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Friday 4 April 2014

[RwandaLibre] Fw: Assassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d’explication.Tr : *DHR* Le blog de B. Lugan

 



----- Forwarded Message -----
From: Mugasa Lancetre <ndekonangayi@yahoo.fr>
To: "Democracy_Human_Rights@yahoogroupes.fr" <Democracy_Human_Rights@yahoogroupes.fr>
Sent: Friday, 4 April 2014, 14:55
Subject: Re: Assassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d'explication.Tr : *DHR* Le blog de B. Lugan

 
Génocide Rwandais: 


Le 7 avril 1994-le 7 avril 2014, 20 ans depuis le génocide qui est toujours d'actualité et continue de faire l'objet d'interrogations. Génocide des Tutsi non planifié ni dirigé par ceux à qui on l'attribue ! Génocide de notoriété publique selon la Cour d'Appel du TPIR. Génocide par contagion d'hystérie meurtrière tout court.
Y a- t-il encore un doute sur les témoignages de feu Lt Abdoul Ruzibiza, du Lt Aloys Ruyenzi, d'Innocent Marara, du Colonel Théogène Rudasingwa, du Lt Général Faustin Kayumba Nyamwasa, de feu Colonel Patrick Karegeya, du Major Jean Marie Micombero pour ne citer que ceux-là! Le véritable auteur est connu ! Mais quid de l'autre face du génocide. Les Hutu et les Twa qui ont été massacrés par le FPR ne sont-ils pas des êtres humains. A quand la justice impartiale et équitable, à quand la fin de l'impunité ?
Jusqu'à quand la désinformation et la délation?

Unissons nos efforts et luttons pour établir la vérité sur le drame rwandais,traquer son auteur et le faire traduire en justice. Voir ci-après le message imprescriptible de  Kanyarwanda Veritas.


Rwanda : Anniversaire du Génocide.

Ce message sorti à l'occasion du 17ème anniversaire du Génocide rwandais demeurera imprescriptible. Il sera rappelé  chaque année jusqu'à la fin du régime du FPR, au jugement de Paul Kagme et ses collaborateurs, à l'organisation du Dialogue Inter-Rwandais (DIR) hautement inclusif et la Commission Vérité-Justice-Réconciliation.

 Kanyarwanda Veritas

Le 1 août 2011

 
       Œuvre de Paul Kagame, le Symbole de l'horreur!

 

    Scene of horror: The skulls of victims of the Rwandan massacresMassacre: A Rwandan soldier  looks at hundreds of skulls displayed at the Bisesero memorial in the west of the country

 « S'ils doivent être sacrifiés pour la bonne cause, on considérera qu'ils étaient inclus dans le sacrifice » Paul Kagame déclara au Général Romeo Dallaire!

Mais, qui devait-il être sacrifié et qui ne devait pas l'être? Pourquoi les autres et non les siens? Pourquoi verse-t-il les larmes de crocodile en vociférant des discours plus amers que le venin du serpent minute (dont la victime piquée tombe instantanément sans même pouvoir dire ce qui lui arrive) pour se donner bonne conscience alors qu'il a eu ce qu'il voulait?

Ces crânes et les autres restes que le régime de Paul Kagame a fait un fonds de commerce appartiennent à toutes les 3 ethnies y compris les victimes du FPR contrairement à la propagande dudit régime qui n'évoque jamais les massacres qui ont été commis par son armée l'APR. Leur exposition constitue la profanation des morts. Si cette pratique est utile et digne pour honorer la mémoire des morts pourquoi Paul Kagame n'a-t-il pas exposé les restes de sa tante la reine Rosalie Gicanda? Pourquoi ne devait-elle pas être sacrifiée, plutôt les autres? Enfin pourquoi la pleure-t-il?  Cependant je conviens qu'elle ne soit pas exposée tout comme je ne supporte pas l'exposition des restes des miens comme des objets d'art. Tous ces restes exposés devraient être ensevelis et les lieux d'exposition actuels seraient remplacés par des monuments évoquant tout simplement le nombre de ceux qui y reposent!

