André Guichaoua: "Extraordinaire succès juste avant de mourir touché
par un obus du FPR à un barrage "gouvernemental"
Cette hypothèse semble plausible car un tel obus ne peut provenir du
camp gouvernemental. A moins qu'il ne soit trop maladroit pour se
tirer dans les pieds!
Claudine Vidal clvidal@ehess.fr [Democracy_Human_Rights] – 19:25
à Democracy_Human_Rights
André Guichaoua a envoyé ce témoignage au Soir qui l'a publié en juin 1994.
Des soldats africains au Rwanda ? Une mort et ses enseignements
Au bout de deux mois de massacres et d'exactions, il est devenu difficile de
s'émouvoir et de témoigner. Pourtant, avec la mort du capitaine Diagne
Mbaye, membre de la Mission des Nations Unies au Rwanda, l'émotion resurgit,
douloureuse. Face à l'impuissance honteuse de la force internationale
lorsque les tueurs de la Garde présidentielle, des milices et des Forces
armées se sont abattu début avril sur les démocrates rwandais, le
comportement exemplaire d'individus comme lui donnait au moins un contenu
tangible minimum à sa présence.
De nationalité sénégalaise, il était arrivé avec les troupes de l'OUA en
juillet 1993 et lorsqu'il intégra la MINUAR en décembre, il avait déjà
acquis une grande familiarité avec les parties en conflit. Celle-ci sera
sans cesse sollicitée après le début des affrontements, le 6 avril, et le
rendra ensuite omniprésent. Il sera un des représentants les plus mobiles de
la MINUAR et, de ce fait, toujours chargé, à côté de ses habituelles tâches
de liaison, de divers services ou contacts.
Je retiendrais un exemple. Au cours de la première semaine de terreur
programmée, il sera à partir de l'hôtel des Mille Collines où il logeait
l'opérateur principal des récupérations des personnalités ou simples
citoyens pourchassés. Elles seront négociées cas par cas, et la plupart du
temps contre argent comptant, avec les gradés de l'armée rwandaise. Des
dizaines de Rwandais lui doivent d'avoir pu ainsi joindre l'hôtel (parmi
lesquels les cinq enfants d'Agathe UWILINGIYIMANA qu'il a récupérés le 7
avril après être arrivé un quart d'heure trop tard pour sauver leur mère),
mais surtout, ils ne le savent pas tous, d'y être resté. En effet, c'est
presque toujours lui qui était sollicité par le personnel de la réception
pour dissuader les visites nocturnes des militaires qui, non contents
d'avoir touché leur rançon le jour, voulaient récupérer leurs proies et
"finir le travail" la nuit.
L'évacuation des ressortissants étrangers fut pour lui un moment très
douloureux du fait de l'exclusive vis-à-vis des ressortissants rwandais. Il
assistera désolé aux refus catégoriques des ambassades occidentales
d'emmener des "nationaux" dans les convois. Faisant allusion aux personnes
en danger qu'il avait ramenées à l'hôtel, il dira lors de l'évacuation des
étrangers le 11 avril : "j'ai fait la moitié du travail, maintenant c'est à
vous de faire l'autre moitié". Cela fut refusé. Le samedi suivant, il
organisait avec la MINUAR une autre tentative d'évacuation de l'hôtel pour
ceux qui étaient restés, infructueuse malheureusement. Puis d'autres encore
comme celle dramatique du 3 mai,Š jusqu'à celle enfin réussie du 27 mai.
Après sept semaines d'angoisse, les réfugiés des premiers jours purent
échapper à leurs geôliers et maîtres-chanteurs. Extraordinaire succès juste
avant de mourir touché par un obus du FPR à un barrage "gouvernemental" !
Au-delà de l'exemple individuel, et à la lumière du désastre consommé, cette
forme de persévérance et de courage naturel, que l'on retrouve chez de
nombreux soldats et gradés africains de la MINUAR, force le respect et
nourrit un réel malaise. Puisque "ceux qui en avaient les moyens" ne
voulaient pas intervenir dans la crise rwandaise, il disait, comme plusieurs
de ses collègues africains, préférer son statut de militaire "impuissant".
L'analyse n'était pas fausse, l'ONU l'a faite sienne. D'une certaine façon,
le dégraissage de la force des Nations Unies - elle est passée de 2 500 à
270 personnes après le 21 avril - n'a fait qu'ajuster les effectifs aux
tâches réelles qu'il était possible d'assurer à l'intérieur du mandat fixé.
Finis donc les casques bleus, spectateurs gênés d'exactions et d'assassinats
s'accomplissant autour même de leurs véhicules stationnés aux différents
carrefours de la capitale Kigali. Réduite à sa plus simple expression, la
force des Nations Unies au Rwanda est redevenue présentable, voire
"sympathique". Sorte d'ONG de la médiation
--
SIBOMANA Jean Bosco
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