Bisesero à l'ouest du pays, plusieurs centaines de rescapés tutsis qui essaient encore d'échapper aux génocidaires. Mais l'opération de sauvetage n'a lieu que le 30 juin. Pourquoi ce décalage ?

Parce qu'on était en opération. Voilà c'est tout. Vous avez deux jeeps qui sont sur le terrain avec 4 ou 5 types dans chaque jeep.

Vous allez faire des escalades pour aller chercher les gens alors que le soir tombe, alors que vous n'avez pas d'ordre dans ce sens, qu'on vous dit au contraire, « faites attention, vous ne savez pas qui c'est, revenez à votre base, demandez des ordres ».

Pour vraiment juger, les pieds dans ses pantoufles vingt ans plus tard, c'est vraiment une connerie. Et je vous en prie, n'allez pas dans ce sens.

En juillet 1994, les principaux génocidaires du gouvernement intérimaire rwandais s'enfuient au Congo-Kinshasa par le poste frontière de Cyangugu. Or ce sont vos soldats qui contrôlent ce poste frontière. Pourquoi laissent-ils passer ces grands criminels ?

Parce que nous n'avions aucun mandat pour les arrêter. Est-ce que vous savez ce que c'est que le droit international ?

Nous n'avions aucun mandat de l'ONU pour les arrêter. Alors qu'on ne nous demande pas à la fois, en même temps, et souvent par les mêmes journalistes, d'intervenir et de ne pas intervenir. Parce que ça, ça suffit !

Est-ce que vous n'auriez pas pu les faire arrêter ou les mettre en résidence surveillée en attendant que les instances judiciaires internationales se prononcent sur leur cas ?

C'est ça, gentiment avec des menottes, dans un coin, surveillés par des soldats français avec les photos que les gens auraient été bien contents de prendre. Non !

Ça n'a pas de sens. Nous avions un mandat, ce mandat nous l'avons respecté. Si jamais nous ne l'avions pas respecté, nous serions aujourd'hui devant le Tribunal pénal international. Ce n'est pas le cas et ça ne sera jamais le cas.

A l'époque, est-ce que le ministère de la Défense sait tout ce que font les militaires français ou bien est-ce que, via le chef d'état-major particulier de l'Elysée, le général Quesnot, et via les nouvelles forces spéciales des Commandements des opérations spéciales (COS), certaines choses peuvent vous échapper ?

Dans une opération aussi complexe, naturellement des incidents quotidiens peuvent échapper au ministre ou à ses collaborateurs. En général la circulation de l'information est fluide et transparente.

En ce qui concerne les COS, il est normal que dans des unités opérationnelles, vous ayez une partie de ces unités qui soient discrètes, secrètes, c'est tout à fait normal.

Ils continueront à le faire. Demandez et vous aurez j'espère la totalité des ordres qui ont été donnés, des dépêches diplomatiques, des consignes. Vous verrez bien à partir de ça.

A l'époque vous, le ministre de droite, vous cohabitez avec un vieux président de gauche. Est-ce que François Mitterrand n'a pas tendance à se méfier de vous et à vous court-circuiter ?

Tout cela est possible. La nature humaine est ainsi faite. Je n'ai pas eu ce sentiment, ni le Premier ministre, ni Monsieur Juppé.

Nous avions un gouvernement qui était très solidaire pour traverser la période de cohabitation de la meilleure façon possible, c'est-à-dire ne pas donner le sentiment où la réalité qu'il y avait au sein de l'exécutif des divergences, je peux vous dire qu'avec le président de la République que je rencontrais plusieurs fois par semaine, il n'y a jamais eu la moindre différence d'interprétation.

Mais, avez-vous appris des années plus tard certaines initiatives dont vous n'étiez pas au courant à l'époque ?

Non, aucune. Regardez les faits eux-mêmes et voilà. Essayez de vous mettre dans la position de soldats français qui se trouvent dans une situation de chaos généralisé avec des tueries de part et d'autres, y compris des tueries provoquées par le FPR également, hélas.

Vous parlez de vos soldats : de 1990 à 1994, l'armée française est au côté des Forces armées rwandaises (FAR). Et tout d'un coup, en juin 1994, vous demandez à cette armée de devenir neutre. Est-ce que nécessairement, il n'y a pas d'officiers français qui renâclent, qui restent fidèles à leurs anciens frères d'armes ?

Je n'ai jamais reçu cela comme information, ça m'étonnerait. Je sais ce qu'on leur enseigne dans les écoles de guerre et je sais que c'est une situation toujours très difficile, mais la première force d'un soldat, c'est d'obéir aux ordres qu'il reçoit. Je n'ai pas eu d'éléments me permettant de penser qu'ils n'y aient pas obéi.

Or les ordres qu'ils recevaient étaient totalement autres, c'était de ne jamais affronter directement le FPR, ça a été le cas. Il n'y a pas eu un seul incident militaire à proprement parler, pas un seul mort du côté français, contrairement à ce qui a été dit par certains de vos confrères.

