Informations sur le drame rwandais
Sigles et abréviations
ADM: Administration (du personnel)
AFP: Agence France Presse
BEM: Brevet (Breveté) d'Etat-Major
BEMS: Brevet (Breveté) d'Etudes Militaires Supérieures
BEMSG: Brevet (Breveté) d'Etudes Militaires Supérieures de la Gendarmerie
Bn Cdo: Bataillon Commando
CR : Compte -rendu
EMAR: Etat-Major de l'Armée Rwandaise
EMGdN: Etat-Major de la Gendarmerie Nationale
FAR: Forces Armées rwandaises
FPR: Front Patriotique Rwandais
INT: Intelligence (Renseignements)
MAGERWA: Magasins Généraux du Rwanda
MINADEF : Ministère de la Défense
MINUAR: Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda
OPS: Opérations
RL : Référence lettre
RT: Référence Télégramme
RTLM: Radio Télévision Libre des Mille Collines
1-Aperçu historique
Selon les travaux des chercheurs, anthropologues et ethnologues qui ont débuté à l'exploration du Rwanda par les Européens vers la fin du 19ème siècle et dont les premiers ont été publiés depuis les années 1940, le peuple rwandais est composé principalement de trois ethnies, Abahutu (Bantous), Abatutsi (Nilo-hamitiques) et Abatwa (Pygmoïdes), répartis dans des clans. D'après les recensements qui étaient effectués par l'administration coloniale depuis le Rwanda moderne (1900) et repris par les historiens, Abahutu agriculteurs présentés sous le sigle Hutu composent 85%, Abatutsi éleveurs présentés sous le sigle Tutsi composent 14%, Abatwa chasseurs présentés sous le sigle Twa forment 1%. Tandis qu'au recensement général effectué par la deuxième république et le PNUD en août 1991, les Tutsi se trouvant à l'intérieur du Rwanda composaient environ 8,4% de la population. Mais la catastrophe rwandaise de 1994 peut avoir changé les statistiques. Le régime actuel du FPR cache le détail des résultats du recensement de la population qu'il a effectué en 2002.
Les Twa seraient les premiers occupants du Rwanda. Les Hutu sont arrivés en deuxième lieu. Tandis que les Tutsi sont les derniers. Les trois ethnies se sont implantées respectivement et successivement plusieurs siècles l'une après l'autre.
Le Rwanda ancien fut un ensemble de royaumes des clans Hutu, indépendants, juxtaposés et pacifiques. Le roi Hutu était appelé Umwami (Abami au pluriel). L'histoire ne parle pas de l'organisation politique des Twa qui vivaient à l'état primitif dans la forêt.
Les Tutsi ont bénéficié de la bonne hospitalité des populations autochtones trouvées sur place et se sont intégrés progressivement et pacifiquement dans les royaumes Hutu. A la fin du XIème ou du XIIIème siècle selon les versions historiques, le nommé Gihanga, le 11ème de la lignée de Kigwa (l'un des premiers Tutsi arrivés au Rwanda), a créé un petit royaume Tutsi calqué sur les royaumes Hutu. Il se fera reconnaître par les autres monarques des territoires qui formeront le Rwanda. Cependant la façon dont il s'est fait reconnaître n'est pas élucidée ! Cette reconnaissance se transmettra de père en fils entre les descendants de Gahima-Kanyarwanda, le fils aîné de Gihanga et ceux des autres monarques. Les différents territoires ou royaumes finiront par s'affranchir de cette domination et le royaume de la dynastie issue de Gihanga se réduira à ce qu'on appelle le"Rwanda rwa Gasabo", situé près et au Nord-Est de Kigali. Ce royaume évolua sous la dynastie du clan Abanyiginya (clan Nyiginya), une branche des descendants de Gahima-Kanyarwanda. C'est au XV ème siècle que les monarques Tutsi du Rwanda rwa Gasabo entreprendront la guerre de conquête des royaumes Hutu pour les fondre enfin en un seul royaume central Tutsi, le Rwanda actuel. Les monarques Hutu sont tués et leur titre d'Umwami est désormais réservé au seul roi Tutsi. Les rescapés prendront le titre d'Umuhinza (Abahinza au pluriel), c'est-à-dire maître des pluies et des récoltes. Cependant la destruction des royaumes Hutu a été une tâche de longue haleine, si bien que les dernières conquêtes furent réalisées par le colonisateur allemand tout au début du 20 ème siècle dans les préfectures de Ruhengeri et de Gisenyi au nord-ouest du Rwanda.
Le Rwanda contemporain fut donc une Monarchie féodale absolue Tutsi-Nyiginya qui s'est formée au fil des années après avoir détruit des royaumes autonomes Hutu par des guerres de conquête. Cette monarchie a duré au moins 400 ans, sous la dynastie du clan Abanyiginya, jusqu'à la Révolution sociale de 1959-1961. Le clan Abanyiginya fournissait les rois et une coalition d'autres clans Tutsi dominée par le clan Abega (clan de Paul Kagame) fournissait les reines-mères qui co-régnaient avec leurs fils. Durant cette monarchie les Hutu étaient traités comme des esclaves de l'aristocratie et la bourgeoisie Tutsi et ce de père en fils; les Tutsi formaient l'aristocratie et la bourgeoisie à l'exception d'une catégorie de simples citoyens, mais toujours considérés comme supérieurs aux Hutu étant donné qu'ils ne participaient pas aux servitudes réservées à ces derniers; les Twa sédentarisés étaient marginalisés et utilisés comme des bouffons ou des bourreaux de la cour de l'aristocratie Tutsi, pendant que d'autres, dénommés Impunyu, vivaient encore à l'état primitif dans les forêts. L'administration coloniale allemande de 1900-1916 et belge 1916- 1961 renforça la domination de l'aristocratie Tutsi.
La révolution sociale de novembre 1959- septembre 1961 abolit la monarchie et instaura la république par le référendum du 25 septembre 1961. L'aristocratie Tutsi n'acceptant pas le nouvel ordre établi prit le chemin de l'exil. La plupart s'installèrent dans les pays voisins du Rwanda, notamment l'Ouganda, le Burundi, la République Démocratique du Congo, la Tanzanie et le Kenya. Le Rwanda recouvra l'indépendance le 1 juillet 1962.
Les fils et filles de l'aristocratie en exil s'enrôlèrent dans les armées des pays voisins du Rwanda, principalement dans l'armée ougandaise, la National Resistance Army (NRA) dont ils forment l'élite. Dès 1987 ils créèrent le Front Patriotique Rwandais (FPR) dans le but de reconquérir le pouvoir au Rwanda par les armes. Puis le FPR attaqua le Rwanda depuis le 1er octobre 1990 à partir de l'Ouganda. Il interrompit le processus de rapatriement pacifique des réfugiés qui était déjà en phase de finalisation entre le Rwanda, l'Ouganda et le HCR pour la seule raison que ce processus ne lui permettrait pas la prise totale du pouvoir.
