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Monday, 22 December 2014

Comment le Rwanda a basculé dans l’horreur

Comment le Rwanda a basculé dans l’horreur


Rwanda, juin 1994. Le premier génocide rwandais fit près de 800 000 morts. Photo © SIPA
6 avril 1994. L’attentat contre le président rwandais de l’époque a précipité la tragédie. Le capitaine Paul Barril en attribue la responsabilité à Paul Kagamé, l’actuel chef de l’État à Kigali. Un témoignage fort, documents à l’appui.
Le 6 avril 1994, l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana est abattu par un missile au-dessus de Kigali. Il est hutu. La guerre civile commence. Les Hutus vont se venger sur les Tutsis. Le bilan du génocide sera de 800 000 morts, en majorité tutsis. Après la prise de Kigali par le Front patriotique rwandais (FPR), la rébellion tutsie dirigée par Paul Kagamé, les Hutus seront à leur tour victimes de massacres à grande échelle. La vérité n’est pas encore établie sur les responsabilités de l’attentat du 6 avril, dans lequel sont morts les deux membres d’équipage français. Paul Barril, familier du Rwanda depuis 1990, aujourd’hui établi à Londres et souffrant de la maladie de Parkinson, cofondateur du groupement d’intervention de la gendarmerie nationale, ancien “gendarme de l’Élysée”, a voulu livrer sa part de vérité dans un document puissant, nourri de faits précis. Ce témoignage pour l’histoire conclut à la responsabilité directe de l’autocrate Paul Kagamé, au pouvoir sans interruption depuis 1994. Extraits.
Le président Habyarimana est convié par le président ougandais Yoweri Museveni à une réunion fixée le 6 avril 1994 en Tanzanie, à Dar Es-Salam. Museveni a également exigé la présence de son chef d’état-major, le général Nsabimana, alors qu’habituellement, et pour des raisons de sécurité, il ne prend jamais le même avion que lui. Le président rwandais Habyarimana sait que des rumeurs d’attentat circulent. […]
Débutée le matin, la réunion s’éternise. Après le déjeuner, Museveni retient ses invités en prolongeant de façon anormale les discussions sous de multiples prétextes. Le président ougandais souhaite en fait que le Falcon décolle de nuit. Alors que le président Habyarimana avance sur le tarmac pour regagner son avion, Museveni relance encore la conversation. Le temps passe. Le président rwandais finit par penser qu’il vaudrait mieux dormir sur place pour éviter un retour de nuit sur Kigali. Museveni lui répond que c’est impossible, car rien n’a été préparé pour héberger une délégation aussi importante.
L’équipage du Falcon 50 s’impatiente. Il sait que le retard pris fait peser une menace sur la sécurité du vol. Au lieu de 17h30, l’avion finit par décoller à 19h30 et donc à la nuit, avec à son bord Juvénal Habyarimana, Cyprien Ntaryamira [le président du Burundi, NDLR] et leurs chefs d’état-major respectifs. Le piège s’est refermé lorsque Museveni a salué les deux présidents. Il fallait que le Falcon 50 arrive à Kigali à la nuit noire. Cela faisait partie du plan. Des signes avant-coureurs auraient pu être détectés : renforcement du nombre des soldats du FPR, amplification du trafic avec l’Ouganda, va-et-vient en augmentation à Mulindi [quartier général de Paul Kagamé, NDLR], refus de toute inspection par la Minuar [Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda, NDLR][…] population tutsie quittant Kigali…Lire la suite...
Paroles d’honneur, du capitaine Paul Barril, Éditions Télémaque- L’Essor de la Gendarmerie nationale, 256 pages, 19,90 €.
http://www.valeursactuelles.com/comment-le-rwanda-a-bascule-dans-lhorreur-49734

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“Uwigize agatebo ayora ivi”. Ubutegetsi bukugira agatebo ukariyora uko bukeye n’uko bwije.

"Ce dont j’ai le plus peur, c’est des gens qui croient que, du jour au lendemain, on peut prendre une société, lui tordre le cou et en faire une autre."

“The price good men pay for indifference to public affairs is to be ruled by evil men.”

“The hate of men will pass, and dictators die, and the power they took from the people will return to the people. And so long as men die, liberty will never perish.”

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