Et deuxièmement ils avaient le devoir de sauver, sauver le maximum de vies humaines avec le minimum de forces du côté des Turquoise. C'était d'ailleurs de l'ordre de 700 hommes. En face, vous aviez une armée soutenue par la base arrière qui était l'Ouganda de plusieurs dizaines de milliers d'hommes.

Il n'y a pas eu de morts côté français, mais il y a eu des prisonniers faits par le FPR dont vous avez dû négocier la libération ?

Oui, il y a eu un incident de cette nature qui a duré quelques heures, tout à fait. Comme ça se passe toujours dans les périodes chaotiques. Je crois à ma connaissance que ça s'est très bien passé. Ça n'a pas dû dépasser une journée.

Combien de prisonniers français à l'époque ?

Je n'ai pas le chiffre. Je sais qu'il y a eu un incident qui a été réglé à l'amiable d'ailleurs par le FPR d'un côté, par l'armée française de l'autre. Personne n'en parle plus d'ailleurs.

Lundi dernier, lors d'un colloque organisé à Paris par l'association RBF-France Forum, vous vous êtes prononcé pour la déclassification de toutes les archives concernant le rôle de la France au Rwanda. Est-ce que vous confirmez ?

Bien sûr. Je ne pense pas qu'il y ait sous la notion de secret défense, qui est réelle et qui est utile en général, là, quelque chose à cacher.

En tout cas, je ne vois pas maintenant. Vingt ans après, il me semble que ça serait de bonne politique, justement pour apaiser, pour aller vers cet objectif de réconciliation, que tout cela soit mis sur la table avec le maximum de clarté.

Est-ce que vous savez que parmi les archives manquantes, il y a celles qui concernent votre visite au Rwanda en pleine opération Turquoise le 29 juin ?

Il y a des moments où on a envie d'être beaucoup plus méchants avec les journalistes. Un de vos confrères a dit « Monsieur Léotard est venu avec des belles chaussures ». Si c'est ça le journalisme, il faut mieux fermer la porte. Si c'est ça le journalisme, il y a vraiment de quoi pleurer.

Est-ce que vous avez des archives personnelles sur cette époque ? Est-ce que vous êtes prêt à les rendre publiques ?

Je n'en ai pas, j'ai tout laissé, les deux fois où j'ai été ministre à la disposition de l'Etat, c'est-à-dire aux archives nationales.

En 1997, une mission parlementaire Quilès a entendu plusieurs dizaines d'acteurs, de témoins. Mais en droit français, une mission ne peut pas obliger quelqu'un à témoigner. Est-ce qu'il ne faut pas aller plus loin et créer une commission ?

Si le Parlement décidait d'en faire une, elle aurait lieu. La justice est à l'œuvre. Le Tribunal pénal international a encore, je crois, 14 cas à examiner avant la fin de l'année. Mais si l'ONU ou si la France ont fait confiance en ce tribunal, ce n'est pas pour se substituer à lui.

Donc vous n'êtes pas pour une commission d'enquête parlementaire ?

Je m'en fous. Alors là, je peux vous dire, vraiment je m'en fous. Je ne suis plus parlementaire. Si elle a lieu et qu'elle me demande de témoigner, je viendrai avec beaucoup de bonheur.

Je pense à vos collègues du gouvernement de l'époque, Edouard Balladur, Alain Juppé, Hubert Védrine le secrétaire général de l'Elysée.

Dans cette volonté que vous avez de faire dévoiler toute la vérité, est-ce que vous êtes prêt à leur demander de s'associer à votre démarche ?

J'ai autre chose à faire actuellement. Je me suis retiré, je ne sais pas si vous savez ce que c'est. Le jour où vous ne serez plus journaliste, vous souhaiterez peut-être bouquiner, faire autre chose du sport ou je ne sais quoi.

C'est mon cas. Je me suis retiré des affaires publiques, mais si je peux jouer un rôle qui permette d'avoir sur ce sujet, sur cette période, des éléments de vérité, je le ferai naturellement et c'est normal.


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Posted by: kota venant <kotakori@hotmail.com>
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[RwandaLibre] Urwanda rwifashe rute nyuma y'imyaka 20 ruyoborwa na RPF?

 

 
Published on Jul 3, 2014
Abanyamashyaka batandukanye batanze ikiganiro ku mpinduka zabaye mu Rwanda kuva aho RPF ifatiye ubutegetsi mu 1994 kugera mu 2014.
 

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Posted by: Nzinink <nzinink@yahoo.com>
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[RwandaLibre] Rwanda/France - François Léotard, ministre de la Défense en 1994, parle

 


Rwanda: Rwanda/France - François Léotard, ministre de la Défense en 1994, parle
 

Depuis vingt ans, il s'est très peu exprimé sur le génocide de 1994 au Rwanda. Et pourtant, à l'époque, il était le ministre français de la Défense.

François Léotard, lors d'un forum organisé à Paris le 30 juin par l'association RBF-France Forum, s'est prononcé pour la déclassification de toutes les archives concernant le rôle de la France au Rwanda. Aujourd'hui, il en dit plus sur RFI. Et il parle avec la liberté de ton d'un homme qui s'est retiré de la vie politique.