Tout en déplorant toutes les victimes de la folie de grandeur et de la soif sanguinaire du pouvoir de Paul Kagame disons la vérité exempte de discrimination, tout simplement basée sur les bilans présentés par le gouvernement rwandais et l'ONU. Le gouvernement rwandais avait publié le bilan de 2.105.250 victimes en décembre 1994. Constatant que ce bilan compromettait le FPR  le gouvernement rwandais l'a revu à la baisse de près de la moitié et brandit un bilan de 1.100.000 dits à majorité Tutsi. L'ONU parle de 800.000 victimes à majorité Tutsi également. Les deux ne peuvent pas justifier la différence de 300.000 entre leurs bilans qui rapportent les mêmes faits.

Tandis que l'Organisation de Défense des Droits des Rescapés du génocide IBUKA chiffre les Tutsi rescapés  à 400.000. Or  le recensement général de la population supervisé par le PNUD en août 1991 chiffrait les Tutsi à 599.000; ils ne pouvaient être que 650.000 en avril 1994, le taux de croissance étant de 3%. Par déduction le nombre des victimes Tutsi serait 250.000. Ce bilan semble être le plus correct. La majorité des victimes sont donc des Hutu, 550.00 ou 850.000 eu égard respectivement au bilan de l'ONU et celui du gouvernement rwandais. Si l'on ajoute le million enfoui dans des fosses secrètes et incinéré dans des fours crématoires dans la forêt de Nyungwe, à Gitagata, Gabiro etc.., occulté pour dissimuler les massacres commis par le FPR alors que le gouvernement rwandais avait publié le bilan de 2.105.250 en décembre 1994 les victimes Hutu de 1994 se chiffrent à 1.850.000. Puis s'ajoutent les victimes des massacres ultérieurs, notamment celles de Kibeho en avril 1995, celles des opérations de chasse aux infiltrés en 1997-1998, des assassinats, disparitions et exécutions extrajudiciaires ainsi que plus de 300.000 massacrés au Zaïre/RDC (bien que la Commission Roberto Garetton les estime à 200.000).

Pourquoi l'ONU et le gouvernement rwandais cachent-ils les bilans respectifs par ethnie et s'évertuent à ne parler que de la majorité Tutsi d'une manière stéréotypée? Les Twa dont on ne parle jamais dans les bilans susmentionnés et qui ne comptaient que 30.000, le FPR les a réduits au tiers de leur effectif. Les crânes de leurs victimes sont aussi exposés mais les survivants ne peuvent évoquer leur mémoire!  Hutu, Tutsi et Twa sont tous victimes de la soif sanguinaire du pouvoir de Paul Kagame et méritent la mémoire nationale.

                            Appel à la Conscience.

 Rwandaises, Rwandais.

J'en appelle à votre conscience si vous n'êtes pas aussi sanguinaires que Paul Kagame et les membres de sa confrérie.

1- Que vous fussiez au Rwanda ou en exil avant l'invasion du Rwanda le 1 octobre 1990 quel choix auriez-vous fait entre les options suivantes si vous aviez été consultés?

*La mise en application du programme de rapatriement pacifique des anciens réfugiés qui venait d'être convenu entre le gouvernement rwandais, le HCR et l' Uganda et devait s'étendre à tous les réfugiés de par le monde, mais garder ou retrouver tous les vôtres en vie, partager ce qu'il y a et ce que les autres apportent et construire ensemble l'avenir le la famille et de  la nation.

*La guerre et le rapatriement forcé, souscrire au sacrifice des représailles en connaissance de cause, mais alors être capable de désigner qui d'entre les vôtres (vous-même, parents, conjoint ou conjointe, enfants, frères et soeurs…. ) devait être sacrifié au lieu de penser que les sacrifices proviendraient des autres.

2- Après l'expérience et la leçon de trois années de guerre et les pertes consécutives au deuxième choix qui étaient déjà enregistrées suite aux troubles qui ont éclaté partout dans le pays avant avril 1994:

*Auriez-vous réellement opté pour la rupture de l'Accord de Paix d'Arusha et la prise du pouvoir par Paul Kagame sachant que ce choix allait faire encore plus de sacrifices parmi les vôtres avec le risque de vous emporter vous-même? Mais Paul Kagame le savait et le voulait!

*Ne seriez-vous pas plus heureux si l'Accord de Paix d'Arusha avait été mis en application, que Paul Kagame soit même aujourd'hui  un  officier, fonctionnaire ou politicien ordinaire, mais que vous soyez avec tous les vôtres, partageant le peu que vous auriez au lieu d'être content de patauger égoïstement dans l'opulence des biens squattés (et combien encore en ont), traînant la souffrance et le chagrin qui vous accompagneront à l'au-delà?