2-La guerre d'octobre 1990
Au déclenchement de la guerre d'octobre 1990 à partir de l'Ouganda par le Front Patriotique Rwandais (FPR) le peuple rwandais a ressenti cette guerre comme une guerre de revanche et de reconquête du pouvoir. Il y eut des représailles contre les Tutsi de l'intérieur considérés à tort ou à raison comme des complices (cotisations et enrôlement de leurs enfants au FPR), dans certaines régions du pays; mais le gouvernement a toujours pu les maîtriser. Tout au long de la guerre le FPR a tenté de provoquer les troubles interethniques, massacrant les populations Hutu sur son avancée, dans les zones sous son contrôle et derrière les positions des Forces Armées Rwandaises (FAR) après les avoir contournées. Il a attaqué et détruit les camps des déplacés de guerre par le même procédé. Il a fait la pose des mines antitank et antipersonnel ainsi que des grenades piégées et des bombes à retardement dans la zone sous contrôle gouvernemental, sur les routes, dans les moyens de transport en commun, les lieux publics tels que les gares et les marchés, près des écoles et autres lieux fréquentés par les enfants. La population répliquait encore par des représailles contre les Tutsi de l'intérieur. Cependant chaque fois les Forces de l'ordre avaient pu contenir les troubles et rétablir l'ordre. Tandis que le Président Juvénal Habyarimana s'adressant à la nation a invité la population à la retenue pour ne pas tomber dans le piège du FPR qui cherchait à tout prix à provoquer la confrontation interethnique. Son message était souvent rediffusé par la Radio Nationale (Radio Rwanda). La stratégie de lutte du FPR caractérisée par les massacres des populations Hutu n'a donc fait qu'attiser le sentiment de la guerre de revanche. La seule offensive de février 1993 a fait plus de 40.000 victimes dans les préfectures de Byumba et Ruhengeri situées au nord du pays.
La guerre d'octobre 1990 a détruit l'unité du peuple rwandais qui vivait en parfaite harmonie. La manifestation de la joie dans certains milieux Tutsi à l'annonce de l'invasion, l'exode des jeunes Tutsi pour s'enrôler dans l' Armée Patriotique Rwandaise (APR) en Ouganda alors qu'ils ne s'étaient jamais intéressés à la carrière des armes au sein des FAR, les cotisations, la collecte de renseignements, la manifestation de la joie lorsque le FPR gagne du terrain et de la tristesse lorsqu'il perd la bataille furent des facteurs de suspicion, de méfiance et de destruction de l'unité nationale.
Massacres des populations civiles et assassinats politiques comme stratégie de la guerre de Paul Kagame:
La logique de la guerre à tout prix; stratégie sanguinaire du pire :
Dépeuplement de certaines zones des Hutu pour en faire des Tutsilands dans le nord du Rwanda (les communes Muvumba, Ngarama, Bwisigye, Kiyombe, Mukarange, Cyumba, Kibali, Kivuye, Cyungo, Kinigi, Butaro, Cyeru et Nyamugali); attaques des camps des déplacés de guerre (Rwebare, Rukomo, Kisaro, Buyoga, Kirambo, Rebero-Bwisige, Eglise adventiste de Shingiro-Mukingo-Ruhengeri, Nyacyonga);
Massacres des populations dans des sites tels que stade de Byumba, camp Gabiro, camp Kigali, camp Kami, camp Gako, camp Mubona, camp Mukamira, camp Bigogwe, Nyarubuye, ranch Mpanga, Pont Rusumo et environ, Ntarama et Mbyo au Bugesera, Mugina, Ville de Butare, Mudasomwa, Kabarondo, Sake, Kabgayi et Musamo dans la Commune Ntongwe pour ne citer que ceux-là;
Fosses communes à Ngarama, Buyoga, Kisaro, Rwamagana, Murambi, Rusumo, Nyarubuye, Kabutare, Ngorolero, Tumba, Mugambazi, Bugesera, Kibali, Kabgayi, Kabagali, Gikoro, Ramba, Gikomero, Bicumbi, Kibungo (Chantier Chinois) etc…..;
Terrorisme aveugle (pose des mines antitanks et anti-personnelles, grenades piégées dans des lieux publics, bombes à retardement dans des lieux publics et moyens de transport en commun); Une cinquantaine d'attentats ont été recensés de 1991 à 1993.
Assassinats politiques pour provoquer les troubles, tels que Emmanuel Gapyisi, Fidèle Rwambuka, Félicien Gatabazi, Martin Bucyana, Alphonse Ingabire Katumba.
Massacres de la population de la Zone Tampon (démilitarisée) dite DMZ, après la signature de l'Accord de Paix d'Arusha en date du 04 Août 1993. Le FPR a poursuivi les actes de violence qui ont rongé cette paix amorcée. Des attaques répétées contre les populations civiles dans et en dehors de la DMZ, des préparatifs à la reprise des hostilités avec notamment les recrutements, les infiltrations, les approvisionnements en armes et munitions, les assassinats politiques,... qui ont conduit à la catastrophe rwandaise déclenchée par l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.
Le FPR a déclenché instantanément l'offensive généralisée le 7 avril 1994 dans le but d'entraver l'action de pacification des autorités administratives et politiques ainsi que l'intervention des Forces Armées Rwandaises (FAR) pour le maintien et le rétablissement de l'ordre public. Cette reprise des hostilités lui a permis de massacrer le maximum de Hutu sous prétexte de vengeance aux yeux de l'opinion internationale mal informée de sa stratégie, alors que c'était ainsi planifié. Une campagne médiatique mêlée d'émotion sur les massacres de Tutsi a aveuglé, intoxiqué et envenimé l'opinion, voilant ou occultant le massacre des Hutu par le FPR.
3-Attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du Président Juvénal Habyarimana
Rappelons que cet attentat a coûté la vie aux personnes suivantes :
Président Juvénal Habyarimana du Rwanda, Président Cyprien Ntaryamira du Burundi, Génral-major Déogratias Nsabimana Chef d'Etat-major de l' Armée Rwandaise, Colonel Elie Sagatwa Secrétaire particulier du Président Habyarimana, Major Thaddée Bagaragaza Officier d'ordonnance du Président Habyarimana, l'Ambassadeur Juvénal Renzaho Conseiller du Président Habyarimana aux Relations Extérieures, Dr Emmanuel Akingeneye Médecin privé du Président Habyarimana, M. Bernard Ciza Ministre Burundais du Plan, M. Cyriaque Simbizi Ministre Burundais de l'Information, les membres d'équipage Français Major Jacky Héraud, Jean Pierre Minaberry et Jean Michel Perrine.
Indices de planification de l'Assassinat.