Commençons par le génocide. Le 27 avril 1994, au plus fort des massacres au Rwanda, deux membres du gouvernement intérimaire rwandais sont reçus à Paris par le gouvernement français. Ils vous demandent de l'aide. Qu'est-ce que vous leur répondez à ce moment-là ?

D'abord ce n'est pas à moi qu'ils ont demandé de l'aide, mais c'est normal, ils ont demandé de l'aide au gouvernement français, surtout au président de la République.

Ils ont été reçus à ma connaissance comme ils devaient l'être. Il n'y a pas à ce moment-là de suspension des relations diplomatiques, ni même de rupture a fortiori.

Et il y a un dialogue normal. Ce dialogue a commencé bien longtemps avant et s'est intensifié dans la période 90-94 au cours de laquelle les autorités françaises ont sans arrêt mis en garde Monsieur Habyarimana lui-même, et ensuite ceux qui l'ont entouré, contre le parti unique d'abord, contre les violations répétées des droits de l'homme et contre une attitude qui pouvait - on le savait bien et on l'a dit -, mener à des atrocités, à des massacres.

Mais après le 7 avril, date du début du génocide, est-ce que la France continue de livrer des armes au gouvernement intérimaire rwandais ou pas ?

Je vous demande instamment de regarder tous les documents qui sont, ou qui seront publiés, parce que moi je souhaite qu'on les publie tous, pour savoir s'il y a la moindre livraison qui s'est opérée à ce moment-là.

Vous pouvez avoir accès à ce qu'on appelle les bleus ministériels, c'est-à-dire les réunions dans lesquelles se trouvent face à face, autour d'une même table, les représentants des divers ministères.

Pour faire une livraison d'armes, il faut l'autorisation de plusieurs ministères et cela a toujours été respecté, et par le gouvernement et sous l'autorité du président de la République.

Donc vous dites, pas de livraisons d'armes françaises après le 7 avril. En avril et en mai 1994, le chef de la mission militaire de coopération, le général Huchon, reçoit régulièrement à Paris le colonel Kayumba du ministère rwandais de la Défense et le lieutenant-colonel Rwabalinda de l'état-major des Forces armées rwandaises (FAR). Est-ce que cette mission militaire de coopération aurait pu soutenir les FAR à votre insu ?

Je ne le pense pas. Je pense surtout que le contact devait être maintenu avec toutes les parties, y compris avec le FPR [Front patriotique rwandais] que vous ne citez pas dans votre propos, pour éviter que ça ne finisse pas, malheureusement comme ça a fini, du fait de l'effondrement d'ailleurs des forces armées rwandaises.

Le 6 mai 1994, le capitaine Paul Barril, l'ancien gendarme français de l'Elysée, part au Rwanda avec quelques hommes de confiance pour former des commandos rwandais dans la guerre contre le FPR. C'est une initiative privée, mais à ce moment-là est-ce que vous êtes au courant ?

Vous êtes journaliste. Monsieur Barril n'est pas un des gendarmes de l'Elysée comme la plupart de vos confrères le disent. Paul Barril monte une entreprise privée.

Il fait ses affaires. J'imagine que les services de renseignements devaient avoir connaissance des activités de Paul Barril comme des activités de tous les trafiquant d'armes.

Ça se sait, les gens peuvent le savoir. Mais ne me demandez pas si Monsieur Barril était mandaté par le gouvernement français. Ça c'est totalement faux.

Mais simplement en tant que ministre de la Défense à l'époque, vous êtes au courant qu'il part au Rwanda ?

On savait qu'il tournait dans le coin. Moi, vous savez, j'avais les notes d'informations et de la gendarmerie nationale et de la DGSE, et après, de ce qu'on a appelé la Direction du renseignement militaire, je ne les ai pas toutes en tête naturellement. Je souhaite qu'elles vous soient ouvertes. Je ne peux pas dire plus.

Depuis le 21 avril, un embargo de l'ONU empêche à ce moment-là la France et tous les autres pays du monde de livrer des armes au Rwanda, est-ce que à ce moment-là la société privée de Paul Barril peut permettre à certaines autorités françaises de contourner cet embargo.

Non, je ne crois pas. Je ne crois pas du tout. Surtout je vous en prie, ne mettez pas Paul Barril dans la catégorie des forces françaises. C'est ce qu'on appelle un mensonge.

J'ai bien dit qu'il dirigeait une société privée. Je vous demande simplement si cette société ne peut pas servir de couverture ?

C'est totalement impensable ! Pour moi, c'est totalement impensable. Je vois mal des autorités militaires françaises passer par des intermédiaires de cette nature, avec en plus la réputation sulfureuse qui est la leur, pour faire ce genre de truc.

On arrive à la mi-juin 1994. La France lance l'opération Turquoise pour sauver les survivants du génocide. Mais n'est-ce pas aussi à ce moment-là, pour stopper l'avancée militaire du FPR ?

En aucune manière. D'abord, vous vous souvenez sans doute des cinq conditions que Monsieur Balladur avait émises devant l'ONU d'ailleurs. Ces conditions étaient très simples, un mandat de l'ONU. Les autres, vous les connaissez, pas de confrontations militaires avec le FPR et ça ne l'a pas été.

