NOUS AURONS LE DESSUS SUR LA DICTATURE RWANDAISE.
Chers Membres et Sympathisants des FDU INKINGI,
Chers Partenaires de la Plateforme FDU INKINGI-IHURIRO RNC-AMAHORO PC
Rwandaises, Rwandais,
Amis du Rwanda
A la veille de l'An Nouveau 2014, le Comité de Coordination des FDU-Inkingi vous présente ses vœux pour une Année 2014, toute lumineuse, afin qu'elle nous éclaire les chemins de la libération et de l'émancipation du peuple rwandais. Bonne Année !
En vous présentant ses vœux, la première pensée du Comité de Coordination des FDU-Inkingi va d'abord à notre Présidente, Madame Victoire Ingabire Umuhoza,
injustement condamnée par le régime rwandais le 13 décembre 2013 à 15 ans de prison pour s'être engagée en faveur de l'ouverture démocratique, les libertés publiques et la fin de la discrimination entre victimes des crimes contre l'humanité qui se sont abattus sur le Rwanda de 1990 à 2000. Notre pensée va ensuite à notre Secrétaire Général, Monsieur Sylvain Sibomana, aussi en prison et
condamné à deux ans de prison par la justice politique de Kigali. M. Sibomana fait partie des premiers compagnons d'arme qui ont rejoint Mme Ingabire immédiatement après son retour au Rwanda le 16 janvier 2010, après un exil de 16 ans aux Pays-Bas.
Nous pensons aussi à
nos camarades qui attendent en prison leur jugement et dont le crime est d'avoir assisté au procès de notre Présidente ou d'avoir tout simplement tenu une réunion politique dans un cadre tout-à-fait privé. Il s'agit notamment de nos dix camarades : M. Abayisenga Venant, M. Byukusenge Emmanuel, Mme Gasengayire Léonille, Mme Irakoze Jenny Flora, M. Nahimana Marcel, M. Hitimana Samuel, M.Tuganemungu Christian, M. Ufitamahoro Norbert, M. Uwilingiyimana Valens, M. Uwiringiyimana Vénuste.
Des leaders d'autres partis d'opposition au régime comme Déo Mushayidi, Président du parti PDP-Imanzi, Bernard Ntaganda, Président du PS-Imberakuri, Dr Théoneste Niyitegeka, Candidat aux élections présidentielles de 2003, croupissent également en prison pour des motifs politiques. Nous leur exprimons, à eux aussi, toute notre solidarité.
Cinq priorités jalonneront l'année 2014.
La première priorité est de nous battre pour faire libérer Mme Victoire Ingabire, notre Présidente, M. Sylvain Sibomana, notre Secrétaire Général, nos camarades FDU-Inkingi ainsi que tous les autres leaders de l'opposition politique. Ils sont en prison, du fait de la politique. Ce n'est pas une justice aux ordres du régime qui les libérera, mais une mobilisation politique résolue qui leur rendra la liberté. Quels sont les moyens de pression supplémentaires à déployer, comment les articuler et les mettre en œuvre pour la libération de nos prisonniers politiques ? Pour ce faire, les FDU-Inkingi approcheront les autres partis politiques pour des actions communes et/ou convergentes aux fins de leur libération.
La deuxième priorité concerne la célébration du 20ème anniversaire du génocide et des crimes contre l'humanité. En même temps que nous nous souviendrons des tutsi de l'intérieur qui ont péri dans le génocide de 1994, nous entretiendrons en même temps la mémoire de toutes les victimes du cataclysme humanitaire qui s'est abattu sur le Rwanda de 1990 à 2000. Vingt ans après, le deuil n'est pas encore fait, parce qu'il n'est pas permis dans le Rwanda de Kagame. Ces oubliés qui ont été assassinés, avant, pendant et après le génocide des Tutsis méritent la même considération dans le souvenir. Ces derniers, en particulier les réfugiés hutu dans la forêt équatoriale au Congo, pour lesquels un rapport onusien, le Rapport Mapping, parle de possible génocide, ont subi en effet, la même négation de leur humanité que les tutsi de l'intérieur et ce n'est pas parce qu'aucun tribunal international ne s'est occupé de leur cas pour qualifier les crimes qu'ils ont subis, qu'il faille les oublier. Nous organiserons donc, en concertation avec nos partenaires de la plateforme FDU INKINGI-IHURIRO RNC-AMAHORO PC, des autres partis politiques dans un cadre bilateral et de la société civile, des tables rondes autour de cette problématique de l'oubli et de la discrimination dans le souvenir.