Réunions de planification de l'assassinat:
Il y eut plusieurs réunions de planification de l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana et même des tentatives avant l'invasion du Rwanda le 1 octobre 1990:
*la réunion du 10 mars 1989, tenue à Kampala, Nakasero State House et présidée par Museveni;   ;
*la réunion du 16 mars 1989, tenue à Kampala, Entebbe State House;
*la conférence du 09 mai 1989 tenue à Kampala, Nakasero State House, présidée par Museveni en présence de Mwalimu Julius Nyerere, Fred Rwigema, Peter Bayingana, Kiiza Besigye, John Mwesigye, mais aussi Chief Mashood Abiola de la société nigériane ITT et Tiny Rowlands du groupe LONRHO;
*la réunion spéciale tenue à Mbuja Military Headquarters Barracks en présence de Museveni, Salim Saleh Akandwanaho, Fred Rwigyema, Chris Bunyenyezi, Drago, Karate et Kazini;
*la réunion du 20 avril 1990, tenue à Mbarara, Rwagitura State House, Mbarara; la réunion de debriefing en présence du Président Museveni ;
*la réunion d'échange d'informations tenue à Musasani State House au cours de laquelle un plan d'attentat contre le président Juvénal Habyarimana à Kigali, à l'Hôtel Kiyovu fut approuvé ;
*la réunion du 28 avril 1990 tenue à Manchester au Royaume-Uni ;
*la réunion du 30 avril 1990 tenue à Kampala, International Conference Centre ;
*la réunion de Kampala où l'on envisageait un plan d'attentat contre le Président Habyarimana au palais présidentiel de Kigali.
Les réunions de planification ont été poursuivies pendant la guerre d'octobre 1990
-Au cours du troisième trimestre de l'année 1993, le président Yoweri Kaguta Museveni a organisé une réunion de planification au State House d'Entebbe. Cette réunion regroupait entre autres trois représentants du FPR, trois du Burundi dont le chef d'Etat Major des FAB Lieutenant Colonel Bikomagu Jean, le Ministre des affaires étrangères tanzanien Joseph Rwegasira et le Directeur des services de renseignements tanzaniens Major Général Amran Kombe.
-La réunion du 20 décembre 1993 de Westminster au Royaume-Uni a pris des résolutions dites «resolutions of Westminster, UK» dont l'une est la suivante : «Les plans élaborés par le gouvernement britannique en vue d'assassiner deux ministres rwandais (dont les noms ne sont pas précisés) furent rejetés par l'Ouganda, les Etats-Unis et la Tanzanie, plaidant pour la concentration de tous les efforts sur l'assassinat de Habyarimana».
-En date du 21 février 1994 dans la soirée, le FPR a organisé une réunion à l'Hôtel Méridien Umubano sur le sort à réserver au Président Habyarimana. Les partis d'opposition pro-FPR étaient invités à cette réunion. Le Ministre Félicien Gatabazi, Secrétaire Exécutif du PSD (Parti Social pour la Démocratie), fut aussi convié in extremis à cette réunion au cours de la même soirée. Cette sortie nocturne permit au commando du FPR de se mettre en place devant sa résidence pour attendre son retour. Gatabazi a refusé de cautionner le plan de tuer le Président Habyarimana présenté par les responsables du FPR. Il fut assassiné à l'entrée de son domicile à Kimihurura par le commando FPR qui l'attendait.
-Trois jours avant le Sommet de Dar-es-Salaam, une réunion de mise au point quant aux derniers préparatifs de l'assassinat du Président Habyarimana a eu lieu au camp militaire de Mwenge, à quelques kilomètres du centre ville de Dar es Salaam. Au même moment, les éléments du FPR et de la MINUAR chargés d'abattre l'avion présidentiel parachevaient leur entraînement au lance-missile dans le Nord de l'Ouganda, à Naguru.
Les rapports de renseignements militaires faisant état de la planification et de la volonté soutenue du FPR pour assassiner le Président Juvénal Habyarimana:
La lettre N° 070/G2.2.2.4 du 21 Novembre 1993 signale la présence d'un escadron d'Inkotanyi infiltrés dans la Capitale Kigali pour enlever et assassiner le Chef de l'Etat.
La lettre N° 078/G2.2.4 du 28 Novembre 1993 réaffirme la présence de ce groupe dont la mission était d'opérer les assassinats des autorités dont le Chef de l'Etat, les Chefs d'Etats-Majors et les officiers supérieurs.
Selon le message intercepté du FPR en date du 28 décembre 1993, le commandement du FPR à Mulindi a indiqué à Kayonga (Comd du Bn FPR à Kigali) le plan relatif à l'assassinat du Président de la République et des autorités civiles et militaires. En voici l'extrait :
« ....Le but général est de faire de nouveau état d'arrestations des principales personnalités du Régime Juvénal Habyarimana et de liquidations physiques de certaines autorités militaires et civiles à la date et aux ordres précis......La liste des mourants (ceux qui doivent mourir) vous parviendra après, mais le numéro UN est justement connu! ». Ce numéro UN n'était autre que le Président Habyarimana.
La lettre N° 102/G2.2.4 du 31 Décembre 1993 signale que le Président de la République allait être assassiné par le FPR pour faire tomber le Rwanda dans la même situation que le Burundi avec l'assassinat du Président Melchior Ndadaye.
La lettre N° 005/G2.2.4 du 05 janvier 1994 signale que le FPR au CND possède des missiles SAM 7.
L'arrivée du bataillon du FPR à Kigali le 28 décembre 1993 a créé un sentiment d'orgueil dans le milieu pro FPR de telle manière que certains ont commis l'indiscrétion en vantant la puissance dudit bataillon dès les premiers jours. Les infiltrés qui ont été déversés dans la ville de Kigali ce jour-là, selon le rapport du commandant du bataillon PM susmentionné, n'étaient certainement pas tous briefés sur la discrétion et ont raconté que le FPR avait amené des armes non contrôlées et non autorisées.
La lettre N° 012/G2.2.4 du 11 janvier 1994 signale que le FPR avait planifié l'assassinat du Chef de l'Etat le 05 janvier 1994 lors de sa prestation de serment comme président de la transition élargie au FPR conformément aux accords de paix d'Arusha. Le coup a été déjoué par la présence massive et la vigilance de la Garde Présidentielle. Les Tutsi déclaraient eux-mêmes qu'ils venaient de manquer ce coup.
Selon la lettre N° 013/G2.2.4 du 12 Janvier 1994, une ougandaise nommée Fatu (Fatou) travaillant à l'Ambassade de l'Ouganda à Kigali, très proche du FPR a dévoilé à une jeune fille de père rwandais expatrié en Ouganda et de mère ougandaise Hima, et qu'elle croyait être également pro-FPR, que le FPR a tenté de tuer le Président Habyarimana pendant ses déplacements par route, mais qu'il a échoué à cause des mesures de sécurité prises par la Garde Présidentielle. Elle a ajouté que le Président Habyarimana sera abattu à bord d'un aéronef et que ça passera inaperçu.