A aucun moment, et au contraire quand il y avait des risques de ce genre, on a stoppé les hypothèses où il pouvait y avoir des combats. Et ils ont été stoppés, par l'encadrement même de Turquoise par les autorités politiques les plus élevées.

J'ai été moi-même dans une situation de ce genre quand il y a eu risque à Butare, j'ai dit non, votre mission, votre mandat n'est pas celui-là, alors que je me permets de vous dire qu'ils étaient quelques fois menacés.

D'où le rappel du colonel Tauzin ?

Sans doute.

Fin juin 1994, Kigali est sur le point de tomber aux mains du FPR. Aujourd'hui Guillaume Ancel, un ancien officier de l'opération Turquoise, affirme qu'il avait l'ordre d'opération de préparer un raid sur Kigali ?

Il est normal que dans ces unités militaires, quand on veut réussir on prépare toutes les hypothèses. Je ne sais pas si celle-là était préparée. Je me tiens à la feuille de route qui était celle de Turquoise : sauver le maximum de gens.

C'est ce qui a été fait. Je regrette d'ailleurs, je ne parle pas de vous-même, mais des médias en général n'avancent jamais cette raison. Ça a été fait pour des dizaines de milliers de personnes quelque soit leur origine.

Je suis très fier de ce qu'a fait l'opération Turquoise. Et je le répéterai sur tous les tons, et dut-on rompre les relations diplomatiques avec le Rwanda, ça m'est complètement indifférent. Jamais je ne m'excuserai au nom de la France.

Voulez-vous dire qu'à ce moment-là, lorsque ce raid sur Kigali est éventuellement envisagé, vous vous y opposez au sein du gouvernement français ?

Non, parce que je n'ai jamais vu cette hypothèse. Je sais que l'inverse a été évoqué. « Surtout ne touchez pas à Kigali ». Et moi j'étais dans cet esprit, d'où la création de la zone humanitaire sûre.

Il n'était pas question qu'on se lance dans une opération dans Kigali qui était beaucoup trop dangereuse si jamais il fallait la faire et, politiquement, extrêmement désastreuse. Donc non.

Le 27 juin 1994, vos soldats découvrent qu'il y a sur la colline de Bisesero à l'ouest du pays, plusieurs centaines de rescapés tutsis qui essaient encore d'échapper aux génocidaires. Mais l'opération de sauvetage n'a lieu que le 30 juin. Pourquoi ce décalage ?

Parce qu'on était en opération. Voilà c'est tout. Vous avez deux jeeps qui sont sur le terrain avec 4 ou 5 types dans chaque jeep.

Vous allez faire des escalades pour aller chercher les gens alors que le soir tombe, alors que vous n'avez pas d'ordre dans ce sens, qu'on vous dit au contraire, « faites attention, vous ne savez pas qui c'est, revenez à votre base, demandez des ordres ».

Pour vraiment juger, les pieds dans ses pantoufles vingt ans plus tard, c'est vraiment une connerie. Et je vous en prie, n'allez pas dans ce sens.

En juillet 1994, les principaux génocidaires du gouvernement intérimaire rwandais s'enfuient au Congo-Kinshasa par le poste frontière de Cyangugu. Or ce sont vos soldats qui contrôlent ce poste frontière. Pourquoi laissent-ils passer ces grands criminels ?

Parce que nous n'avions aucun mandat pour les arrêter. Est-ce que vous savez ce que c'est que le droit international ?

Nous n'avions aucun mandat de l'ONU pour les arrêter. Alors qu'on ne nous demande pas à la fois, en même temps, et souvent par les mêmes journalistes, d'intervenir et de ne pas intervenir. Parce que ça, ça suffit !

Est-ce que vous n'auriez pas pu les faire arrêter ou les mettre en résidence surveillée en attendant que les instances judiciaires internationales se prononcent sur leur cas ?

C'est ça, gentiment avec des menottes, dans un coin, surveillés par des soldats français avec les photos que les gens auraient été bien contents de prendre. Non !

Ça n'a pas de sens. Nous avions un mandat, ce mandat nous l'avons respecté. Si jamais nous ne l'avions pas respecté, nous serions aujourd'hui devant le Tribunal pénal international. Ce n'est pas le cas et ça ne sera jamais le cas.

A l'époque, est-ce que le ministère de la Défense sait tout ce que font les militaires français ou bien est-ce que, via le chef d'état-major particulier de l'Elysée, le général Quesnot, et via les nouvelles forces spéciales des Commandements des opérations spéciales (COS), certaines choses peuvent vous échapper ?

Dans une opération aussi complexe, naturellement des incidents quotidiens peuvent échapper au ministre ou à ses collaborateurs. En général la circulation de l'information est fluide et transparente.

En ce qui concerne les COS, il est normal que dans des unités opérationnelles, vous ayez une partie de ces unités qui soient discrètes, secrètes, c'est tout à fait normal.

Ils continueront à le faire. Demandez et vous aurez j'espère la totalité des ordres qui ont été donnés, des dépêches diplomatiques, des consignes. Vous verrez bien à partir de ça.

