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Sunday, 14 February 2021

[ Rwanda Forum ] Argentine : Carlos Menem « El turco » (« le Turc ») est mort à la Saint-Valens ce dimanche 14 février 2021. Il avait 90 ans (02.07.1930 - 14.02.2021)

Carlos Menem, l'homme du 14 mai 1989, est mort. Il avait 90 ans (02.07.1930 - 14.02.2021).
Qu'il repose en paix.
Carlos Menem en 1989.
Le politicien et avocat chevronné a été président de l'Argentine de 1989 à 1999.
Né le 2 juillet 1930 à Anillaco en Argentine, Carlos Menem était un homme d'État argentin. Il a notamment été gouverneur de La Rioja de 1973 à 1976 et de 1983 à 1989, président d'Argentine du 8 juillet 1989 au 10 décembre 1999 et sénateur de la province de La Rioja à partir de 2005.
La chanson de la Sainte-Eugénie 2021 
B+ Que Dieu me pardonne B; en duo avec Claudio CapC)o, le nouveau single de Kendji Girac. B+ Que Dieu Me Pardonne B; disponible dans lb www.youtube.com
Habimana Murayi
14.02.2021
Carlos MENEM (02.07.1930 - 14.02.2021)
L'ancien président argentin Carlos Menem (1989-1999), le 2 mars 2015, au tribunal de Buenos Aires. Derrière lui, se tient sa fille, Zulema. / AFP
Chef de la nation argentine de 1989 à 1999, celui que le pays surnommait « le Turc » en raison de ses origines arabes s'est éteint, dimanche, à l'âge de 90 ans.  
Par Christine Legrand (Buenos Aires, correspondante) •
Publié le dimanche 14 février 2021 à 16h39, mis à jour à 17h35   

Ses amis comme ses ennemis étaient d'accord sur un point : Carlos Saul Menem était imprévisible. Elu président de l'Argentine en juillet 1989, par une large majorité, sur un programme flou aux accents populistes, puis réélu de 1995 à 1999, Carlos Menem est mort dimanche 14 février, à l'âge de 90 ans, rapporte la presse argentine. Avec lui, le péronisme était revenu au pouvoir après une parenthèse de treize ans (dictature militaire de 1976 à 1983 puis gouvernement de l'Union civique radicale – UCR – avec Raul Alfonsin, entre 1983 et 1989). Caudillo venu de La Rioja (nord-ouest), l'une des provinces les plus pauvres du pays, il se réclamait du général Juan Domingo Peron, le fondateur du Parti justicialiste (péroniste).


En 1983, au retour de la démocratie et après l'échec des péronistes face au radical Raul Alfonsin qui remporta la présidentielle, Carlos Menem avait brandi l'étendard de la rénovation du péronisme en même temps qu'Antonio Cafiero, puissant gouverneur de la province de Buenos Aires. Le 9 juillet 1989, contre tous les pronostics et le puissant appareil du parti péroniste, Carlos Menem l'emporta sur son rival lors des élections primaires.

Alors que le général Peron était un ennemi traditionnel des Etats-Unis, Carlos Menem se transforma en un allié inconditionnel de Washington.

