Sarkozy, en visite au Rwanda…pourquoi ce silence ?
Nicolas Sarkozy est en «visite privée» au Rwanda. C'est le site pro-gouvernemental igihe.com qui l'a annoncé. Un voyage de l'ancien président français «sous les radars» qui soulève beaucoup de questions.
Dans un article en Kinyarwanda (langue nationale du Rwanda) posté sur son site le 28 janvier, le journal pro-gouvernemental « Igihe » révèle que l'ancien président français « est au Rwanda pour une visite privée suite à celle qu'il avait effectuée il y a deux ans. » En 2018, Nicolas Sarkozy était retourné au Rwanda après la visite d'Etat « historique » qu'il avait effectuée en 2012 et, auparavant, en 2010, afin d'améliorer les relations « exécrables » entre les deux pays dues, notamment, aux accusations contre la France dans le génocide des Tutsis en 1994.
Lors de ce voyage, il était « accompagné du Directeur général de Financière de l'Odet et membre du conseil de surveillance de Vivendi, Cyrille Bolloré », rappelle le journal. A la suite de quoi, le groupe Vivendi, une filiale de Bolloré Holdings, « a accepté d'investir 40 millions de dollars dans diverses activités dans le district de Kicukiro », précise encore l'article.
Des photos remontant à…2018 !
Une information relayée par aucun media français, mais qui ne cesse d'intriguer nombre d'analystes rwandais interrogés par Financial Afrik. Pour l'un d'entre eux, qui a requis un strict anonymat, la surprise vient du choix des photos pour illustrer cet article. « Elles remontent –toutes– à 2018», note-t-il. Si l'on voit l'ex maire de Neuilly être accueilli par le président Paul Kagamé et nombre de membres du gouvernement rwandais, « cette fois-ci, c'est le black-out total, aussi bien son arrivée dans le pays que des rencontres officielles qu'il aurait pu avoir», insiste cet expert.
Dans un contexte de forte augmentation des cas de coronavirus en Europe comme en Afrique à cause de l'apparition de variant anglais et sud-africain, « la visite de Nicolas Sarkozy ne peut qu'intriguer », souligne l'ancien humanitaire qui s'exprimait, à ce sujet, cette semaine, sur la Voix des grands lacs.
Perte d'influence des Clinton
Alors que l'ex président français n'exclut plus, de son côté, de se représenter en 2022, le prétexte d'unesimple promenade dans la région des Grands lacs « pour aller voir les gorilles » ne convainc personne. « C'est un leurre !», s'insurge à Paris un africaniste qui suit de très près l'actualité rwandaise. Plus plausible, selon lui, serait la thèse d'une « mission de bons offices auprès de son ami Paul Kagamé » que Nicolas Sarkozy aurait acceptée afin lui demander de rapatrier les troupes envoyées en République Centre africaine (RCA).
Enfin, dernière hypothèse, l'arrivée d'une nouvelle administration aux Etats Unis qui favoriserait l'influence de Barack Obama au sein du parti démocrate américain au détriment de celle de Bill Clinton, dominante jusqu'à présent. « Les intérêts des multinationales américaines, notamment en RDC, risquent d'en pâtir. Avec, du coup,des positions pour la France à prendre ou à défendre », pronostique pour sa part notre analyste rwandais.
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