A l'époque vous, le ministre de droite, vous cohabitez avec un vieux président de gauche. Est-ce que François Mitterrand n'a pas tendance à se méfier de vous et à vous court-circuiter ?

Tout cela est possible. La nature humaine est ainsi faite. Je n'ai pas eu ce sentiment, ni le Premier ministre, ni Monsieur Juppé.

Nous avions un gouvernement qui était très solidaire pour traverser la période de cohabitation de la meilleure façon possible, c'est-à-dire ne pas donner le sentiment où la réalité qu'il y avait au sein de l'exécutif des divergences, je peux vous dire qu'avec le président de la République que je rencontrais plusieurs fois par semaine, il n'y a jamais eu la moindre différence d'interprétation.

Mais, avez-vous appris des années plus tard certaines initiatives dont vous n'étiez pas au courant à l'époque ?

Non, aucune. Regardez les faits eux-mêmes et voilà. Essayez de vous mettre dans la position de soldats français qui se trouvent dans une situation de chaos généralisé avec des tueries de part et d'autres, y compris des tueries provoquées par le FPR également, hélas.

Vous parlez de vos soldats : de 1990 à 1994, l'armée française est au côté des Forces armées rwandaises (FAR). Et tout d'un coup, en juin 1994, vous demandez à cette armée de devenir neutre. Est-ce que nécessairement, il n'y a pas d'officiers français qui renâclent, qui restent fidèles à leurs anciens frères d'armes ?

Je n'ai jamais reçu cela comme information, ça m'étonnerait. Je sais ce qu'on leur enseigne dans les écoles de guerre et je sais que c'est une situation toujours très difficile, mais la première force d'un soldat, c'est d'obéir aux ordres qu'il reçoit. Je n'ai pas eu d'éléments me permettant de penser qu'ils n'y aient pas obéi.

Or les ordres qu'ils recevaient étaient totalement autres, c'était de ne jamais affronter directement le FPR, ça a été le cas. Il n'y a pas eu un seul incident militaire à proprement parler, pas un seul mort du côté français, contrairement à ce qui a été dit par certains de vos confrères.

Et deuxièmement ils avaient le devoir de sauver, sauver le maximum de vies humaines avec le minimum de forces du côté des Turquoise. C'était d'ailleurs de l'ordre de 700 hommes. En face, vous aviez une armée soutenue par la base arrière qui était l'Ouganda de plusieurs dizaines de milliers d'hommes.

Il n'y a pas eu de morts côté français, mais il y a eu des prisonniers faits par le FPR dont vous avez dû négocier la libération ?

Oui, il y a eu un incident de cette nature qui a duré quelques heures, tout à fait. Comme ça se passe toujours dans les périodes chaotiques. Je crois à ma connaissance que ça s'est très bien passé. Ça n'a pas dû dépasser une journée.

Combien de prisonniers français à l'époque ?

Je n'ai pas le chiffre. Je sais qu'il y a eu un incident qui a été réglé à l'amiable d'ailleurs par le FPR d'un côté, par l'armée française de l'autre. Personne n'en parle plus d'ailleurs.

Lundi dernier, lors d'un colloque organisé à Paris par l'association RBF-France Forum, vous vous êtes prononcé pour la déclassification de toutes les archives concernant le rôle de la France au Rwanda. Est-ce que vous confirmez ?

Bien sûr. Je ne pense pas qu'il y ait sous la notion de secret défense, qui est réelle et qui est utile en général, là, quelque chose à cacher.

En tout cas, je ne vois pas maintenant. Vingt ans après, il me semble que ça serait de bonne politique, justement pour apaiser, pour aller vers cet objectif de réconciliation, que tout cela soit mis sur la table avec le maximum de clarté.

Est-ce que vous savez que parmi les archives manquantes, il y a celles qui concernent votre visite au Rwanda en pleine opération Turquoise le 29 juin ?

Il y a des moments où on a envie d'être beaucoup plus méchants avec les journalistes. Un de vos confrères a dit « Monsieur Léotard est venu avec des belles chaussures ». Si c'est ça le journalisme, il faut mieux fermer la porte. Si c'est ça le journalisme, il y a vraiment de quoi pleurer.

Est-ce que vous avez des archives personnelles sur cette époque ? Est-ce que vous êtes prêt à les rendre publiques ?

Je n'en ai pas, j'ai tout laissé, les deux fois où j'ai été ministre à la disposition de l'Etat, c'est-à-dire aux archives nationales.

En 1997, une mission parlementaire Quilès a entendu plusieurs dizaines d'acteurs, de témoins. Mais en droit français, une mission ne peut pas obliger quelqu'un à témoigner. Est-ce qu'il ne faut pas aller plus loin et créer une commission ?

Si le Parlement décidait d'en faire une, elle aurait lieu. La justice est à l'œuvre. Le Tribunal pénal international a encore, je crois, 14 cas à examiner avant la fin de l'année. Mais si l'ONU ou si la France ont fait confiance en ce tribunal, ce n'est pas pour se substituer à lui.

Donc vous n'êtes pas pour une commission d'enquête parlementaire ?

