Kagame à Waterloo. L'empereur panique.
« He killed my ma, he killed my pa, but I will vote for him". Ceci était l'un des slogans de Charles Taylor lors des élections de 1997 qu'il a gagnées avec son parti « National Patriotic Party ». Taylors voulait rappeler aux Libériens qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de voter pour lui et son parti, car il était capable de les écraser comme il avait écrasé leurs parents. Kagame avec son Front Patriotique rwandais viennent encore une fois de « gagner » les élections au Rwanda. On ne peut pas s'étonner devant les victoires écrasantes de Charles Taylor et de Kagame, avec leurs partis « Patriotiques ». Les deux hommes ont fait la même carrière (seigneur de guerre, criminel, président) et ont beaucoup de choses en commun : régner sur une population terrorisée, meurtres, persécutions et déportations dans leurs pays respectifs, mener la guerre et semer la mort dans les pays voisins.
Taylor est déjà condamné et Kagame commence à constater qu'il est impossible d'échapper à la justice. Au moment où les dirigeants Kenyans acceptent de se présenter devant la Cour Pénale Internationale, au moment où le Bosco Ntaganda, officier du FPR-Inkotanyi de Kagame et qui accomplissait ses nombreuses missions dans différents conflits armés au Rwanda et dans la région des grands lacs africains, surtout en RDC, et qui répétait aux enfants soldats qu'il recrutait et qu'il entrainait au viol des femmes le slogan suivant : « quand vous êtes soldats, vous pouvez avoir une femme gratuitement. Quand vous êtes soldats, vous avez tout », au moment où ce Général terminator est entre les mains de la dite cour et est prêt à témoigner, au moment où la peine de 50 ans de prison vient d'être confirmée par la même cour pour Charles Taylor, et au moment les peuples de la région des grands lacs et leurs amis demandent qu'un tribunal pénal international pour le Congo soit mis en place, l'empereur sanguinaire de la région des grands lacs panique. Et Taylor vient d'enfoncer le clou : Il veut purger sa peine au Rwanda, chez son semblable Kagame. N'est-ce pas une façon de rappeler à la CPI qu'il y a d'autres criminels, comme lui, mais qui sont encore en fonction et d'évoquer la situation « de deux poids deux mesures ».
Kagame sait très bien que chez lui, dans son pays qu'il a pris et qu'il garde par les armes, la justice n'existe pas - ou n'existe pas encore - et donc il ne s'en inquiète pas. Il a plutôt peur de cette menace de la justice au nom de la communauté internationale. Et Kagame, ce Général Président qui a construit sa carrière dans le maquis, fait recours à sa chère maxime qu'il partage avec Napoléon: avant d'être attaqué, il attaque le premier. Il vient de le faire encore une fois et cette fois-ci contre la CPI. A New York il vient de lancer : « Soutenir le consensus global contre l'impunité et créer une justice internationale pour la combattre, nous l'avons fait, en pensant qu'un tel système favoriserait la paix et la sécurité entre les nations. La cour pénale internationale a violé ces principes. La CPI a fait preuve de préjugés à l'égard des Africains. Au lieu de promouvoir la justice et la paix, elle a négligé les efforts de réconciliation en humiliant les africains et leurs leaders pour servir les intérêts politiques des puissants » Donc selon Kagame, le traduire en justice serait humilier les africains et saper la réconciliation. Pour lui, Charles Taylors n'aurait pas été traduit en justice parce que cela ne sert qu'à humilier les africains et saper la réconciliation au Libéria.
Et bien, Monsieur Kagame, nous sommes d'accord sur une chose. La justice de la CPI humilie les leaders africains qui se voient en petits dieux chez eux. Et cette humiliation vous attend. Si elle n'est pas par la CPI elle sera faite par le peuple rwandais et par les peuples africains. Non, Monsieur Kagame, vous n'avez jamais soutenu la justice d'où qu'elle vienne ; vous imposez l'injustice partout et même sur votre peuple. Ne pas vous traduire en justice, sachant que vous avez causé la mort à plus de 6 millions d'africains, c'est humilier les peuples africains. Cela vous le savez vous-même et vous avez raison de paniquer. Condamner votre égal Charles Taylor et vous laisser en liberté serait ni moins ni plus l'application de la petite phrase « deux poids, deux mesures » et serait humilier les peuples africains. Et cela les peuples africains de la région des grands lacs ne l'accepteront pas. Rendez-vous dans les prochains jours.
Emmanuel Ndahayo
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