*Concrètement si on vous avait demandé de choisir entre le massacre de vos parents, votre conjoint (e), vos enfants, vos frères  et sœurs  ou de tous pour porter  Paul Kagame  au pouvoir, et continuer de les avoir en vie et Paul Kagame demeurer citoyen ordinaire, qu'auriez-vous choisi?

*Vous qui étiez en exil n'auriez- vous pas  été plus heureux de retrouver les vôtres dont l'Accord de Paix d'Arusha  vous avait donné l'espoir de connaître? Ceux qui étaient mieux munis parmi vous ne seraient-ils pas aujourd'hui plus heureux de partager avec ceux qu'ils auraient trouvés le fruit de leurs efforts lorsqu'ils étaient en exil?

*Pour ceux qui n'auriez pas opté pour la stratégie sanguinaire du pire et la perte inutile et insensée des vôtres pourquoi ne demandez-vous pas les comptes à celui ou ceux qui se sont permis de décider à votre place et ont sacrifié les vôtres? Votre souffrance et votre chagrin seront allégés si les intéressés rendent compte!

3- Demander à Paul Kagame pourquoi  son obsession sanguinaire du pouvoir l'a-t-elle poussé à sacrifier les vôtres! S'il a le pouvoir et les honneurs qu'il convoitait, vous qu'est ce que le sang des vôtres vous a-t-il rapporté? N'est-ce pas la souffrance et le chagrin!

*En novembre 1993 l'Ambassadeur des Etats-Unis au Rwanda Robert Flaten lui avait fait remarquer que s'il rompt le cessez-le-feu et reprend la guerre il sera responsable des morts qui en résulteraient.

*Après avoir appris le plan de Paul Kagame  d'assassiner le Président Juvénal Habyarimana et de reprendre la guerre, une éminente délégation de Tutsi conduite par Mr Charles Shamukiga s'est rendue au Quartier Général de Paul Kagame à Mulindi pour lui demander d'abandonner son plan, car ce plan exposait les Tutsi. Paul Kagame a rejeté la pétition de la délégation et a répondu que les Tutsi de l'intérieur ont commis le crime de collaborer avec le Régime Hutu.

*Dans une déclaration faite à la BBC au début de la reprise de la guerre d' avril 1994 il a sommé la MINUAR de quitter le Rwanda endéans 24 heures.

*Il a aussi menacé les  troupes belges envoyées en mission de sécurité et d'évacuation des étrangers, de tirer sur elles "si elles ne déguerpissaient pas" endéans 24 ou 48 heures.

*Il a rejeté la proposition de cessez-le-feu qui devait permettre aux FAR de rassembler les forces de pacification, alors même que la partie gouvernementale voulait l'associer à la pacification.

*Il s'est opposé à une intervention  d'une force étrangère de pacification et a menacé de la combattre tel qu'il l'a déclaré au Général Dallaire. Celui-ci le précise dans son ouvrage: J'ai serré la main du diable, page 207: « Nous combattrons toute armée d'intervention qui viendra au Rwanda. Laissez-nous résoudre nous-mêmes les problèmes du pays ».

Paul Kagame avait donc intérêt à ce que les troubles et les massacres se poursuivent et il a tout fait pour favoriser leur totale consommation! Vous savez aussi bien que moi qu'il n'a arrêté les massacres nulle part puisque le FPR ne s'est jamais attaqué aux bandes de tueurs. Il n'a fait qu'attaquer les FAR, les a acculées à leur propre défense et les a empêchées de  s'occuper des missions de pacification. Il n'a fait que la guerre pour prendre le pouvoir au détriment du peuple qu'il a sacrifié!

Kanyarwanda Veritas

Le 28 mars 2011
Le Vendredi 4 avril 2014 10h07, Buntu Stella <buntustella@yahoo.fr> a écrit :
 
Le Vendredi 4 avril 2014 10h37, Michel Niyibizi <niyimike@yahoo.fr> a écrit :



 

Le blog officiel de Bernard Lugan

Posted: 03 Apr 2014 02:11 AM PDT
Editions du Rocher, 286 pages,
cahier de cartes en couleur, 22 euros.
Assassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d'explication.

Cette analyse peut être reproduite à la condition expresse d'en citer la source.