Dès son arrivée au pouvoir l'année suivante, il a toutefois rompu avec l'héritage de son maître à penser. Il s'est allié aux secteurs conservateurs pour imposer un modèle résolument néolibéral. Un de ses premiers gestes a été de tourner le dos aux syndicats, colonne vertébrale du mouvement justicialiste, pour gagner les faveurs de l'establishment. Alors que le général Peron était un ennemi traditionnel des Etats-Unis, Carlos Menem se transforma en un allié inconditionnel de Washington, au point de parler de « relations charnelles » entre les deux pays.
Privatisations tous azimuts
Il a privatisé toutes les entreprises publiques qui avaient été nationalisées quarante ans auparavant par Peron. Ces privatisations tous azimuts, y compris le système de retraites, profitèrent avant tout aux entreprises étrangères. Son gouvernement a été accusé de brader le patrimoine national, dont la compagnie d'aviation Aerolineas Argentinas, vendue à l'espagnole Iberia.
« Etes-vous toujours péroniste ? » A cette question, maintes fois posée, M. Menem répondait : « Il n'y a pas de rupture, mais une actualisation nécessaire de la doctrine. » Son habileté machiavélique, son pragmatisme et ses intuitions alimentées par une profonde connaissance de l'âme argentine lui ont permis de dominer la vie politique de son pays pendant dix ans sans que l'opposition parvienne à offrir d'alternative. « Je suis un transgresseur, un politicien né », disait-il, affirmant que le principal secret de l'art de gouverner est l'effet de surprise. A Buenos Aires, ses célèbres favoris, ses mocassins blancs, son énorme chevalière, ses chaînes en or, son amour pour les Ferrari et sa réputation de « latin lover » ont défrayé les chroniques. A l'étranger, il était perçu comme une caricature du chef d'Etat latino-américain sortie d'un album de Tintin.
Menem réussit pourtant à forcer le respect. Son premier grand succès fut la rapidité avec laquelle il réussit à étouffer, le 3 décembre 1990, une rébellion militaire. Dans la foulée, le 19 décembre, il adopta la décision la plus controversée de son mandat : contre la volonté de la majorité de la population, il accorda la grâce présidentielle aux anciens chefs de la dictature militaire, accusés de graves violations des droits de l'homme et qui avaient été condamnés à perpétuité lors du procès historique de 1985, comparé au procès de Nuremberg contre les criminels nazis. Il gracia en même temps Mario Firmenich, le chef de la guérilla des Montoneros des années 1970, qui revendiquait un péronisme de gauche.
Cascade de scandales
En février 1991, il appela au ministère de l'économie Domingo Cavallo, jusqu'alors chargé des affaires étrangères. Cet ancien élève de Harvard devint l'homme fort du gouvernement, considéré comme « l'artisan du miracle argentin », après avoir lancé un plan de convertibilité fixant par décret un taux de change à parité entre le peso et le dollar. Le redressement de l'Argentine fit oublier la cascade de scandales de corruption qui secouèrent régulièrement Carlos Menem et son entourage.
Les bons résultats macroéconomiques lui valurent l'appui des organismes financiers internationaux et l'intérêt des investisseurs étrangers. Quand on lui reprochait le coût social élevé des mesures d'austérité, M. Menem reconnaissait qu'il s'agissait « d'une opération chirurgicale sans anesthésie », précisant que c'était « le seul chemin possible ».
Les inégalités sociales explosèrent avec une avalanche de protestations des laissés-pour-compte du « miracle argentin ».
En 1995, Carlos Menem fut réélu, avec 47 % des suffrages, moyennant un pacte passé avec l'ancien président Alfonsin, « le pacte d'Olivos », qui déboucha sur une réforme de la Constitution qui interdisait jusqu'alors deux mandats successifs. Sous son second mandat, la situation économique s'aggrava avec la baisse du dollar et l'augmentation de la dette extérieure, du chômage et de la pauvreté. Les inégalités sociales explosèrent avec une avalanche de protestations des laissés-pour-compte du « miracle argentin ». En 1996, Carlos Menem limogea Domingo Cavallo. Sa politique ultralibérale est aujourd'hui jugée responsable, en grande partie, de la plus grave crise économique qu'ait connue l'Argentine, en 2001 et 2002.
Sous sa présidence eurent lieu deux attentats à Buenos Aires, les plus meurtriers de l'histoire du pays : en 1992, contre l'ambassade d'Israël (29 morts), et deux ans plus tard, contre la Mutuelle israélite argentine (AMIA, 85 morts). L'enquête, semée d'entraves et de rebondissements, s'orienta d'abord vers une piste intérieure conduisant à la police de la province de Buenos Aires, avant d'aboutir, sous la présidence de Néstor Kirchner (2003-2007) à un dossier complexe accusant l'Iran. Les deux attentats n'ont jamais été élucidés.
Symbole d'espoir
Carlos Menem, alors candidat à la présidentielle de 1989.Carlos Menem, alors candidat à la présidentielle de 1989. JORGE DURAN / AFP
La croisade de Carlos Menem à travers tout le pays, ses discours enflammés en faveur de la justice sociale et de la « révolution productive » firent de lui un symbole d'espoir pour des millions d'Argentins, surtout dans les provinces pauvres de l'intérieur et les faubourgs ouvriers du grand Buenos Aires. « Lève-toi et marche ! », ordonna-t-il en 1989, au lendemain de son élection à la présidence, à une nation épuisée par trente ans de déclin et par le cauchemar de l'hyperinflation que les radicaux n'avaient pu juguler. « J'ai hérité d'un pays en ruines », répétait-il, obsédé par l'idée que l'Argentine puisse un jour figurer à nouveau parmi les nations du « premier monde ».
En juin 2013, Carlos Menem devint le premier ancien président de l'histoire argentine élu démocratiquement a être condamné par la justice à sept ans de prison.