La lettre N° 022/G2.2.4 du 22 Janvier 1994 signale la saisie sur un passeur dans la commune Muhura-Byumba d'une lettre adressée à Kagame par un certain Zubere de Nyamirambo disant qu'il n'était pas facile d'assassiner le Président Habyarimana sauf avec au moins 100 Hommes en tenue civile.
La lettre N° 027/G2.2.4 du 29 Janvier 1994 signale que le FPR est décidé d'assassiner ou d'appréhender le Président de la République à la Présidence ou dans sa résidence à Kanombe.
Selon la lettre N° 041/G2.2.4 du 14 Février 1994, un militaire belge de la MINUAR a livré à un officier des Forces Armées Rwandaises que le Bataillon du FPR au CND est surarmé et possède des armes lourdes : Canons Sans Recul, lance-roquettes multiples, des Mitrailleuses de tous genres. Il a ajouté qu'il y avait certitude que ledit Bataillon possédait des missiles qu'on pensait être des SAM 7. En effet le FPR avait déjà abattu un avion de reconnaissance et un hélicoptère des FAR avec les missiles supposés être SAM 7.
La lettre N° 048/G2.2.4 du 25 Février 1994 signale que TWAGIRAMUNGU (alors Premier Ministre désigné du Gouvernement de transition) doit honorer la promesse qu'il a faite au FPR de susciter les clivages ethniques et régionales en vue de provoquer une guerre civile et justifier l'attaque du FPR comme libérateur du peuple opprimé
D'après un autre rapport d'un informateur belge qui a reçu les confidences de Mr Twagiramungu Faustin lors de sa participation en Belgique, à la réunion de concertation des partis politiques adversaires au MRND, Habyarimana devait être déposé par un coup d'état institutionnel ou disparaître par élimination physique.
La lettre N° 047/G2.2.4 du 26 Février 1994 rapporte que l'assassinat de Félicien Gatabazi Secrétaire Exécutif du Parti PSD et Ministre des Travaux Publics et de l'Energie, et de Martin Bucyana, Président du Parti CDR n'a pas déclenché la guerre civile comme le FPR le souhaitait. C'est pourquoi le FPR veut assassiner le Président de la République afin de provoquer la colère des Hutu.
Le 3 mars 1994 il fut découvert la lettre en Anglais datée à Byumba le 14 janvier 1994 signée Colonel Alexis Kanyarengwe président du Front Patriotique Rwandais, avec l'adresse du siège du FPR, 3 av. de l'Observatoire, Box 8, 1180 Bruxelles Belgique, dont l'objet est l'élimination du Président Juvénal Habyarimana et une liste de personnalités. Elle énonce le plan d'abattre le Président Habyarimana à bord de son aéronef et contient une liste de plus de 200 cadres intellectuels Hutu de catégories différentes. Voici la traduction personnelle d'un lecteur:
« Le Front Patriotique Rwandais a l'honneur de transmettre ses salutations à tous ses membres résidant au Rwanda et outre-mer. Il remercie tous ceux qui ont contribué pécuniairement, par des idées et par le travail manuel pour le faire avancer. Les membres exécutifs du FPR veulent réassurer ses supporters et sympathisants que les plans de chasser Habyarimana et sa clique de Hutu du pouvoir avancent doucement mais prudemment. L'intensification de la sécurité de Habyarimana n'a pas changé les plans ni dissuadé les membres et les supporters. Nous examinons avec nos conseillers comment détruire son avion. Les troupes du FPR qui sont à Kigali rapportent que la grande partie des masses (indigènes) Hutu supporte directement ou indirectement la tyrannie de Habyarimana. Les Hutu qui vivent outre-atlantique particulièrement en Amérique du Nord mènent des activités visant à arrêter notre plan. Vous êtes urgemment priés d'entreprendre des actions contre eux et nous transmettre leurs noms ainsi que ceux de leurs membres de familles. Nous avons reçu de Kigali d'autres Hutu opposés à notre plan. Nous avons besoin de connaître exactement leur groupe ethnique, le nombre de leurs familles et là où ils résident. C'est urgent car notre plan sera exécuté en peu de jours ».
Le 09 mars 1994, lors d'une séance de négociations organisée à Ngondore (Byumba) par la MINUAR entre le FPR et les FAR sur la détermination des zones de rassemblement, le Colonel Stanislas Biseruka et le Lieutenant Colonel César Kayizari tous les deux du FPR ont pris à part le Col BEMSG Aloys Ntiwiragabo et lui ont révélé que « le Président Habyarimana doit être tué, car c'est lui seul qui constitue l'obstacle à la prise du pouvoir par le FPR », et que malheureusement, disaient-ils, ils ne trouvent pas de complices au sein des FAR.
La lettre N° 082/G2.2.4 du 02 Avril 1994 rapporte que les objectifs du FPR seraient la combinaison des assassinats des autorités civiles et militaires et leaders des partis politiques proches du MRND et éliminer spécialement le Chef de l'Etat et le Chef d'Etat-Major de l'Armée Rwandaise, déclencher simultanément l'offensive généralisée et foncer sur Kigali. Ces attaques étant prévues entre le 03 et le 09 avril 1994. En effet c'est ce qui s'est passé!
Le 03 avril 1994 un Lieutenant Belge de la MINUAR du nom de Hebron a déclaré dans un cabaret de Nyamirambo (Kigali) que le Président Juvénal Habyarimana devait être tué (AJPR)
Le 03 Avril 1994, se trouvant à sa résidence privée de Gisenyi, le Président Habyarimana a reçu le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU, le Dr Jacques Roger Booh Booh qui l'a informé de la menace de mort proférée par Paul Kagame qui a juré de l'éliminer.
Le 5 avril 1994 une Tutsi proche du FPR a signalé que le FPR projetait la reprise des hostilités le 7 ou le 9 avril 1994. Elle a ajouté que les Tutsi avertis ont commencé à faire des provisions.
Depuis le mois de janvier 1994, peu de temps après son installation au CND, le FPR avait exigé que le décollage et l'atterrissage à l'Aéroport de Kanombe se fassent vers et à partir de l'Est uniquement sous prétexte que des avions survolant le Secteur Ouest étaient soupçonnés d'être en mission de reconnaissance de ses positions qui ne se limitaient qu'à la parcelle du CND. Cette canalisation consistait plutôt à priver les avions du Président de la République et des FAR de la possibilité de manœuvrer en discrétion.
Réunions guet-apens et complots déjoués :
Réunion guet-apens d'Entebbe le 7 mars 1993 .
En date du 07 mars 1993, le Président Museveni de l'Ouganda de connivence avec Paul Kagame, organisa une rencontre dite de concertation en vue d'une réconciliation entre le Président Habyarimana et le Colonel Kanyarengwe le président du FPR.