Le 6 avril 1994, l'avion transportant deux présidents africains en exercice, MM. Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi était abattu par un missile[1]. Aucune enquête internationale ne fut ouverte afin d'identifier les auteurs de cet attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda[2].

Les Etats-Unis à la manoeuvre

Mis en place au mois de mai 1995 après sa création au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l'ONU avec compétence pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 1994, le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) fut installé à Arusha, en Tanzanie.
Dès le début, les Etats-Unis d'Amérique firent pression afin que l'attentat du 6 avril 1994, pourtant totalement inclus dans les limites chronologiques imparties au TPIR, soit écarté de son champ d'investigation. Avec une grande constance, tous les Procureurs qui se succédèrent à la tête de ce tribunal respectèrent cette étrange exclusion. Le TPIR spécialement créé pour juger les responsables du génocide, refusa donc de rechercher les auteurs de l'acte terroriste qui en fut la cause (!!!).

L'insolite attitude des Etats-Unis pose d'autant plus problème qu'en 1995, il ne faisait alors de doute pour personne que les auteurs de l'attentat du 6 avril 1994 étaient ces « Hutu extrémistes » tant de fois dénoncés par les ONG américaines. Pourquoi les Etats-Unis étaient-ils donc opposés à ce que la responsabilité de ces derniers dans l'attentat qui déclencha le génocide du Rwanda soit officiellement mise en évidence par une enquête du TPIR? La réponse à cette question est peut-être que les services de Washington savaient déjà que l'attentat n'avait pas été commis par les « Hutu extrémistes »… En interdisant au TPIR de mener l'enquête sur l'assassinat du président Habyarimana, les Etats-Unis protégèrent donc de fait ceux qui, en détruisant en vol son avion, permirent au FPR (Front patriotique rwandais), mouvement essentiellement tutsi totalisant de 10% à 15% de la population, de s'emparer militairement d'un pouvoir que l'ethno-mathématique électorale lui interdisait de conquérir par les urnes. Un retour en arrière est ici nécessaire.

Washington qui avait décidé de créer un fort pôle d'influence en Afrique centre-orientale, fit de l'Ouganda le pivot de sa stratégie dans cette partie du continent. A partir de ce pays, les Etats-Unis armèrent et conseillèrent le FPR qui, depuis octobre 1990, menait la guerre contre le Rwanda. Ils lui fournirent une aide diplomatique et, par le biais d'ONG liées à leurs services, ils montèrent des campagnes internationales de diabolisation du régime Habyarimana tout en présentant au contraire les hommes du général Kagamé comme des combattants de la démocratie.

Tant que François Mitterrand fut au pouvoir en France, ce plan de conquête du Rwanda fut mis en échec. Il réussit  en 1994 quand, à la faveur de la seconde cohabitation, une droite en partie atlantiste occupa l'Hôtel de Matignon.
Le 7 avril, une fois le président Habyarimana assassiné, le FPR reprit unilatéralement les hostilités violant ainsi les accords de paix d'Arusha. Le président Mitterrand fut alors partisan d'une intervention militaire française destinée à ramener le FPR sur ses lignes de départ et cela afin de sauver le processus de paix d'Arusha[3]. Comme le gouvernement de Monsieur Edouard Balladur y était opposé, le général Kagamé eut le champ libre pour conquérir le pays et au mois de juillet 1994 il fut le maître à Kigali.

A partir du Rwanda, les Etats-Unis préparèrent ensuite la seconde phase de leur plan qui était le renversement du maréchal Mobutu du Zaïre. En 1997, paralysée par les fausses accusations de complicité avec les « génocidaires » montées de toutes pièces par les services américains et qui avaient été relayées par la presse hexagonale, la France n'osa pas intervenir pour soutenir son allié zaïrois attaqué par une coalition ougando-rwandaise. Le Zaïre redevenu RDC (République démocratique du Congo) fut démembré et l'exploitation-pillage des richesses du Kivu par les sociétés-écran rwandaises débuta. La connaissance de cet arrière-plan est indispensable à la compréhension du dossier rwandais[4].

Les preuves contre le FPR s'accumulent

Revenons à l'attentat du 6 avril 1994. En 1998, saisi des plaintes déposées par les familles de l'équipage français de l'avion et par la veuve du président Habyarimana, le juge anti-terroriste Bruguière mena son enquête. Au mois de novembre 2006, il rendit  une ordonnance de soit-communiqué et mit en examen neuf personnalités très proches du général Kagamé, accusées d'avoir organisé ou perpétré l'attentat du 6 avril 1994. Ne pouvant poursuivre le chef de l'Etat rwandais car il était protégé par son immunité, le juge français demanda au TPIR de l'inculper. En vain.