En 2003, Carlos Menem se présenta une troisième fois à la présidence. Parvenu en tête au premier tour avec 25 % des voix, mais anticipant une probable défaite cuisante au second tour – beaucoup lui attribuant la responsabilité de la crise économique qui avait ravagé le pays quinze mois plus tôt –, il se retira de la course, permettant à son concurrent péroniste, Néstor Kirchner, d'arriver au pouvoir. Mais ce dernier ne pardonna jamais à Carlos Menem ce désistement qui le fit élire avec seulement 22 % des suffrages obtenus au premier tour. En juin 2013, Carlos Menem devint le premier ancien président de l'histoire argentine élu démocratiquement a être condamné par la justice à sept ans de prison pour trafic d'armes à destination de la Croatie et de l'Equateur, entre 1991 et 1995. Devenu sénateur, il est protégé par son immunité parlementaire. Mais l'ex-président avait fait appel, la Cour suprême annule la sentence et renvoit l'affaire en cassation. En 2018, la Cour de cassation annule finalement tout le processus pénal, estimant que, vingt-trois ans après les faits, trop de temps était passé pour pouvoir établir pleinement des responsabilités.
Un autre procès a eu une issue similaire : en décembre 2019, le tribunal a jugé que les délais avaient été trop longs pour que justice soit faite dans une affaire de vente à un prix largement sous-estimé d'un terrain à la Société rurale, en 1991.
Carlos Menem a eu maille à partir avec la justice dans d'autres affaires, mais a été, là encore, absous dans la plupart des procès : pour avoir omis des biens dans sa déclaration d'impôts (absous en 2013), pour entrave à l'enquête sur l'attentat contre l'AMIA (absous en 2019), ou pour avoir versé des gratifications aux ministres de ses gouvernements – en décembre 2015, il a été condamné à quatre ans et demi de prison dans cette affaire, mais a fait appel, et la Cour suprême ne s'était pas prononcée avant sa mort.
L'ancien président était aussi en attente de procès concernant son rôle dans un attentat ayant détruit une usine d'armements de la ville de Rio Tercero, commis en 1995, qui aurait servi à dissimuler la vente illégale d'armes en Croatie et en Equateur. Face à l'inaction de la justice, en novembre 2020, un quart de siècle après les faits, la municipalité a déclaré « persona non grata » l'ancien président.
Surnommé « Le Turc »
Grand voyageur, Carlos Menem a parcouru le monde, à raison d'une soixantaine de voyages pendant les deux premières années de son mandat. Descendant de Syriens, il fut le premier président argentin à se rendre en visite officielle en Israël, en octobre 1991, et fit de l'Argentine le seul pays d'Amérique latine à participer à la coalition contre le président irakien Saddam Hussein pendant la première guerre du Golfe.Pendant la campagne électorale, il avait revendiqué la souveraineté des îles Malouines, même si cela devait être « au prix du sang ».Chef d'un parti créé par un militaire, Juan Domingo Peron, qui admirait Mussolini et qui accueillit de nombreux réfugiés nazis, Carlos Menem ordonna l'ouverture des archives secrètes sur les criminels de guerre ayant vécu en Argentine, qui ne contenaient, il est vrai, plus grand-chose. Il ne craignait pas les contradictions. Pendant la campagne électorale, il avait revendiqué la souveraineté des îles Malouines, même si cela devait être « au prix du sang ». Il adopta par la suite un ton conciliateur à l'égard de la Grande-Bretagne. Sur le plan régional, il participa en 1991 à la création du Mercosur, le marché commun régional avec le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay. En Argentine, il supprima le service militaire obligatoire. Surnommé « El turco » (« le Turc »), comme les Argentins désignent populairement les émigrants d'origine arabe, Carlos Saul Menem venait d'une famille de musulmans sunnites, originaires de la ville de Yabroud, au nord de Damas. Il était né le 2 juillet 1930 à Anillaco, un village de la province de La Rioja. Il admirait les caudillos provinciaux du XIXe siècle comme Facundo Quiroga, dont il adopta les favoris. Sa première rencontre formelle avec le général Peron eut lieu en 1964 à Madrid, où le général vivait en exil. En 1972, M. Menem faisait partie du comité restreint qui l'accompagnait dans l'avion qui le ramena en Argentine, après dix-sept ans d'éloignement. L'année suivante, Carlos Menem devint gouverneur de La Rioja et fut réélu en 1983 et en 1987. Le 24 mars 1976, jour du coup d'Etat militaire qui renversa le gouvernement de Maria Estela Martinez de Peron, la veuve du général, il fut arrêté avec d'autres dirigeants péronistes. Il passa six ans en prison.
Marié deux fois.
La passion pour la politique de cet avocat de formation n'avait d'équivalent que son amour pour le sport : football, tennis, voitures de course et même avions de chasse. Avec son épouse Zulema Fatima Yoma, elle aussi descendante de Syriens, il eut deux enfants, Carlos Saul et Zulema Maria Eva. Son fils trouva la mort le 15 mars 1995 dans un mystérieux accident d'hélicoptère qui n'a jamais été élucidé. Les relations du couple furent tumultueuses jusqu'à leur séparation, digne d'un vaudeville quand, en 1990, la première dame fut expulsée de la résidence présidentielle.Le clan Yoma joua un rôle important au début du premier mandat de Carlos Menem, avec la présence de plusieurs membres de cette famille au palais présidentiel. Parmi eux, sa belle-sœur, Amira Yoma, fut évincée à la suite d'une retentissante affaire de blanchiment de narcodollars, le « Yoma Gate ». Le frère aîné du président, le sénateur Eduardo Menem, resta en revanche l'un de ses plus proches collaborateurs. Carlos Menem se remaria en 2001 avec Cecilia Bolocco, ancienne Miss Univers chilienne, avec laquelle il a eu un fils, Maximo Saul. Le couple a divorcé en 2007. En 2006, un tribunal de la province de Formosa (nord) avait établi, après des années de bataille judiciaire, que Carlos Menem, qui avait toujours refusé de le reconnaître et de se soumettre à une analyse d'ADN, était bien le père d'un jeune homme, Carlos Nair, né en 1981.
Carlos Menem en quelques dates
2 juillet 1930 Naissance à Anillaco (province de La Rioja)
1973-1987 Gouverneur de la province de la Rioja
1989-1999 Président de la République d'Argentine
2013 Condamné pour trafic d'armes vers la Croatie et l'Equateur
14 février 2020 Mort à l'âge de 90 ans
( 02.07.1930 - 14.02.2021 )

