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Tuesday 8 April 2014

[RwandaLibre] Fw: *DHR* Commémoration : Mon père, G. Mbanzabugabo, assassiné par les militaires du FPR en avril 1994

 



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From: Jean Bakidihe <bakidihe@yahoo.fr>
To: "democracy_human_rights@yahoogroupes.fr" <democracy_human_rights@yahoogroupes.fr>
Sent: Monday, 7 April 2014, 23:12
Subject: *DHR* Commémoration : Mon père, G. Mbanzabugabo, assassiné par les militaires du FPR en avril 1994

 
 

Commémoration : Mon père, G. Mbanzabugabo, tué par le FPR-4/1994

In memoriam
Gervais MbanzabugaboGervais MBANZABUGABO, c'est le nom de mon père. Il est né à Nyamugali, Ruhengeri, en 1920. Il est mort en avril 1994. Que Dieu ait son âme. 
 De quoi est-il mort ? Comment est-il mort ? 
En février 1993, les hommes du Front Patriotique Rwandais (FPR) ont  lancé une attaque de grande envergure. Alors qu'ils étaient cantonnés le long de la frontière rwando-ougandaise, ils ont progressé jusqu'à quelques 50 km de la capitale Kigali. 
Après des pourparlers entre le Gouvernement rwandais et le FPR, il fut convenu que chacun des belligérants retourne à sa position antérieure à l'attaque. La zone entre les deux armées sera appelée « Zone tampon » ou « Zone démilitarisée ». Aucun militaire ne devait y mettre pied. La population, qui avait fui en masse, fut ainsi invitée à retourner dans la zone. Pour contourner cette mesure, les combattants du FPR, qui voulaient garder le territoire conquis, se débarrassèrent des uniformes militaires et de leurs bottes en caoutchouc et endossèrent des habits en civils. Ils restérent là mêlés à la population. Celle-ci était endoctrinée à longueur de journée par des cadres politiques du FPR. Le 06 avril 1994, l'avion du Président Habyarimana fut descendu par un missile. Le FPR mit en branle son armée et les « civils du FPR », restés dans la zone démilitarisée, reprirente leurs uniformes et déterrèrent leurs fusils. La population de la zone tampon fut systématiquement prise à partie, d'une façon sélective. Les parents ayant des enfants dans l'administration publique et dans l'armée furent les plus visés. 
Ainsi un beau matin de fin avril 1994, mon père reçut une visite des militaires du FPR. Ils le sommèrent d'inviter la population dans une réunion. Il appela le village. Les gens accoururent. Le chef de la bande de ces militaires mit mon père de côté. Il demanda à l'assistance que ceux qui avaient des relations familiales avec lui se rangent à côté de lui. Toute la famille proche et éloignée s'exécuta. Mais dans la population, certains se dirent : « Ces militaires sont une connaissance du fils de Mbanzabugabo qui est haut placé à Kigali. C'est probablement qu'ils ont des colis alimentaires à distribuer à la famille ». Il est vrai que la famine faisait rage. Alors les plus courageux rejoignirent le groupe de mon père. Le commandant donna l'ordre et le groupe fut conduit à plus de 15km de chez moi, à un endroit appelé RUKERI. Ils y furent tous massacrés. Des témoignages que j'ai pus recueillir parlent d'au moins 80 personnes tuées à cette occasion.  
Mon petit frère Kanamugire et sa femme MarieParmi les victimes, il y a entre autres mon père Gervais Mbanzabugabo, mes frères Gakwisi, Félicien Gashongore et Innocent Kanamugire tué avec sa femme Marie Ntakontagize et leurs trois enfants de 4, 3 et 1 an ; mes oncles paternels Augustin Mutabaruka, Rwizihira et Karuranga.

D'autres crimes du FPR dans la région 

Le drame de cette région a été décrit par d'autres acteurs. Ainsi, l'Association « SOS Rwanda » basée en Belgique a recueilli des témoignages sur d'autres massacres dans la région. Ils sont attribués à Sam Kaka alias Kanyemera, un officier du FPR, aidé par un certain Mukwiye, un ressortissant de la région. Le modus operandi est le même : inviter la population dans une réunion et la massacrer. Voici le témoignage recueilli par SOS RWANDA-Burundi :  