La contre-attaque du général Kagamé se fit à travers ses puissants réseaux d'influence français et par le biais d'une presse qui ne cessa jamais de lui servir de porte-voix, notamment Libérationet Le Figaro quand Patrick de Saint-Exupéry collaborait à ce dernier titre. Appuyé sur les uns et sur les autres, il tenta une manœuvre dilatoire destinée à discréditer le travail du juge Bruguière en prétendant que ce dernier aurait été influencé par des témoins dont les propos lui auraient été mal traduits ou qu'il aurait mal interprétés.
Cette argumentation qui fut reprise sans vérification par les médias ne correspond pas à la vérité car les témoins entendus par le juge Bruguière furent également auditionnés par le TPIR devant lequel la traduction simultanée (kinyarwanda-français-anglais) était faite par des traducteurs assermentés. Or, les procès-verbaux des audiences montrent que ces témoins firent aux juges internationaux les mêmes déclarations qu'au juge français. Avec une différence toutefois : ils déposèrent sous serment et en pleine connaissance des graves sanctions –dont l'incarcération à l'audience-,  qu'entraînait le parjure devant ce tribunal international.

Le juge Trévidic ayant succédé au juge Bruguière en 2007, de nouveaux éléments accablants pour les responsables de l'actuel régime de Kigali s'ajoutèrent peu à peu au dossier. Entre autres :

- Le jeudi 21 juin 2012, à Johannesburg, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d'état-major de l'APR (Armée patriotique rwandaise), qui était en 1994 responsable du renseignement militaire du général Kagamé, affirma sous serment devant un tribunal, que ce dernier « a ordonné le meurtre du président Habyarimana»[5], confirmant ainsi les termes de l'ordonnance du juge Bruguière.

- Le 9 juillet 2013, la correspondante de RFI en Afrique du Sud, Madame Sonia Rolley, publia deux entretiens exclusifs, l'un avec le général Faustin Kayumba Nyamwaza, l'autre avec le colonel Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements du général Kagamé, dans lesquels les deux hommes accusaient de la façon la plus claire ce dernier d'être l'ordonnateur de l'attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président Habyarimana.
Patrick Karegeya qui avait affirmé au micro de RFI qu'il était en mesure de prouver d'où les missiles avaient été tirés, fut étranglé dans sa chambre d'hôtel de Johannesburg le 1er janvier 2014.
Le général Kayumba et le colonel Karegeya demandaient depuis des mois à être entendus par le juge Trévidic. Ce dernier ne pourra donc plus interroger le second…Quant au premier, le juge doit se hâter de le rencontrer car il a échappé de justesse à une seconde tentative de meurtre le 4 mars 2014…

- En juillet 2013 puis en janvier 2014, Jean-Marie Micombero, ancien secrétaire général au ministère rwandais de la Défense et qui, le 6 avril 1994, était affecté à une section chargée du renseignement dépendant directement de Paul Kagamé, témoigna devant le juge Trévidic. Réfugié en Belgique depuis 2010 où il est placé sous protection policière, il a donné les noms des deux hommes qui, le 6 avril 1994, tirèrent deux missiles sur l'avion présidentiel. Il a également livré nombre de détails sur les préparatifs et sur le déroulement de l'attentat[6]. Ces déclarations recoupaient en les confirmant celles recueilles en leur temps par le juge Bruguière auprès d'autres témoins.

Pour le régime de Kigali, ces avancées du dossier sont terriblement destructrices et c'est pourquoi ses affidés ont reçu l'ordre d'allumer des contre-feux. La presse française est donc actuellement et une nouvelle fois à la manœuvre, n'hésitant pas à travestir les faits tout en continuant à réciter une histoire aujourd'hui obsolète.
La thèse fondant la « légitimité » du régime du général Kagamé, à savoir celle du génocide « programmé »  et « planifié » par les « extrémistes » hutu, a en effet volé en éclats devant le TPIR. Dans tous ses jugements concernant les « principaux responsables du génocide », tant en première instance qu'en appel, ce tribunal international a en effet clairement établi qu'il n'y avait pas eu « entente » pour le commettre[7].
Conclusion : si ce génocide n'était pas « programmé », c'est donc qu'il fut « spontané ». Et s'il fut « spontané », c'est qu'un évènement d'une exceptionnelle gravité poussa certains à le commettre. Nous en revenons ainsi à l'assassinat du président Habyarimana.