Carlos Menem
Illustration.
Carlos Menem en 1989.
Fonctions
Président de la Nation argentine
8 juillet 198910 décembre 1999
(10 ans, 5 mois et 2 jours)
Élection 14 mai 1989
Réélection 14 mai 1995
Vice-président Eduardo Duhalde
Carlos Ruckauf
Chef de cabinet Eduardo Bauzá
Jorge Rodríguez
Prédécesseur Raúl Alfonsín
Successeur Fernando de la Rúa
Sénateur de la Nation argentine
pour La Rioja
En fonction depuis le 10 décembre 2005
(15 ans, 2 mois et 4 jours)
Élection 23 octobre 2005
Réélection 23 octobre 2011
22 octobre 2017
Gouverneur de La Rioja
10 décembre 19838 juillet 1989
(5 ans, 6 mois et 28 jours)
Prédécesseur Guillermo Jorge Piastrellini (de facto)
Successeur Bernabé Arnaudo
25 mai 197324 mars 1976
(2 ans, 9 mois et 28 jours)
Prédécesseur Julio Raúl Luchesi (de facto)
Successeur Osvaldo Héctor Pérez Battaglia (de facto)
Biographie
Nom de naissance Carlos Saúl Menem
Date de naissance 2 juillet 1930
Lieu de naissance Anillaco, La Rioja (Argentine)
Date de décès 14 février 2021 (à 90 ans)
Lieu de décès Buenos Aires (Argentine)
Nationalité Argentine
Parti politique Parti justicialiste
Frente Justicia, Unión y Libertad
Conjoint Zulema Fátima Yoma (1966-1991)
Cecilia Bolocco (2001-2007)
Diplômé de Université nationale de Córdoba
Profession Avocat
Religion Islam puis catholicisme