"Chef d'Etat-major de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) de juillet 1994 à janvier 1998, Kanyemera participa à tous les assassinats qui ont eu lieu dans les préfectures de Byumba et de Ruhengeri sur les populations civiles. Le cas le plus connu est celui de la commune Cyungo dans la préfecture de Byumba. Le 06 avril 1994, le Colonel Kanyemera, qui était avec ses hommes dans la "zone démilitarisée " dans la Commune Cyungo-Byumba, mit au point un appât qui a bien fonctionné : la population de cette commune en proie à la famine parce que la guerre l'avait empêché de cultiver, avait grandement besoin d'une aide en nourriture. Les hommes de KAKA invitèrent tous les cadres de la commune à une réunion à Kimiryi. L'ordre du jour était de mettre sur pied le programme de distribution de la nourriture. Plus d'une vingtaine de personnes répondirent à l'appel. Elles furent tuées dans la salle dans laquelle elles s'étaient rassemblées. Le lendemain, avant que la nouvelle ne se répande, l'on invita tout jeune qui savait lire et écrire à une réunion ayant le même objet et l'on ajouta que les jeunes distributeurs seraient payés à l'heure. Comme c'était les vacances, tous les jeunes de la commune et même des communes environnantes se précipitèrent en masse. Ils furent tous tués sur ordre de SAM KAKA. Le jour suivant, les hommes de KAKA sillonnèrent la commune. Ils tuèrent toutes les familles qui avaient des enfants dans l'administration à Kigali et ailleurs. La même opération fut réalisée également dans les communes avoisinantes de Nyamugali et de Tumba. Il a été aidé dans cette sinistre tache par un certain MUKWIYE de Kinihira, Commune Cyungo et actuellement responsable des services de sécurité à Byumba".
Gaspard Musabyimana
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Un autre témoignage des  personnes tuées dans notre région 