Je m'en fous. Alors là, je peux vous dire, vraiment je m'en fous. Je ne suis plus parlementaire. Si elle a lieu et qu'elle me demande de témoigner, je viendrai avec beaucoup de bonheur.

Je pense à vos collègues du gouvernement de l'époque, Edouard Balladur, Alain Juppé, Hubert Védrine le secrétaire général de l'Elysée.

Dans cette volonté que vous avez de faire dévoiler toute la vérité, est-ce que vous êtes prêt à leur demander de s'associer à votre démarche ?

J'ai autre chose à faire actuellement. Je me suis retiré, je ne sais pas si vous savez ce que c'est. Le jour où vous ne serez plus journaliste, vous souhaiterez peut-être bouquiner, faire autre chose du sport ou je ne sais quoi.

C'est mon cas. Je me suis retiré des affaires publiques, mais si je peux jouer un rôle qui permette d'avoir sur ce sujet, sur cette période, des éléments de vérité, je le ferai naturellement et c'est normal.

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Thursday, 3 July 2014

[RwandaLibre] eTurboNews - 1 hour ago: Libyan diplomat kills himself in Tanzanian crime-prone capital

 

Libyan diplomat kills himself in Tanzanian crime-prone capital

eTurboNews - 1 hour ago
BY APOLINARI TAIRO, ETN TANZANIA CORRESPONDENT | JUL 03, 2014

As a wave of crime hits the Tanzanian capital city of Dar es Salaam
amid volatile security, a Libyan diplomat shot himself this week in
the city.

Tanzanian police and hospital sources confirmed the incident, saying
the acting Libyan Ambassador to Tanzania, Ismail Hussein Nwairat, had
committed suicide by shooting himself while inside his working office
at the Dar es Salaam city center. The Foreign Ministry of Tanzania
also confirmed the incident, saying the Tanzanian government is
working to investigate what caused the diplomat to take his own life.

The Foreign Ministry said Ismail Nwairat blocked himself in his office
and committed suicide by shooting himself before his junior staff was
able to break down the door, only to find his body lying in a pool of
blood.

Dar es Salaam Metropolis Police Chief Mr. Suleiman Kova confirmed the
death of the diplomat, but declined to comment, saying, the matter was
still fresh in his office.

The Libyan embassy in Dar es Salaam and the Tanzanian government are
working out modalities to transfer the body of the diplomat to Tripoli
for burial.

Mr. Ismail Nwairat started his tour of duty to Tanzania few years ago
and has been counted among Libyans who strongly opposed the leadership
of the former Libyan leader Muammar Gaddafi.

According to journalists and political observers in Dar es Salaam, Mr.
Nwairat stood firmly to oppose the past Gaddafi leadership, and on one
occasion, to mark three years of Libyan liberation from Gaddafi, he
was quoted as saying the late Libyan leader was a dictator, an
oppressor, and a champion of human rights violation.

But, contrary to his comments, Tanzania has been a best friend with
the former Libyan leader, Muammar Gaddafi. Under the leadership of
Gaddafi, Libya provided billions of US dollars to support Tanzania in
various political and economic development programs and is among the
leading investors in Tanzania, including tourism.

The late Muammar Gaddafi has attracted a good number of tourist
investments to Tanzania, among them, the Bahari Beach Hotel on the
Indian Ocean beaches in Dar es Salaam. In fact, there are a good
number of Libyan investments in tourism and agriculture working in
Tanzania, though not much publicized.

The death of this Libyan diplomat has added another fear among
residents of this city who are living and conducting their business in
fear of criminals who seem to have taken a control of the city.
Despite its sweet name, Dar es Salaam is currently becoming one among
dangerous cities in Africa to live and visit. Crime is the order of
the day in Dar es Salaam where most residents live in fear.

There has been escalating crime in recent past months for which the
secret police operatives warned could scare away potential investors
and tourists. Police say the criminals are well connected with local
politicians and corrupt officials within Tanzania's government system.

Tanzania is now ranked among African countries with the highest crime
rates. Last year a survey indicated that 40 percent of the population
has experienced a crime and faced anxiety over possible crime. Reports
say 44 percent of Tanzanians have been physically attacked between
2011 and 2012. Also, crime reporting in the country is very low with
only 42 percent of people who were the victims of crime in 2011 to
2012 reporting the incidents to the police.

According to these reports, Dar es Salaam is becoming the most
dangerous metropolis to visit in Eastern and Southern Africa due to
escalating rates of crime.