Signature de Carlos Menem

Carlos Menem
Présidents de la Nation argentine

Carlos Saúl Menem, né le 2 juillet 1930 à Anillaco en Argentine et mort le 14 février 2021 à Buenos Aires, est un homme d'État argentin. Il est gouverneur de La Rioja de 1973 à 1976 et de 1983 à 1989, président de la Nation argentine du 8 juillet 1989 au 10 décembre 1999 et sénateur de la province de La Rioja à partir de 2005.

Biographie

Jeunesse et origine

Menem est issu d'une famille d'origine syrienne. Ses parents, Saúl Menem et Mohibe Akil, ont émigré en Argentine dans la petite ville de Anillaco (province de La Rioja). Au début de sa vie, il est musulman, puis il devient catholique. Étudiant en droit à l'université de Córdoba, il devient un partisan de Juan Perón et rejoint en 1956 le Parti justicialiste. Participant à une révolte visant à ramener Perón au pouvoir, qui avait été chassé par un coup d'État catholique-nationaliste, il est brièvement emprisonné. Il obtient en 1958 son diplôme de droit à Córdoba, puis devient conseiller juridique pour un syndicat de Rioja (nord-ouest).

Gouverneur de La Rioja

Élu gouverneur de La Rioja en 1973, il est congédié après le coup d'État de 1976 et assigné à résidence jusqu'en 1981, deux ans avant le retour de la démocratie, puis est réélu à ce poste en 1983. Il octroie alors des avantages fiscaux aux entreprises, et fait partie en 1984 du groupe des « réformateurs » du Parti justicialiste (PJ) aux côtés de Carlos Ruckauf et d'Antonio Cafiero, élu gouverneur de Buenos Aires en 1987 et président du Conseil national du Parti justicialiste.

Président de la Nation argentine

Élection présidentielle de 1989

En 1988, il remporte la primaire présidentielle au sein du Parti justicialiste avec son colistier Eduardo Duhalde, devançant Cafiero et son colistier José Manuel de la Sota.

Après une grave crise économique marquée par l'hyperinflation, il est élu président en 1989, succédant au radical Raúl Alfonsín.

