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Wednesday 16 April 2014

[RwandaLibre] Fw: *DHR* Centrafrique : à Bangui, le passé résonne dans l'esprit des soldats rwandais

 



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From: Agnès Murebwayire <agnesmurebwayire@yahoo.fr>
To: "Democracy_Human_Rights@yahoogroupes.fr" <Democracy_Human_Rights@yahoogroupes.fr>
Sent: Wednesday, 16 April 2014, 15:33
Subject: *DHR* Centrafrique : à Bangui, le passé résonne dans l'esprit des soldats rwandais

 


Pierre Boisselet - Jeune Afrique

http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2778p020.xml6/rwanda-centrafrique-genocide-rwandais-crise-centrafricaine-reportage-rwanda-centrafrique-a-bangui-le-passe-resonne-dans-l-esprit-des-soldats-rwandais.html

Les violences intercommunautaires dans la capitale centrafricaine réveillent de douloureux souvenirs chez les soldats rwandais de la Misca. Qui tentent d'utiliser leur expérience pour apaiser les tensions.

"Je dis merci aux Rwandais qui nous défendent contre les anti-balaka. Ils sont très disciplinés, organisés, et ils respectent nos valeurs africaines." Dans la cour d'une maison du quartier PK12, où se sont rassemblés quelques-uns des derniers musulmans de Bangui, Ibrahim Alawad n'a pas de mots assez forts pour exprimer sa gratitude envers le contingent rwandais de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca). Ce sont ses soldats qui ont la responsabilité du quartier, comme de la moitié de la capitale centrafricaine.

Silencieux, les officiers rwandais l'écoutent, avec un sourire un peu gêné. Les compliments ne peuvent, bien sûr, que les réjouir. Mais ils ne voudraient pas donner l'impression qu'ils prennent parti pour cette communauté, alors que la majorité des habitants de la ville sont chrétiens et, pour beaucoup, désormais hostiles aux musulmans, ne fussent-ils plus que quelques centaines. Or les miliciens chrétiens anti-balaka, prompts à voir tous ceux qui leur résistent comme des ennemis, considèrent les Rwandais comme des "musulmans" - à tort, évidemment. Les opérations de ces derniers se déroulent donc souvent dans un climat très tendu. Les soldats rwandais doivent régulièrement faire usage de leur arme pour tenir la foule à distance et subissent parfois des jets de grenade. Depuis le début des opérations, en janvier, dix d'entre eux ont déjà été blessés, pour la plupart dans ce type d'attaque.

Et puis il y a l'histoire de leur pays, qui résonne avec une force particulière sur les rives de l'Oubangui. Vingt ans après le génocide des Tutsis, la vue de miliciens armés de machettes dressant des barricades et traquant les membres d'un groupe minoritaire ne peut que faire remonter de douloureux souvenirs chez ces soldats qui, pour la plupart, ont vécu les événements de 1994. Nombre d'entre eux, en particulier parmi les officiers, viennent des rangs de l'Armée patriotique rwandaise (APR, branche armée du Front patriotique rwandais), cette rébellion issue de la minorité tutsie qui a combattu les forces génocidaires jusqu'à prendre le pouvoir, le 4 juillet 1994.

C'est par exemple le cas du commandant du contingent, le lieutenant-colonel Jean-Paul Karangwa, et de certains de ses adjoints, comme le major Jean-Bosco Muhizi. En juin 1994, ce dernier était un simple rebelle de l'APR se battant depuis trois ans contre les Forces armées rwandaises (FAR, hutues), régulièrement soutenues par l'armée française. Lui et ses compagnons d'armes étaient sur le point de faire tomber le régime génocidaire quand Paris a déclenché l'opération "militaro-humanitaire" Turquoise, qui a pris le contrôle du sud-ouest du pays et leur a barré la route. "Nous avons dû attendre le départ des Français pendant longtemps avant de pouvoir prendre le contrôle de tout le territoire. Nous avions reçu l'ordre de ne pas les combattre", se souvient Muhizi, sans animosité.