Le lendemain de cette rencontre, un sommet des Chefs d'Etat était prévu à Arusha sur le problème de négociations d'un accord de paix. Paul Kagame qui avait depuis longtemps décidé d'abattre l'avion qui transportait Habyarimana avait planifié le forfait qui heureusement a été déjoué.
Les services des renseignements et de sécurité du Président Habyarimana avaient été informés d'un plan de piégeage de l'avion présidentiel à l'aéroport d'Entebbe. Des mesures préventives de sécurité furent prises pour la protection de l'avion présidentiel à l'aéroport d'Entebbe. Les pilotes furent instruits de ne jamais quitter l'appareil. Un détachement de garde rapprochée de l'avion durant tout le temps qu'il est resté au sol fut renforcé.
En effet l'avion présidentiel devait être piège au moyen d'un engin explosif à retardement qui devait exploser quelques minutes après le décollage pour ainsi simuler un accident technique.
Le commando qui était chargé d'exécuter le forfait n'a pas pu trouver l'occasion d'agir suite à l'œil vigilant des hommes de sécurité. Il y eut tentative de chasser de l'aéroport les pilotes et les agents de sécurité de l'avion présidentiel, mais elle fut sans succès suite à l'opposition farouche et la détermination des intéressés.
Réunion guet-apens de Kinihira en mai 1993.
Au cours du mois de mai 1993, une première rencontre entre le président Habyarimana et le Président du FPR, le Colonel Alexis Kanyarengwe, fut organisée à Kinihira dans la zone tampon. Le GOMN (Groupe d'Observateurs Militaires Neutres), créé en septembre 1991 sous l'égide de l'OUA et chargé de surveiller l'application du cessez-le-feu devait superviser les préparatifs et le déroulement de cette rencontre. Il devait également assurer la sécurité des autorités qui devaient participer à cette réunion. Le Général Mbita d'origine Tanzanienne en assurait le commandement.
Il savait pourtant que la zone comprise entre Base et Kinihira était occupée d'une façon permanente par les militaires bien armés du FPR déguisés en civils.
Le danger était prévisible, le complot avait déjà été réalisé pour prendre en otage le chef de l'Etat sur place à Kinihira ou au besoin le laisser tomber dans une embuscade du FPR dans cette zone tampon de plus ou moins 25 km de parcours.
En effet le FPR déploya ostensiblement ses militaires vivant clandestinement dans cette zone démilitarisée sous prétexte d'une mission de jalonnement de l'itinéraire commandée unilatéralement par les autorités FPR. C'était ces mêmes militaires qui attendaient le passage du Président Habyarimana.
Evidemment une solution surprise fut trouvée pour déjouer le plan. Le chef de l'Etat devait quitter Kigali par Hélicoptère escorté par un deuxième et après être rassuré de l'arrivée sur les lieux des cérémonies des éléments de la garde présidentielle pour sa protection.
Preuves d'assassinat du Président Juvénal Habyarimana par le FPR.
Les extraits des messages suivants du commandement du FPR interceptés, ajoutés aux indices de planification susmentionnés, suffisent pour prouver que c'est le FPR qui a assassiné le Président Habyarimana, et est d'office responsable de la tragédie rwandaise de 1994.
-« Nous avons entendu la voix de Radio Rwanda disant que le tyran et le Président Burundais sont morts par accident inopiné. Ce n'est pas possible pour nous! Nous ne croyons pas comme Ikinani cyananiye abagome n'abagambanyi (c'est à dire l'invincible) soit mort. Bref, nous félicitons les groupes d'actions en profondeur. La victoire veut dire avantage remporté à la guerre sur autrui. Moral Haut »
-« RMT du 06 Avril 1994 à 09H00 la réunion qui devrait avoir lieu à Mulindi ce jeudi 07 avril 1994 est annulée. Je vous remercie et vous félicite de l'opération d'hier. La récompense est à vous pour le moment. Toutes les unités doivent se mettre en état d'alerte. La guerre commence... »
-« Vous confie la mission de terminer le projet comme je vous l'ai précisé. Le plan est presque terminé. Les gorilles (Hutu) ont échoué et les bergeronnettes (Tutsi) ont gagné le match .... »
-Message de félicitations du FPR intercepté le 7 avril 1994 à 08h45
« Mbarara, Kisoro-Kamwezi-Gatuna-Kasese.
Vous informons que la mission de notre Escadron renforcé s'est soldée par une réussite brillante contre le MRND-CDR et le FRODEBU-PALIPEHUTU. Sachez que le Chef du pays du Sud (Burundi) a succombé avec son Ministre du Plan et celui des Communications. Dans la Ville principale (Kigali) on tire dans toutes les rues. Il y aurait aussi des arrestations arbitraires dans ladite ville. Souvenez-vous non seulement de l'expérience d'Angola que nous avons échappé de justesse mais aussi celle du Libéria. Nous continuons d'attendre la réaction de nos amis du pays du Sud pour vous donner les nouvelles instructions. Le Chef (Museveni) a regagné Kampala sans problème et la communication de ses services avec nos éléments intérieurs s'est passée dans des meilleures conditions et cela avec l'aide de la Communauté Belge, et les Eléments du pays du Sud nous ont beaucoup aidés pour la Réussite de notre mission qui n'était pas facile à réaliser. Nous remercions sincèrement tous ceux qui ont contribué à la Réussite de la mission de notre Escadron renforcé. Nous félicitons spécialement les spécialistes infiltrés dans la Ville Principale pour réorganiser l'Escadron. Pour chacun de vous le renfort important vous arrive incessamment. Le Chef (Museveni) est prêt à nous tenir comme d'habitude la main forte et nous promet de nous accompagner jusque dans la Ville Principale. Il reste à savoir si Bikomagu serait d'accord pour monter à partir du sud afin que nous nous rencontrions dans la ville principale et ainsi mettre fin au régime de terreur dans le pays ennemi et du sud actuellement sans têtes. Courage et reste sur le qui vive. Veillez sur la zone tampon (toute) afin que l'ennemi ne l'occupe en 1ere minute lors de la reprise de la guerre. Les éléments Palipehutu en entraînement dans le pays ennemi pourraient combattre du côté des forces gouvernementales mais cela n'augmente rien à une armée retranchée de son Chef et Chef d'Etat-major très apprécié par les hommes de troupe. Courage, notre réussite est irréversible et on pourra nous donner Rendez-vous tous dans la Ville Principale d'ici peu ».
N.B. Les noms entre parenthèses mis en clair par le rédacteur pour faciliter la compréhension.
Des extraits d'autres messages interceptés :
-«Nous avons tué le Grand Chef avec l'aide de nos amis belges. Malheur à la deuxième ethnie».
-« C'est une date inoubliable pour nous et même pour notre ethnie .... Si le Président de la République est tué, on peut dire que nous sommes sûrs de la victoire ... ».