Élection présidentielle de 1995

Il est réélu en 1995 à la suite d'une réforme de la Constitution, qui interdisait deux mandats successifs. La réforme est votée avec l'aide de l'Union civique radicale (UCR), alliance concrétisée dans le pacte de l'Olivo.

Politique économique

Carlos Menem en 1992 alors qu'il présente des plans de réforme du système d'éducation et de privatisations.

L'économie argentine souffrait de récession et d'hyperinflation. Il mène une politique libérale en privatisant les sociétés publiques. Il décida aussi la convertibilité peso/dollar qui eut pour effet de diminuer l'inflation et l'afflux de capitaux étrangers. La croissance revint mais le chômage restait important. Sur le plan régional, il participe à la création du Mercosur en 1991, avec le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay.

Il ordonne la « dollarisation » de l'économie en 1992, en créant le « nouveau peso » qui remplace, le 1er janvier 1992, l'austral, lui-même créé en 1985), ce qui ramène le taux d'inflation de 140 % en 1990 à des valeurs inférieures à 10 % en 1992.

Toutefois la politique de privatisation profite avant tout aux entreprises étrangères (implantations de Suez, Ford, Carrefour, etc.) et le gouvernement est accusé de brader les entreprises nationales (notamment Aerolíneas Argentinas ou la firme d'aviation militaire FMA, vendue à Lockheed Martin) aux intérêts étrangers. En 1992, une politique de privatisation et de « rationalisation » du secteur ferroviaire est engagée. Des grèves massives sont déclenchées par les travailleurs du secteur, ce qui conduit Carlos Menem à annoncer : « Une rame en grève est une rame qui ferme ». Quatre-vingt mille employés sont licenciés. Il privatise les retraites en créant en 1993 l'Administradora de Fondos de Jubilaciones y Pensiones (es) (AFJP). Plusieurs de ces décisions furent annulées sous Cristina Kirchner, élue en 2007.

Les inégalités explosent : les classes aisées ayant des capitaux à l'étranger s'enrichissent fortement et les 10 % des Argentins les plus riches détiennent 60 % de la richesse. Alors que la production agricole de l'Argentine pourrait lui permettre de nourrir 300 millions de personnes, 35 000 Argentins meurent de faim tous les ans[5]. Cependant, la protestation est forte au sein des « laissés-pour-compte » du système et des retraités, dont la pension de retraite a été fortement réduite. Il réduit également d'autres dépenses sociales, notamment celles destinées aux handicapés. Dans le même temps, Menem favorise l'endettement des ménages.

Bien que le FMI soutient la politique de Menem et évoque un « miracle argentin », le bilan économique de sa présidence est un échec : la dette extérieure est passée de 54 milliards de dollars à 130 milliards ; le chômage de 11 à 20 % ; les systèmes sociaux, jusqu'alors considérés comme les meilleurs d'Amérique du Sud, sont en grande partie démantelés.

Politique intérieure

En octobre 1990, Menem gracie 164 Carapintadas, militaires d'extrême-droite impliqués dans des tentatives de coup d'État entre 1987 et 1990. Le 3 décembre 1990, Mohamed Alí Seineldín, membre de l'unité spéciale de la Marine argentine (groupe Albatros), organise une nouvelle mutinerie. Malgré l'échec de la rébellion, quelques jours plus tard, Menem offre son pardon aux généraux Jorge Rafael Videla, Emilio Massera, Leopoldo Galtieri ainsi qu'à d'autres hauts responsables de la dictature, dont le général Díaz Bessone, Santiago Omar Riveros ou Luciano Benjamín Menéndez, le 19 décembre 1990. Les généraux avaient été condamnés en 1985 à l'issue du Procès de la junte, avant que n'interviennent les lois d'amnistie dite du « Point final » (1986) et du « Devoir d'obéissance » (1987), votées sous le gouvernement d'Alfonsin (et révoquées en 2005[7]). La décision de Menem, impopulaire, avait été lourdement critiquée par l'ex-président Raul Alfonsin, qui avait pourtant fait voter les lois d'amnistie. Il présente cette même année un projet de loi sur le rétablissement de la peine de mort pour lutter contre la délinquance.