La troisième priorité concerne la mobilisation politique pour le changement politique imminent. Ce n'est pas de l'Europe et des USA lointains que s'opérera le changement politique, mais dans la pression politique et dans la proximité des rwandais à l'intérieur du pays et dans les pays aux alentours. C'est parce que nous serons à leur écoute, notamment en facilitant la mise à disposition des moyens directs d'expression tels que la radio, que les rwandais à l'intérieur comprendront que la soumission à un pouvoir totalitaire les perdra, que personne d'autre, à leur place, ne prendra en mains leur destin. C'est parce que nous serons aux côtés des rwandais vivant en exil dans des conditions de vie insoutenables et de précarité de droits, surtout ceux qui vivent dans des pays africains, que nous leur apporterons un message d'espérance, qu'ils se rendront compte qu'un autre avenir est à portée de leurs mains au Rwanda, qu'ils s'engageront corps et âmes pour retrouver la dignité dans leur pays.
La quatrième priorité a trait à un investissement plus important dans la diplomatie régionale. On n'opère pas de changement politique de l'extérieur dans un vacuum diplomatique. L'actualité récente de l'éviction de la rébellion congolaise M23 par la communauté internationale constitue un exemple éclatant. Même soutenue par le régime rwandais, la détermination internationale, en particulier celle des pays africains qui ont une vocation de puissance régionale ou défendent des intérêts politiques et économiques évidents, a montré combien la diplomatie sous-régionale peut être décisive dans le règlement d'un conflit politique. Les FDU-Inkingi, dans le cadre de l'alliance politique avec IHURIRO-RNC et AMAHORO-PC ou d'autres partis politiques qui rejoindront la plateforme, conduira une diplomatie soutenue dans les pays des Grands Lacs, de l'East Africa et la SADEC afin d'amener le régime rwandais à des négociations directes avec son opposition politique aussi bien pacifique qu'armée.
La cinquième priorité concerne la réorganisation interne du parti. Le refus par le pouvoir rwandais de l'ouverture démocratique à l'opposition, marqué par
la condamnation à 15 ans de prison de la Présidente du parti et
à 2 ans de prison du Secrétaire Général du parti, ainsi que d'autres leaders de l'opposition, demande aux FDU-Inkingi, non pas de mettre en cause son option de s'implanter au Rwanda, mais de revisiter sa stratégie d'inscription formelle en tant que parti politique, de questionner son organisation interne actuelle en vue d'une meilleur cohésion interne et de retrouver une forme d'organisation plus adaptée à la situation nouvelle.
Même si nous sommes convaincus quant à l'issue favorable de notre combat, parce qu'il est juste et parce que nous sommes mobilisés pour y parvenir, nous avons en même temps la lucidité pour dire que le chemin est semé d'embûches et que le régime de Kigali déploiera tout son arsenal de violence pour nous intimider et nous neutraliser. Mais, n'ayez pas crainte, ne vous découragez pas. Ainsi que nous l'avons déjà exprimé
dans notre communique du 13 décembre 2013, rien ne peut arrêter l'aspiration d'un peuple à la liberté et à la démocratie. Partout où les régimes dictatoriaux ont essayé d'empêcher le peuple d'accéder à son aspiration profonde, ils ont échoué. Ceux qui sont aux côtés du peuple finissent par déjouer tous les pièges et triompher.
Bonne Année!
Fait à Lausanne, le 30 décembre 2013.
Pour les FDU-Inkingi
Dr. Nkiko Nsengimana
Coordinateur