Que contient le dossier du juge Trévidic ?

La question de savoir qui ordonna l'attentat du 6 avril 1994 est donc primordiale. Voilà pourquoi, depuis des années, les services rwandais tentent d'enfumer la justice française, précisément parce qu'elle est la seule à enquêter sur cette affaire depuis qu'en janvier 1997, Madame Louise Arbour ordonna à Michael Hourigan de cesser ses investigations.
Quelques mois auparavant, cet avocat australien devenu fonctionnaire de l'ONU avait été personnellement chargé par Madame Arbour, Procureur du TPIR de septembre 1996 à septembre 1999, d'identifier les commanditaires et les auteurs de l'attentat du 6 avril 1994. Madame  Arbour voulait alors étayer l'acte d'accusation jusque là rachitique qu'elle était occupée à dresser contre les anciens dirigeants du régime Habyarimana afin de montrer que cet attentat avait été commis par des « extrémistes hutu » et qu'en le commettant, ces derniers avaient donné le signal du génocide qu'ils avaient programmé.
Or, sur place, à Kigali, menant son enquête, Michael Hourigan découvrit tout au contraire que les auteurs de l'attentat n'étaient pas des « Hutu extrémistes », mais des Tutsi du FPR… et il obtint même les noms de ceux qui auraient abattu l'avion du président Habyarimana sur ordre du général Kagamé. Il rédigea ensuite un rapport qu'il remit personnellement à Madame Arbour. A partir du moment où il lui fit ces révélations, cette dernière changea totalement d'attitude à son égard, devenant cassante, le sommant de mettre un terme à ses recherches et exigeant la confidentialité absolue sur ses découvertes. Le contrat de Michael Hourigan avec l'ONU ne fut pas renouvelé.

Bien que le TPIR ait refusé de le lui communiquer au  prétexte qu'il n'existait pas (!!!), le juge Bruguière obtint malgré tout une copie du « Rapport Hourigan ». Devant le juge, Michael Hourigan authentifia son texte et il en confirma la teneur.
Le capitaine sénégalais Amadou Deme, adjoint de Michael Hourigan et ancien numéro 2 du renseignement de l'ONU au Rwanda a confirmé à la fois les résultats de l'enquête à laquelle il avait personnellement participé et l'insolite changement d'attitude de madame Arbour à partir du moment où le FPR fut suspecté d'avoir assassiné le président Habyarimana.

Tous ces éléments ainsi que de multiples autres témoignages figurent dans le dossier d'instruction et ils pèsent naturellement plus lourd que les tentatives d'enfumage médiatique périodiquement faites par les services de Kigali à travers les journaux français. C'est pourquoi, au mois de novembre 2013, le juge Trévidic refusa le non lieu demandé par les avocats des personnalités rwandaises mises en examen par le juge Bruguière en 2006. Cette décision était parfaitement justifiée car :

1) Comment le juge Trévidic aurait-il pu faire autrement que de refuser le non lieu avec un dossier donnant, entre autres, le lieu du tir des missiles, les noms des deux tireurs et des membres de leur escorte, la marque et la couleur des véhicules utilisés pour transporter les missiles depuis l'Ouganda jusqu'au casernement de l'APR situé au centre de Kigali et de là jusqu'au lieu de tir à travers les lignes de l'armée rwandaise ainsi que le déroulé de l'action ?

2) Comment le magistrat instructeur aurait-il pu rendre un non lieu quand son dossier contient la preuve que l'avion présidentiel rwandais a été engagé par deux missiles dont la traçabilité a été établie ? Grâce à la coopération judiciaire de la Russie il sait en effet que ces deux missiles dont les numéros de série étaient respectivement 04-87-04814 et 04-87-04835 faisaient  partie d'un lot de 40 missiles SA 16 IGLA livrés à l'armée ougandaise quelques années auparavant. Or, Paul Kagamé et ses principaux adjoints furent officiers supérieurs dans l'armée ougandaise avant la guerre civile rwandaise et, de 1990 à 1994, l'Ouganda fut la base arrière, mais aussi l'arsenal du FPR.