Durant son mandat, Menem s'efforce de redorer le blason de l'Argentine, longtemps considérée comme un refuge des Nazis et de leurs alliés après la seconde guerre mondiale. En février 1992, il signe un décret ordonnant la déclassification des archives relatives au séjour en Argentine de criminels de guerre nazis. Sous son mandat sont également extradés les anciens criminels de guerre Erich Priebke et Dinko Sakic, présents en Argentine depuis des décennies.

En 1993, pour la première fois depuis la chute de la dictature, la police d'Argentine se rend coupable d'une disparition forcée sur la personne de Miguel Bru, un étudiant de 23 ans torturé et assassiné[13]. Menem abolit le service militaire obligatoire. Il est accusé d'avoir manipulé le pouvoir judiciaire notamment en augmentant le nombre de juges de la Cour suprême. Le 2 novembre 1994, lors d'un discours devant des haut-gradés, il justifie le comportement des forces armées sous la dictature : « Nous avons triomphé dans cette guerre sale qui a mené le pays au bord de la désintégration ».

Sous son deuxième mandat la situation économique s'aggrave avec la baisse du dollar.

Attentat de l'AMIA

C'est sous sa présidence qu'a lieu en 1994 l'attentat de l'AMIA (85 morts), deux ans après l'attaque contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires (29 morts). L'enquête, particulièrement longue, s'oriente d'abord vers une piste intérieure (la Bonaerense, ou police de Buenos Aires), avant d'aboutir, sous la présidence de Nestor Kirchner, à un dossier complexe accusant l'Iran. Le juge fédéral Juan José Galeano, chargé de l'enquête, est forcé de démissionner à la suite de son implication dans des pots-de-vin versés à l'un des accusés de la police de Buenos Aires. Kirchner reconnaît, en 2005, la « responsabilité de l'État » dans le déroulement tortueux de l'enquête.

Menem a été critiqué pour une implication possible dans ces affaires. Un témoignage, émanant d'Abdolghassem Mesbahi, l'une des sources principales des accusations contre l'Iran, affirmait que Téhéran avait versé 10 millions de dollars à Menem pour qu'il fasse dévier l'enquête.

Selon le rapport des procureurs chargés de l'affaire, remis en 2005, l'attentat aurait été organisé par Téhéran en représailles contre la suspension unilatérale, par Menem, en 1991, de l'assistance technologique nucléaire jusque-là accordée à l'Iran. Cependant, la véracité de ces conclusions a été mise en doute par l'ensemble de la presse argentine.

Gareth Porter (en) relève en particulier que le rapport d'inculpation lui-même tend à rendre incompréhensible la thèse iranienne. En effet, le rapport montre que la coopération s'est poursuivie, Buenos Aires continuant à livrer de l'uranium faiblement enrichi à Téhéran. En outre, au moment de l'attentat, des négociations pour reprendre à plein régime les trois accords de coopération nucléaire étaient en cours. L'Iran a attendu 1996 avant de déclarer qu'elle allait prendre des mesures légales contre la rupture des deux contrats avec l'Argentine.

Menem a été inculpé en 2009-2010, avec son frère, le tout nouveau chef de la police métropolitaine de Buenos Aires, et d'autres proches, pour entrave à la justice et pour avoir empêché les enquêtes concernant l'AMIA.