Long traffic jams, lack of tourist information and support offices at
key entry points including an overland bus terminal has fueled crime
to visitors traveling by buses and hired vehicles.

http://www.google.ca/gwt/x?gl=CA&hl=en-CA&u=http://www.eturbonews.com/47602/libyan-diplomat-kills-himself-tanzanian-crime-prone-capital&source=s&q=Libyan+diplomat+to+Tanzania+commits+suicide&sa=X&ei=S9K1U6fhNouSyATIrIDQBg&ved=0CCAQFjAG

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SIBOMANA Jean Bosco
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[RwandaLibre] Daily Mail - 57 minutes ago: Uganda's international airport under major terror alert after US intelligence say it will come under attack tonight

 

Uganda's international airport under major terror alert after US
intelligence say it will come under attack tonight

Daily Mail - 57 minutes ago
By LEON WATSON
PUBLISHED: 12:46 EST, 3 July 2014 |
U.S. embassy in Kampala warns of 'specific threat' by unknown group
Alert came today as travellers flying to the U.S. faced tighter
security. Uganda is on high alert amid fears of attacks by the
Islamist militant It has troops in Somalia as part of African Union
force fighting Shebab

Uganda's main airport is under a major terror alert today after the
U.S. embassy in Kampala warned of a 'specific threat' by an unknown
group. The alert came as travellers flying to the U.S. from Europe and
the Middle East faced tighter security because of new concerns about
the development of explosives that could circumvent airport security.
'The US embassy has received information from the Uganda police force
that according to intelligence sources there is a specific threat to
attack Entebbe International Airport by an unknown terrorist group
today, July 3rd, between the hours of 9pm and 11pm (6pm GMT to 8pm
GMT),' the statement said.

UPDF soldiers and police forces patrol streets in Kampala with a
tactical operation vehicle after the US embassy in Uganda warned of a
'specific threat'

UPDF soldiers and police forces perform spot checks on travellers
during patrols in the streets of Kampala

Although it did not name any group, Al-Qaeda linked Shebab insurgents
have claimed recent attacks in Kenya and Djibouti, and at home in
Somalia.

Uganda has troops in Somalia as part of the African Union force
fighting the Shebab and is on high alert amid fears of attacks by the
Islamist militants.

Army spokesman Paddy Ankunda said troops had been deployed at the
airport and in the capital, some 20 miles from Entebbe.

http://www.google.ca/gwt/x?gl=CA&wsc=yh&source=s&u=http://www.dailymail.co.uk/news/article-2679635/Ugandas-international-airport-major-terror-alert-US-intelligence-say-come-attack-tonight.html%3FITO%3D1490%26ns_mchannel%3Drss%26ns_campaign%3D1490&hl=en-CA&ei=06-1U_vzDqPKsAf5mYDQDA&ct=np&whp=3181

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'Specific' attack threat at Uganda Entebbe airport – US issues terror warnings
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Scientists calls for tobacco advertising ban
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Uganda's Entebbe international airport under major terror alert
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U.S. Embassy warns of Uganda airport threat
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US Warns of Threat to Uganda's Entebbe Airport
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US Cautions Travelers Over Uganda Airport Terror Threat
IBTimes (US) - Politics - Africa 16:21

U.S. embassy in Uganda warns of imminent terror threat against airport
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Nuggets big man JaVale McGee planning to build water wells in Uganda
Denver Nuggets - Official Site 16:08

US warns of Uganda terror threat
Channel 4 - USA 16:05

Airport security stepped up over US bomb fears
Gulf Times 16:02

Uganda alert after airport terror warning
The Daily News - Africa 15:58

Uganda: U.S. Embassy Warns of Threat to Uganda Airport
AllAfrica 15:39

Uganda: U.S Warns of Terrorist Attack On Ugandan Airport
AllAfrica 15:39

Uganda warned about 'specific' terrorist threat to international airport
Telegraph.co.uk - USA 15:24

Terror attack against airport could be imminent, warns U.S. embassy in Uganda
UPI - International Intelligence 15:22

U.S. Embassy in Uganda Warns of 'Specific Threat' to Airport
The New York Times - International 14:50

US embassy warns of Uganda airport threat
The Punch 14:47

US warns of terror threat at Ugandan airport
Fox News - Global Terror 14:39

Authorities warn of terror threat on Entebbe International Airport
The Standard - World 14:37

Uganda says Seleka now its enemy as it hunts LRA in CAR
The Standard - World 14:37

U.S. Embassy Warns of Attack at Uganda's International Airport
TIME - World 14:35

US warns of terror threat at Uganda airport
BreakingNews.ie - World 14:34

US Warns Of Threat To Entebbe Airport On Thursday
Airwise - Airport News 14:28

In the last 8 hours

U.S. warns of terror threat to Uganda's only airport
State Journal-Register, Illinois - Top News Stories 14:17

U.S. warns of terror threat against Uganda airport
The Detroit News - Nation/World 14:15

US warns of Uganda airport threat
Belfast Telegraph - World 14:11

MTN Uganda launches IP multimedia services
AfricaNews - Africa 14:05

President Kenyatta to Attend 6th Northern Corridor Integration
Projects Summit in Kigali
AllAfrica 14:04

'Specific' attack threat at Uganda's Entebbe airport: US
Times LIVE - Politics 13:59

24-hour walk to fund Uganda trip
Wakefield Express - Regional 13:58

US Embassy in Uganda warns of terror threat against country's only
international...
The Washington Post - War Zones 13:55

US warns of terror threat against Uganda airport
Associated Press 13:50

Uganda alert after terror warning
BBC - Africa 13:42

Specific Threat of Attack on Kampala Airport: US Embassy
Outlook India - Wires 13:33

U.S. Warns of 'Specific' Threat to Uganda Airport
NBC News - World 13:32

U.S. warns of terror threat to Uganda airport
CBS.com 13:29

US warns of 'specific threat' of attack at Kampala airport
The East African - East Africa 13:28

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SIBOMANA Jean Bosco
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[RwandaLibre] The East African - 8 hours ago: Kagame questions loyalty of former RPF members

 

Kagame questions loyalty of former RPF members

The East African - 8 hours ago
By Edmund Kagire The EastAfrican
Posted Wednesday, July 2 2014 at 16:12

President Paul Kagame at a past function. He says former members of
the ruling party might have had different agendas from those of Rwanda
Patriotic Front (RPF)-Inkotanyi. Photo/FILE|AFP

Rwandan President Paul Kagame has questioned the loyalty of former
members of the ruling party saying that they might have had different
agendas from those of Rwanda Patriotic Front (RPF)-Inkotanyi.