3) Comment un non lieu aurait-il pu être envisagé quand, devant le TPIR, il fut amplement démontré que l'armée rwandaise ne disposait pas de tels missiles et que l'arme du crime était en revanche entre les mains du FPR ?

4) Comment le juge Trévidic aurait-il pu satisfaire à la demande exorbitante de non lieu alors qu'il sait que cette même armée rwandaise, paralysée par l'embargo sur les armes et la mise sous séquestre par l'ONU de son armement lourd et de ses hélicoptères, n'était pas en état de combattre et que ce fut le FPR qui reprit unilatéralement les hostilités car il savait qu'il allait gagner la guerre ?

5) Comment un tel non lieu aurait-il pu être justifié alors que, comme cela fut  largement démontré devant le TPIR, les forces du FPR qui n'attendaient qu'un signal pour lancer leur offensive préparée de longue date, reçurent l'ordre de marche depuis leurs bases de la frontière ougandaise dans la nuit du 6 au 7 avril, juste après l'annonce de la mort du président Habyarimana ?

Le général Kagamé va-t-il néanmoins réussir à faire enterrer le dossier ?

En dépit de toutes les pressions qu'il subit, il faudra bien que, tôt ou tard, le juge Trévidic face la balance entre les éléments que contient le dossier de l'assassinat du président Habyarimana.
Or, si le magistrat instructeur a bien entre les mains suffisamment d'éléments pour renvoyer les mis en examen devant la Cour d'Assises, tout va in fine dépendre du Parquet chargé de porter l'accusation à l'audience.

Nous voilà donc revenus aux réseaux d'influence que Kigali entretient en France et dont la mission est de tenter d'influencer le juge Trévidic pour que soit étouffé le dossier. En effet, et comme l'a dit Madame Carla Del Ponte qui succéda à Louise Arbour au poste de Procureur du TPIR : « S'il était avéré que c'est le FPR qui a abattu l'avion du président Habyarimana, c'est toute l'histoire du génocide du Rwanda qu'il faudrait re-écrire ».
Et de cela, les alliés, les soutiens et les obligés du général Kagamé ne veulent évidemment pas entendre parler.

Les éléments contenus dans cette analyse seront naturellement occultés par la presse française à l'occasion du vingtième anniversaire du début du génocide du Rwanda. Les journalistes paresseux continueront à réciter une histoire obsolète ; quant aux journalistes militants ils recopieront ou liront les fiches qui leur ont été remises par les agents de Kigali.

Bernard Lugan
03/04/2014


[1] Un premier missile rata sa cible.
[2] La « communauté internationale » se montra plus empressée quand il s'agit d'identifier les assassins de M. Rafik Hariri (2005), ancien Premier ministre libanais, et de Mme Bénazir Bhutto (2007), Premier ministre du Pakistan.
[3] Si une telle opération avait été décidée, il n'y aurait pas eu de génocide.
[4] Aujourd'hui,  à Washington, le général Kagamé voit son étoile pâlir en raison des accusations portées contre son régime par les défenseurs des droits de l'Homme.
[5] Après avoir rompu avec Paul Kagamé, le général Nyamwaza se réfugia en Afrique du Sud où au mois de juin 2010, il survécut par miracle à une tentative d'assassinat.  C'est à l'occasion du procès des six Rwandais qui tentèrent de le réduire au silence qu'il  fit cette déclaration.
[6] Voir à ce sujet l'interview donnée à Pierre Péan intitulée « J'ai assisté à la préparation de l'attentat qui a déclenché le génocide » (Mariannenuméro du 28 mars au 3 avril 2014).
[7] A l'exception du jugement de Jean Kambanda, ancien Premier ministre condamné en 1998, après qu'il eut plaidé coupable contre la promesse d'une peine réduite, procédure qui de factolui avait fait accepter l'acte d'accusation du procureur. Depuis, il est fermement revenu sur cette reconnaissance.

 










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"Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre."

“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile."

KOMEZA USOME AMAKURU N'IBITEKEREZO BYA VUBA BYAGUCITSE:

RECOMMENCE

RECOMMENCE

1.Kumenya Amakuru n’amateka atabogamye ndetse n’Ibishobora Kukugiraho Ingaruka ni Uburenganzira Bwawe.

2.Kwisanzura mu Gutanga Ibitekerezo, Kurwanya Ubusumbane, Akarengane n’Ibindi Byose Bikubangamiye ni Uburenganzira Bwawe.