-« Nous avons pensé que le Plan du 06 avril 1994 se déroule dans le calme et dans le cadre Institutionnel mais les dispositions prises dans la nuit du 05 Avril par les autorités et les Blancs étaient des dispositions normales. Malheureusement que les dispositions prises pour éviter tout échec n'ont été que très partiellement suivies. Voilà ».
Fausse Boîte noire
Enigme autour de la fausse Boîte noire dissimulée dans les locaux des NU pendant 10 ans.
Source : Démenti du rapport Mutsinzi sur l'attentat du 6 avril 1994 contre le Falcon 50 du Président Juvénal Habyarimana. Synthèse du témoignage de l'ancien Chef des renseignements militaires à l'Etat-major de l'Armée Rwandaise.
Lorsque le Falcon 50 du Président Juvénal Habyarimana a été abattu dans la soirée du 06 avril 1994, comme par miracle, il est tombé dans les jardins de la Résidence Présidentielle à Kanombe située, en effet, dans l'axe Est d'approche, d'atterrissage et de décollage de l'Aéroport International Grégoire Kayibanda (Aéroport de Kanombe). L'avion s'est donc écrasé à l'intérieur d'une zone sécurisée. Après le crash de l'avion on a requis le concours des Militaires de la coopération française instructeurs au Bataillon Para pour rechercher la Boîte Noire dans les débris et sur l'épave du Falcon 50. En effet le Commandement de la Garde présidentielle savait que l'avion avait une Boîte noire, mais personne ne connaissait la boîte noire pour pouvoir l'identifier. Apparemment les instructeurs Para de la coopération française ne la connaissaient pas non plus, tel qu'on va le voir ci-dessous. Les mécaniciens de bord de l'avion Para Noratlas se trouvaient avec l'avion à Dar-es-Salaam, car l'avion avait été requis pour transporter la Délégation rwandaise.
Toutefois les deux équipes de fouille ont retrouvé un boîtier noir et ont convenu que c'était la boîte noire. La Garde Présidentielle a remis ce boîtier à l'Etat-Major de l'Armée Rwandaise (EMAR). Comme personne à l'EMAR ne connaissait non plus la Boîte noire, on a pris ce boîtier comme une Boîte noire authentique. Le Directeur Général de l'Aéronautique, Mr Stanislas Simbizi a aussi pris soin de récupérer les Bandes magnétiques d'enregistrements des Communications de vols et le Registre de vols de la Tour de contrôle de l'aéroport et les a remis à l'Etat-major de l'Armée rwandaise pour leur sécurité. Ce matériel fut gardé par le major BAM Gérard Ntamagezo alors mon adjoint. A mon retour de mission de Yaoundé le 9 avril 1994 le major Ntamagezo me le remit. Tout ce matériel a été confié au médiateur, le Président Mobutu, pour sa sécurité et les besoins de l'enquête. Je l'ai remis en mains propres au Président Mobutu le 1 mai 1994 à Gbadolite. Le matériel a été plus tard mis à la disposition du Capitaine Français Paul Barril par le Président Mobutu, car en 1991 le Rwanda avait aussi remis à la France un lance-missile qui avait été saisi sur le FPR au front, et avait demandé à la France d'aider à en identifier le genre et la provenance.
Après les investigations préliminaires et notamment le décryptage des bandes magnétiques, le Capitaine Barril a tenu un débat télévisé au cours duquel il a fait état des pièces à conviction qu'il détenait, y compris la Boîte Noire du Falcon 50 abattu.
Un représentant de la Compagnie Dassault a fait objection sur la possibilité d'avoir retrouvé la boîte noire, disant que l'avion n'avait pas la boîte noire au dernier entretien, c'est-à-dire en octobre ou novembre 1993. Toutefois il n'a pas dit que l'avion n'a jamais possédé une boîte noire. Cela a créé le doute sur l'authenticité de la pièce détenue par le capitaine Barril, mais aussi il a laissé entendre que la boîte noire pouvait avoir été démontée soit à l'avant-dernier entretien après son contrôle, soit entre l'avant-dernier et le dernier entretien. En tout cas ce n'est pas le mécanicien de bord qui aurait démonté cette boîte entre les deux entretiens. Le démontage à l'avant-dernier entretien en préparation de l'attentat semble plus plausible.
Les investigations du juge Bruguière ont permis de découvrir dans les locaux de l'ONU une Boîte noire attribuée également au Falcon 50 Rwandais. Quand le Journal Le Monde a publié des éléments d'enquête du juge Bruguière et révélé la découverte de la boîte noire dans les locaux de l'ONU à New York, les différentes hautes personnalités de l'ONU se sont agitées et ont prétendu qu'elles ignoraient l'existence de cette boîte noire dans les armoires du Secrétariat Général de l'ONU. Tandis que le Général Dallaire (alors commandant de la force onusienne, la MINUAR) a déclaré au cours d'une conférence à l'Université Nationale du Rwanda (UNR), le 10/04/2004, que cette boîte avait été ramassée sur le lieu du crash le 24 mai 1994, et qu'il l'a envoyé lui-même à l'ONU en mai 1994 (Voir La Nouvelle La Relève No 486 du 15 au 30/04/2004).
Par acquit de conscience l'ONU a mis sur pied une Commission spéciale pour faire le décryptage de la boîte noire découverte dans les armoires de ses locaux. La Commission a attesté qu'il s'agit d'une fausse boîte noire n'appartenant pas au Falcon 50 Rwandais. Les éléments publiés faisaient aussi état d'une tentative de manipulation de ladite boîte pour y injecter les données de vol du 06 avril 1994, mais les manipulateurs ont échoué.
Cinq (5) ans plus tard, l'article de Patrick de Saint-Exupéry paru dans LE MONDE du 08.04.09 nous apprend que cette boîte noire appartenant au Concorde 209 d'Air France, immatriculé F-BVFC, a été trouvée par l'ONU le 27 mai 1994 (bien que le Général Dallaire dise le 24 mai), abandonnée à proximité du crash. C'est donc 7 semaines après l'attentat que l'ONU a trouvé la fausse boîte sur les lieux du crash, 4 ou 7 jours après l'occupation des lieux par le FPR.
Ce que je pense de cette affaire
Les compagnies Dassault et Air France qui entretenaient conjointement l'avion peuvent s'être lancé la balle et l'une n'a pas voulu couvrir l'autre. Celle qui semble être responsable de la disparition de la boîte noire authentique, a alors été obligée, avec ses commanditaires, de chercher une fausse boîte noire de substitution, car la boîte noire authentique devait avoir été détruite après son démontage. Pour faire croire que la boîte noire de substitution venait de l'avion abattu, on l'a d'abord envoyée à Kigali et déposée " à proximité du crash", 7 semaines après l'attentat alors que le FPR occupait le lieu depuis une semaine. Mais le Comité Mutsinzi n'a pas fait des investigations sur la provenance de la fausse boîte noire et son cheminement jusqu'à Kigali pour ne pas dévoiler le circuit!