1. La famille IYAMUREMYE Edouard qui a été Bourgmestre de la Commune Cyungo. Il a été tué avec sa famille et un groupe de plus de 10 personnes. 
2. La famille KAYIJUKA qui a lui aussi été Bourgmestre de la Commune Cyungo. Sa femme, ses enfants et ses petits enfants ont été massacrés chez eux dans le secteur Kimiryi. Le nombre des victimes s'élève à huit personnes  
3. La famille MUJIGITI Innocent qui a été lui aussi Bourgmestre de la commune Cyungo. Il a été tué après qu'il ait été trouvé dans l'usine à thé à Kinihira où il était allé se cacher auprès  des Casques Bleus de la MINUAR. Il a été tué avec plus d'une centaine de personnes quand les militaires du FPR venaient de chasser la MINUAR de ce cantonnement. 
4. La famille du Député NDAGURURA qui a lui aussi été Bourgmestre de la Commune Cyungo. Il a été tué avec sa famille en 1997. Il habitait dans le secteur Gitare de la Commune Cyungo. 
5. La famille GACAMUMAKUBA Nicodème qui a été Bourgmestre de la commune Tumba, emprisonné à Byumba. Sa femme, ses enfants et ses domestiques ont été tués en 1997. Les victimes oscillent autour de 12 personnes. 
6. La famille de NDANGARI Christophe qui a été Directeur de cabinet au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Toute sa famille a été tuée par les membres du Local Defence en 1994. 
7. La famille du Colonel Bahufite qui était natif de la commune Cyungo. Les membres du Local Defence ont massacrés plus de 20 personnes de sa famille. 
8. La famille MbanzaBUGABO de la commune Nyamugali, entre les secteurs Gicuba et Mushongi en passant par Nyangoyi. Lui et plus de 20 personnes de sa famille ont été massacrées. 
9. La famille Kagango Antoine du secteur Gitandi (Cyungo). Lui et sa famille ont été assassinés chez lui à Kabuga (Cyungo). Il y a eu plus de 12 victimes. Ce massacre a eu lieu en 1995 et il a été commis par les membres de la Local Defence dont les noms suivent : MBONIGABA Alexandre, MUTABARUKA Augustin, BIREKERAHO Jean, GAKWISI et HAKUZIMANA fils NAKABONYE. 
10. La famille Gakwaya Evode, qui fut Conseiller du secteur Gitandi. Il a eu 50 victimes. 11. La famille du Comptable qui habitait au secteur Kimiryi tout près du Projet théicole Cyohoha-Rukeri à Kinihira. Le nombre des victimes s'élève à 30 personnes. 
12. L'abbé Cyiza qui était de nationalité burundaise et son collègue natif de la commune Tumba. Ils étaient des prêtres à la Paroisse Burehe, secteur Gitandi, Commune Cyungo. Les Local Defence les ont tués en 1994. 
13. Le nommé Wiliyamu Anatole de la cellule Mwana, secteur Kabingo (Cyungo). Il a été tué en 1994. 
14. Le nommé Rwanda Damien de la cellule Mwana, secteur Kabingo, commune Cyungo. Il a été tué en 1994. 
15. Gahembe de la cellule Kabera, secteur Bwimo (Cyungo). Il a été tué par le Local Defence du nom de Nsengumuremyi de la cellule Kabera, secteur Bwimo dans la commune Cyungo. 
16. Hagenimana qui était responsable de l'usine à thé. Il était de la cellule Nyakibande, secteur Kabingo, commune Cyungo. Il a été tué par les Local Defence en 1994. 
17. RUMERA Léondas et NYIRABASHIKAZI Marie-Anne de la cellule Bunahi, secteur Kinihira dans la commune Cyungo. Ils ont été tués par les Inkotanyi en 1993.  
18. BERNARD de la cellule Nyakibande, secteur Kabingo, commune Cyungo. Il a été tué en 1994. 
19. GAPERI de la cellule Nyakibande, secteur kabingo, commune Cyungo. Il été tué en 1993. 
20. La femme de SEMANYENZI de la cellule Gatorwa, secteur Kabingo, commune Cyungo. Elle a été tuée et ses enfants en 1994. 
21. KIGARYI de la cellule Kiyebe, secteur Karama, commune Cyungo. Il a été tué en 1997. 
22. François, qui était enseignant au CERAI de Kinihira. Il était de la cellule Bunahi, secteur Kinihira, Commune Cyungo. Il a été tué en 1997. 
23. SINDIBUZE Jean Baptiste, qui était enseignant à l'école primaire de Miyove, secteur Miyove. Sa femme s'appelle Gatako. Il a été tué en 1988. 
24. La famille du commerçant Anastase de la commune Tumba (Byumba). Sa femme a été tuée en 1996 quand l'autre était en prison à la Brigade de Kinihira. Il a été sommé d'aller chez lui pour y être tué. Il a refusé préférant être tué à la Brigade même. Finalement les Inkotanyi inventèrent un prétexte comme quoi il y a eu des tueries qui ont eu lieu dans sa maison d'habitation en 1994 ; il était en exil au Zaïre pour la période dans laquelle on situe cette accusation. 
25. GACAMUMPAKA qui était enseignant dans la cellule Mpinda, secteur Kimiryi, commune Cyungo. Il a été tué en 1994 après qu'il ait été soustrait des bâtiments de l'usine à thé de Kinihira.  
26. NTAKONTAGIZE Marie, fille de Muheto, cellule Burehe, secteur Kabingo, commune Cyungo.Elle a été tuée par lesLocal Defence dans la cellule Mwana, secteur Kabingo, Cyungo, dans un bois jouxtant chez Mvunabandi Joseph. Elle a été tuée avec son enfant sur le dos.  
27. RWENDEYE de la cellule Mukoro, secteur Mushongi, commune Nyamugali. Il a été tué en 1994 par les Local Defencedans la cellule Busubizo, Bwimo, commune Cyungo. 
28. MAHINGURA de la cellule Mwana, secteur Kabingo, commune Cyungo. Il a été tué par les Inkotanyi à Karengezi, secteur Kimiryi. Il a été tué avec plus de 1000 (mille) personnes en février 1993 dans l'attaque dite du 08.02.1993. 
29. NYIRAFARANGA de la cellule Gakubo, secteur Rukozo, commune Cyungo. Il a été tué en 1994 dans la cellule mwana, secteur kabingo, commune Cyungo. 
Le fief de HATANGIMANA ATHANASE 
Tous ceux qui devaient être tués devaient se présenter chez HATANGIMANA Athanase à Kimiryi, commune Cyungo. C'est lui qui donnait les ordres pour les massacres. Pour les secteurs Rukozo et Gitandi, les victimes étaient emmenées dans la maison d'un certain Nkezabera Damien. C'est là où a été tué Gakwaya Evode et sa famille. Une autre maison d'habitation qui servait d'abattoir des personnes est celle du commerçant Ryabaye dans le secteur Muvumo, commune Nyamugali (Ruhengeri). Les Locals Defence y ont tué plus de 5000 (cinq mille) personnes. 
La façon utilisée par les Local Defence pour tuer un grand nombre de personnes était de convoquer les gens et les regrouper dans les camps. Tous ceux qui retournaient dans leurs biens étaient concernés par ces camps dits « camps de formation ». Au cours de la formation, les Local Defence triaient leurs victimes et aller les tuer. 
Les camps étaient basés dans les endroits ci-après :
- Dans le marché de Kinyanda commune Tumba- Dans les écoles du CERAI Kinihira Commune Cyungo
- Dans les écoles primaires du Mutara, secteur Kabingo, commune Cyungo et partout ailleurs dans les locaux des écoles primaires de la région. 
Les personnes qui n'ont pas pu fuir ont été tuées chez eux. C'est notamment les vieilles, les vieillards et les enfants.
Bref, le nombre de personnes tuées par les Local Defence dans la région de Kinihira dépasse 10000 (dix mille) personnes.  
Les tueurs vivent encore. Ils restent dans leurs secteurs car ils ne peuvent aller dans la capitale car arrivés là, ceux qui les connaissent les pointent du doigt et ils s'en retournent à la campagne pour leur sécurité. Le Gouvernement  ne peut pas les emprisonner car ce sont les responsables militaires du FPR dans la région qui leur donnaient des ordres de tuer. 
(signé)

NILINGIYIMANA Christophe
Klarinettgattan 23
87161 HARNOSAND - SUEDE.
tel. 00 46 0611 51 18 14 (domicile)
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e-mail: chrisniringiye@yahoo.fr
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