Politique étrangère

Livraisons d'armes à la Croatie et à l'Équateur

Menem a signé trois décrets secrets qui ont permis à l'armée argentine de vendre secrètement 6 500 tonnes d'armes d'une valeur de 400 millions de pesos à la Croatie et à l'Équateur, qui étaient alors tous deux sous embargo. Pour cette raison, il est arrêté le 7 juin 2001 sous l'inculpation de « chef présumé d'une association illicite » de contrebande d'armes et assigné à résidence dans la maison de campagne d'un ami multimillionnaire pendant cinq mois avant d'être libéré par des juges qu'il avait nommés, et a été inculpé de nouveau en septembre 2007 par le juge Rafael Caputo. Selon l'ex-ministre de l'Économie argentin, Domingo Cavallo, Monser al Kassar a été l'intermédiaire de ce trafic d'armes à destination de la Croatie.

Il est également soupçonné d'avoir provoqué l'explosion d'un arsenal de l'armée en 1995, faisant sept morts et 300 blessés, pour éliminer les preuves du trafic d'armes avec la Croatie et l'Équateur.

D'abord acquitté en 2011 en première instance en raison du code de procédure, il est finalement reconnu coupable et est condamné le 13 juin 2013 à une peine de sept ans de prison pour trafic d'armes à destination de la Croatie et de l'Équateur. La peine n'est pas appliquée du fait de son immunité parlementaire.

Après la présidence

Il laisse la place en 1999 à Fernando de la Rúa, qui démissionne après les manifestations des 19 et 20 décembre 2001, consécutives à l'éclatement de la crise économique de 2001. Son utilisation du currency board, déconseillée par le FMI, est jugée comme la cause principale de la crise argentine.

Il est inculpé pour corruption dans cadre de l'attribution de la concession de l'espace radioélectrique national au groupe français Thales. Celui-ci aurait versé à Carlos Menem et à certains de ses collaborateurs 25 millions de dollars de pots-de-vin en 1997.

Il épouse Cecilia Bolocco, ancienne Miss Univers, le 26 mai 2001, et a eu un garçon, Máximo Saúl, né à Santiago le 19 novembre 2003. Mais il se sépare de Bolocco en 2003, pour entamer une procédure de divorce en 2007.

Il est depuis 2007 membre du Frente Justicia, Unión y Libertad (FREJULI), un secteur péroniste dissident de droite, qui s'oppose au kirchnérisme et au Front pour la victoire (centre-gauche) au pouvoir.

Élection présidentielle de 2003

Il s'est présenté à la présidence en 2003 et arrive en tête du premier tour avec 25 % des voix, le 27 avril 2003. Il se retire ensuite pour le deuxième tour (le 18 mai 2003), constatant un retard important dans les sondages face à son concurrent, Néstor Kirchner. Il prétend aussi avoir reçu des menaces de mort s'il maintenait sa candidature [réf. nécessaire].

Sénateur

En 2005, il est élu sénateur. En 2016, il annonce sa candidature pour un troisième mandat de sénateur, son mandat se terminant le 10 décembre 2017[34]. Du fait de ses condamnations, sa candidature est d'abord invalidée en août 2017. Le 22 octobre 2017, lors des élections législatives argentines de 2017, il est réélu sénateur[36]. Son activité au Sénat consiste notamment à défendre des positions anti-avortement.

Condamnation pour corruption

Le 2 décembre 2015, il est condamné à quatre ans et demi de prison pour une affaire de corruption, mais la peine n'est pas appliquée du fait de son immunité parlementaire. Deux de ses anciens ministres (Domingo Cavallo de l'Économie et Granillo Ocampo de la Justice) sont condamnés dans la même affaire.

Il fut mis en cause dans de nombreuses autres affaires sans toutefois être condamné du fait de la lenteur de la procédure judiciaire : pour avoir omis des biens dans sa déclaration d'impôts, pour entrave à l'enquête sur l'attentat contre l'AMIA, ou pour avoir versé des gratifications à certains de ses ministres. 

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Habimana Murayi
14.02.2021

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“Uwigize agatebo ayora ivi”. Ubutegetsi bukugira agatebo ukariyora uko bukeye n’uko bwije.

"Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre."

“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

“I have loved justice and hated iniquity: therefore I die in exile."

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