Les FAR ont gardé la position sur le lieu du crash jusqu'au 20 mai 1994 et se sont exfiltrées dans la soirée du 20 au 21 mai 1994. Le FPR a occupé cette même position le 21 mai 1994 au petit matin. La MINUAR a été sur les lieux le même jour selon Patrick de Saint-Exupéry. La fausse boîte noire ayant été trouvée sur la position 4 ou 7 jours après son occupation par le FPR, ce dernier sait comment elle y est arrivée! La fausse boîte noire a donc été déposée après la première visite de la MINUAR qui n'avait rien trouvé sur le lieu du crash, puis le FPR a appelé la MINUAR pour la ramasser quelques jours plus tard.
Le mutisme déconcertant des Nations Unies
Depuis la mise sur pied de la Commission de décryptage de la fausse Boîte noire l'ONU a repris son mutisme. On dirait qu'elle a abandonné la poursuite des investigations. Or la poursuite de ce dossier peut permettre de savoir comment l'attentat contre l'avion du Président Juvénal Habyarimana a été planifié, quand et par qui la boîte noire de du Falcon 50 présidentiel a été démontée, le cheminement et la manipulation de la fausse boîte noire, et toutes les personnes et/ou organisations impliquées.
Mais d'ores et déjà l'ONU devrait informer le peuple rwandais et la Communauté Internationale des mesures qu'elle a prises contre ses fonctionnaires impliqués dans la dissimulation de la fausse boîte noire, lesquels sont automatiquement impliqués dans sa provenance, son cheminement, sa manipulation et enfin dans la planification de l'attentat comprenant le démontage et la disparition de la boîte noire authentique du Falcon 50 présidentiel.
Sinon, le mutisme, la partialité et la complaisance de l'ONU envers le FPR et ses complices, ainsi que la dissimulation de la vérité sur le drame rwandais, dénotent l'implication de ses hautes personnalités et fonctionnaires dans le drame rwandais.
4-Rupture de l'Accord de Paix d'Arusha par l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana et la reprise de la guerre le 6 avril 1994:
Les Violations des accords de cessez-le-feu et la rupture de l'Accord de Paix d'Arusha par l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana dans le but de provoquer les troubles, les attiser, causer le chaos et l'exploiter pour prendre le pouvoir dans le bain de sang constituent la stratégie ultime de Paul Kagame.
L'assassinat du Président Juvénal Habyarimana le 06 avril 1994 par le FPR, pour provoquer les troubles et créer le chaos, fut la destruction de la digue qu'il incarnait; le déluge qu'est la catastrophe d'avril 1994 a alors submergé tout le pays et l'a plongé dans l'horreur en très peu de temps. Le commanditaire de cet assassinat, le Général Paul Kagame, doit absolument en répondre devant la justice pour la réconciliation du peuple rwandais.
L'assassinat du Président Juvénal Habyarimana survenu au moment où la tension sociopolitique était explosive suite aux difficultés de mise en application de l'Accord de Paix d'Arusha, a été ressenti comme un coup d'Etat sanglant et un acte de terrorisme. Dans un premier temps les partisans du régime ont fait des représailles spontanées contre ceux qui étaient considérés, à tort ou à raison, comme étant impliqués dans ce coup d'Etat pour les empêcher de prendre le pouvoir eux-mêmes. Ces représailles ont vite dégénéré en affrontements et massacres interethniques. Tandis que le FPR a exécuté son plan préétabli et a inventé la catégorie « des Hutu modérés » pour détourner l'attention de l'opinion, confondant dans cette catégorie tous les Hutu massacrés par son armée, qu'il attribuait à la partie gouvernementale et à la population Hutu. En effet à partir du 06 avril 1994, après l'attentat contre l'avion présidentiel, les éléments du FPR infiltrés et positionnés dans les différents quartiers de la Ville de Kigali ont commencé la nuit même à massacrer les Hutu fichés et listés à l'avance.
Le FPR a repris les hostilités instantanément pour acculer les FAR à la guerre et à leur propre défense, ainsi priver le gouvernement de ses moyens de pacification, exploiter le chaos et prendre le pouvoir.
En effet à la reprise des hostilités à Kigali, le FPR a attaqué non seulement le camp militaire de la Garde Présidentielle à Kimihurura, mais aussi les Compagnies territoriales et les Brigades territoriales de la Gendarmerie et les a dispersées. Il a attaqué les patrouilles de sécurité de la Gendarmerie en mission préventive et les a dispersées. Il a attaqué le Camp de la Gendarmerie Nationale à Kacyiru qui abritait 8 unités de Gendarmerie et l'a assiégé. Le FPR a ainsi acculé la Gendarmerie à défendre ses propres installations et a empêché les opérations de pacification en s'attaquant aux unités en mission de Maintien et de Rétablissement de l'Ordre Public (MROP).
A partir du 10 avril 1994 le FPR a attaqué le Groupe Mobile d'Intervention de la Gendarmerie alors basé au Mont Jali, qui était l'Unité de la Gendarmerie Nationale spécialisée en MROP et équipée pour pouvoir intervenir en dehors de Kigali. Une fois attaquée et assiégée, l'unité était acculée à se défendre et aucun élément ne pouvait plus sortir pour aller faire cesser les massacres, avant d'être délogée et dispersée
Le Bataillon de la Police Militaire (Bn PM) chargé de la discipline dans l'Armée Rwandaise, alors basé à Kami près de l'émetteur de la Radio DW à Kinyinya, a aussi été attaqué et assiégé par le FPR et a été acculé à se défendre. L'unité ne pouvait plus envoyer les détachements dans ses environs et dans la ville de Kigali pour appréhender les militaires excédés qui abandonnaient leurs postions et allaient commettre des crimes.
Le FPR a refusé le cessez-le-feu et sa participation à la pacification du pays proposés par les FAR depuis le 08 avril 1994. Or les FAR ne pouvaient pas tourner le dos au FPR qui tirait sur elles et gagnait du terrain, ou dégager du front beaucoup d'unités pour les envoyer en opération de pacification. Les unités qui avaient été dépêchées en renfort à Kigali n'ont pas pu être dégagées pour retourner dans leurs ressorts respectifs gagnés par les troubles. Il s'agit notamment des Groupements territoriaux de Gendarmerie de Butare et de Kibuye. Cela ne pouvait se faire que si le cessez-le-feu était conclu et respecté.
Le FPR prit la capitale Kigali le 4 juillet 1994 et instaura son régime au milieu du mois de juillet 1994 après trois mois et demi de résistance des FAR pourtant frappées par l'embargo unilatéral des Nations Unies depuis le mois de mai 1994. Le général Paul Kagame, vice-président et ministre de la défense est l'homme fort du régime. Il évincera le président épouvantail Pasteur Bizimungu et le remplacera par la suite.