Des officiers bilingues pour faciliter la communication

Il y a donc quelque chose d'assez extraordinaire à voir les soldats rwandais prendre la défense de l'armée française à Bangui. Comme cet officier qui répond, près de la mosquée centrale, à un jeune musulman tendant les photos de ses proches massacrés et accusant les Français de l'opération Sangaris d'avoir laissé faire. "Il faut essayer de comprendre : ce ne sont pas les Français qui tuent. On ne peut malheureusement pas protéger tout le monde", explique-t-il calmement.

Le rapprochement qui a mené les deux armées à collaborer sur le terrain pour la première fois en vingt ans s'est amorcé en juin 2013, avec la nomination du Rwandais Jean-Bosco Kazura à la tête de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma). Depuis, ce dernier coordonne à Bamako son action avec la force française Serval.

En Centrafrique, afin de faciliter la communication avec les Français et les autres armées francophones de la Misca, des officiers bilingues ont été sélectionnés pour commander le bataillon d'infanterie mécanisé de 850 hommes, qui dispose notamment de plusieurs blindés légers. Le très courtois et diplomate chef de contingent, Jean-Paul Karangwa, se réunit presque quotidiennement avec ses homologues et avec le commandant de la force, le général camerounais Martin Tumenta Chomu. "Nous n'avons pas de problème de communication avec eux, assure-t-on à Paris, où la première préoccupation est de trouver des alliés fiables pour partager le fardeau centrafricain. Les relations entre les deux armées sont très bonnes. Les Rwandais sont très professionnels et font partie des bons contingents de la Misca."

Le discours officiel est le même du côté rwandais. Mais en privé, certains officiers font part de frustrations sur la gestion de l'opération. Il y a eu par exemple, mi-février, ce convoi escorté par les Rwandais depuis la frontière camerounaise (comme ils le font une fois par semaine depuis, en alternance avec les Burundais) et repris en main par la force Sangaris avant son entrée dans la capitale. "Nous avons eu l'impression que les Français s'attribuaient le crédit d'une opération que nous avions menée, se souvient un officier rwandais. Nous étions vraiment remontés. Mais nous n'avons rien osé dire à cause de l'histoire trop sensible entre nos deux pays. Depuis, nous avons décidé d'avoir un dialogue plus franc avec eux. C'est beaucoup mieux ainsi."

Officiellement, Sangaris n'est là que pour "appuyer" les troupes africaines de la Misca. Et la coordination avec des Français parfois réticents à faire courir des risques à leurs hommes est souvent lourde. Lorsque des habitants du quartier Miskine (placé sous le contrôle du contingent rwandais) ont érigé des barricades sur l'une des artères de Bangui, il a ainsi fallu attendre plus de deux jours avant qu'une opération conjointe entre Sangaris et la Misca soit déclenchée pour les enlever...

Français et Rwandais ont également des analyses quelque peu différentes concernant les Forces armées centrafricaines (Faca). Pour les premiers, il est hors de question de réarmer ces soldats exclusivement chrétiens et peu disciplinés. Au contraire, certains officiers rwandais estiment qu'il faut accélérer leur réintégration. "De toute façon, ce sont eux qui devront, à terme, assurer la sécurité de leur pays. Bien sûr, il ne faut pas leur faire une confiance aveugle. Mais nous pourrions commencer par tester certaines unités pour voir comment elles se comportent", plaide l'un d'eux.

Ces soldats qui ont intégré dans leurs rangs d'anciens membres des FAR, leurs adversaires d'hier, voient sans nul doute dans leur armée un modèle à suivre pour la Centrafrique. "Pendant nos patrouilles de sensibilisation, nous parlons aux habitants de ce qu'a connu le Rwanda et de la réconciliation, explique le lieutenant-colonel Karangwa dans le mess des officiers du camp Socati, principale base rwandaise. Si aujourd'hui des ex-FAR se battent avec nous, pourquoi cela ne pourrait-il pas arriver ici ?" Derrière lui, des militaires du génie s'activent pour terminer la construction de bâtiments en dur avant la saison des pluies. Ces hommes, arrivés il y a trois mois, savent qu'ils sont là pour un an. Au moins.

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