While addressing the Press on Tuesday ahead of the country's 20th
Liberation celebrations on July 4, President Kagame, who also doubles
as the RPF chairman, said that the party has evolved over the last two
and a half decades, with some people dropping off along the way.

He downplayed fears that the RPF has been weakened by the fall out
with some of the senior cadres and top officials including those who
have gone on to form opposition parties abroad, pointing out that as
is the case in other parts of the world, people disagree on many
fronts but life has to continue.

"The state of affairs in RPF is that of dynamism. I would be
surprised, and I wouldn't like it if the RPF of 20 years ago is the
same RPF of today. I think there would be a problem. That would mean
RPF is not evolving or developing or undergoing any transformation,"
Kagame said.

READ: RPF 'historicals' take stock of long journey

He said it was normal for some senior cadres to retire from the ranks
of the party while others fell out for different reasons.

Several former members of the RPF and its military wing RPA who
include Lt Gen Kayumba Nyamwasa, the former army chief of staff Dr
Theogene Rudasingwa, the former secretary general of RPF Gerald
Gahima, the former Prosecutor General and the late Patrick Karegeya
are examples of those who fell out with the party.

The exile-based officials joined forces to form the Rwanda National
Congress, one of the formidable opposition group the current
government faces. Several senior RPF cadres who occupied big positions
in government have since been 'put on the bench' without any
explanations.

However, Kagame says that these should not be seen as fault lines
within the political party but part of the evolvement.

"As far as I know though, the RPF is as strong enough, focussing on
what is good for this country and what is good for itself, as it has
ever been. But there are different circumstances and challenges that
RPF operates in and it is a dynamic situation. It is never stagnant
and probably it should never be."

He said that by analysing the challenges which the party has overcome
over the years, challenges even bigger than departed members, the RPF
cannot be found 'wanting' in anyway when it comes to dealing with
issues, whether political, economic or social.

Questions loyalty

President Kagame said that what should be questioned is whether those
who left for whatever reasons were loyal to the party or whether they
were even real cadres.

He said that among those who left, none of them went for doing good or
for any heroic acts during the liberation struggle but most of those
who fled, had personal cases related to their actions which they had
to answer for.

"I challenge you to tell me just one individual among those who left
and what they were doing right and that it was the cause of their
demise. I will tell you some of their cases if you don't know but I
would like to tell you that what those people say out there is
different for the reality behind leaving the party," Kagame said.

"Most of those you know have cases to answer, with clear evidence to
show of it. It is not my job to explain why they went or what they
embezzled but these cases are out there. Well, if they challenge these
charges, let them bring their own evidence to clear their names," he
said.

President Kagame said the issue of some former members living should
be put to rest once and for all because 'life has to go on'.

But even as Rwanda kicks off celebrations for the 20th anniversary of
the liberation, some of President Kagame's former colleagues including
Dr Theogene Rudasingwa, say the efforts of RPF freedom fighters who
shed their blood, millions of Rwandans who perished during this period
and since then, their deaths have been in vain.

"July 4 is absolutely meaningless for the ordinary Rwandans,"
Rudasingwa said even though he admitted that the progress made over
the last 20 years, given the destruction the 1994 genocide and civil
war left behind is significant.

http://www.google.ca/gwt/x?gl=CA&hl=en-CA&u=http://www.theeastafrican.co.ke/Rwanda/News/Paul-Kagame-questions-loyalty-of-former-members-of-RPF-Inkotanyi/-/1433218/2369632/-/jl0wyoz/-/index.html&source=s&q=Kagame+questions+loyalty+of+former+RPF+members+The+East+African&sa=X&ei=7ai1U9yDLseOqgaPyoGwCg&ved=0CC4QFjAA

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“Uwigize agatebo ayora ivi”. Ubutegetsi bukugira agatebo ukariyora uko bukeye n’uko bwije.

"Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre."

“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile."

KOMEZA USOME AMAKURU N'IBITEKEREZO BYA VUBA BYAGUCITSE:

RECOMMENCE

RECOMMENCE

1.Kumenya Amakuru n’amateka atabogamye ndetse n’Ibishobora Kukugiraho Ingaruka ni Uburenganzira Bwawe.

2.Kwisanzura mu Gutanga Ibitekerezo, Kurwanya Ubusumbane, Akarengane n’Ibindi Byose Bikubangamiye ni Uburenganzira Bwawe.