Autres preuves de responsabilité de Paul Kagame
En novembre 1993 l'Ambassadeur des Etats-Unis au Rwanda Robert Flaten a fait remarquer à Paul Kagame que s'il rompt le cessez-le-feu et reprend la guerre il sera responsable des morts qui en résulteraient. Paul Kagame s'est foutu de cette mise en garde.
Après avoir appris le plan de Paul Kagame d'assassiner le Président Juvénal Habyarimana et de reprendre la guerre, une éminente délégation de Tutsi conduite par Mr Charles Shamukiga s'est rendue au Quartier Général de Paul Kagame à Mulindi pour lui demander d'abandonner son plan, car ce plan exposait les Tutsi. Paul Kagame a rejeté la pétition de la délégation et a répondu que les Tutsi de l'intérieur ont commis le crime de collaborer avec le Régime Hutu.
C'est Paul Kagame seul qui détenait le secret de ce qui allait se produire au début du mois d'avril 1994.
Le 2 avril 1994 Paul Kagame a dit au Général Romeo Dallaire, d'une manière énigmatique, qu'on était à la veille d'un cataclysme et qu'une fois enclenché, aucun moyen ne permettrait de le contrôler. Ce cataclysme fut l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana afin de déclencher les troubles, ainsi que la reprise de la guerre.
Après la rupture de l'Accord de Paix d'Arusha et la reprise de la guerre il a déclaré à Dallaire ce qui suit:
« Cette guerre sera la cause des sacrifices. Si les réfugiés (Tutsi qui étaient à l'Hôtel des Mille Collines) doivent être sacrifiés pour la bonne cause, on considérera qu'ils étaient inclus dans le sacrifice ».
« Quand j'ai demandé à Kagame d'aller directement à Kigali pour arrêter les massacres des Tutsi, il m'a répondu que s'il y avait un prix à payer, ce serait à ces Tutsi de le payer! ».
Il a donc sacrifié les Tutsi de l'intérieur et a fait la guerre à leur détriment, les troubles en général et les massacres en particulier devant lui faciliter la prise du pouvoir.
Il a tout fait pour que rien ne puisse permettre de contrôler le cataclysme qu'il a enclenché:
*Il a rejeté la proposition de cessez-le-feu qui devait permettre aux FAR de rassembler les forces de pacification, alors même que la partie gouvernementale voulait l'associer à la pacification, et cela pour assouvir sa soif du pouvoir au détriment de la population.
*Dans une déclaration faite à la BBC les 9 et 10 avril 1994 il a sommé la MINUAR de quitter le Rwanda endéans 24 heures. Le Général Anyidoho, alors commandant du contingent Ghanéen et adjoint du Général Dallaire, le précise dans son ouvrage: Guns over Kigali, page 41.
*Il a aussi menacé les troupes belges envoyées en mission de sécurité et d'évacuation des étrangers. Dans son témoignage devant le Comité du Sénat belge, M. Willy Claes, Ministre belge des Affaires étrangères en 1994 a précisé que c'est le FPR qui s'est opposé à l'intervention des forces étrangères au Rwanda. M W. Claes l'a aussi déclaré dans une interview qu'il a donnée au journaliste Peter Verlinden en septembre 2009, répondant à la question de savoir si Kagame ne voulait pas la paix mais prendre le pouvoir. Il affirme que Kagame voulait que les Belges partent.
*Il s'est opposé à une intervention d'une force étrangère de pacification et a menacé de la combattre tel qu'il l'a déclaré au Général Dallaire. Celui-ci le précise dans son ouvrage : J'ai serré la main du diable, page 207: « Nous combattrons toute armée d'intervention qui viendra au Rwanda. Laissez-nous résoudre nous-mêmes les problèmes du pays ».
5-Paul KAGAME : L'Homme par qui le génocide est arrivé.
« S'ils doivent être sacrifiés pour la bonne cause, on considérera qu'ils étaient inclus dans le sacrifice » Paul Kagame déclara au Général Romeo Dallaire!
Œuvre de Paul Kagame, le Symbole de l'horreur!
Il convient de rappeler qu'en décembre 1994 le Ministère de l'intérieur rwandais, département du recensement, a diffusé un bilan de 2.105.250 victimes. Ensuite, constatant que ce bilan est une arme à double tranchant pour le Front Patriotique Rwandais (FPR), puisque le nombre des Tutsi n'atteignait même pas 700.000 en 1994, alors qu'ils n'ont pas été tous tués, Kigali l'a revu à la baisse de près de la moitié! Il s'est résolu à ne parler que d'un bilan de 1.100.000 à majorité Tutsi. Il ne peut pas justifier la différence entre ses deux bilans. Tandis que l'ONU parle de 800.000 victimes à majorité Tutsi également. L'ONU et le gouvernement rwandais ne peuvent pas justifier la différence de 300.000 victimes entre leurs bilans qui rapportent les mêmes faits. Elle est énorme; ce qui fait que ni l'un ni l'autre n'est correct! Pourtant le recensement général de la population qui fut organisé le 15 août 1991 sous la supervision du PNUD fixe le nombre des Tutsi à 599.000 sur une population de 7.157.551 soit 8,4% de la population. En avril 1994 les Tutsi ne pouvaient être que 650.000 à raison du taux de croissance de 3%. L'Organisation de Défense des Droits des Rescapés du génocide IBUKA chiffre les Tutsi rescapés à 400.000. Par déduction le nombre des victimes Tutsi serait 250.000. La majorité des victimes sont donc des Hutu aussi bien dans le bilan des NU que celui du gouvernement rwandais contrairement à leurs allégations et aux médias présentant les victimes Tutsi comme majoritaires. Aux victimes Hutu de 1994 il faut alors ajouter ceux des massacres ultérieurs, notamment ceux commis sous la couverture des opérations de chasse aux infiltrés en 1997-1998. Le génocide rwandais est donc l'ensemble des sacrifices voulus ou autrement dit programmés ou planifiés par Paul Kagame.
Paul Kagame a arrêté le génocide selon son lobby: Mensonge et hypocrisie, hommages et éloges non mérités.
Il n'a pas arrêté le génocide puisqu'il n'a combattu les bandes de tueurs nulle part. Il n'a fait que la guerre de reconquête du pouvoir et l'a gagnée au détriment du peuple. Il a attaqué les positions des FAR et les camps militaires, a ainsi acculé les FAR à leur propre défense et les a empêchées de s'occuper de la pacification. La provocation des troubles et affrontements interethniques et leur exploitation étaient sa stratégie. Il a provoqué le génocide par l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana, l'a diligenté et a favorisé sa consommation totale par la guerre, le refus de cessez-le-feu qui devait permettre aux FAR de retirer du front les forces à engager dans la pacification, la menace et le refoulement des forces étrangères présentes, ainsi que le refus d'intervention des forces étrangères de pacification. L'Armée Patriotique Rwandaise a plutôt massacré des millions de populations civiles innocentes. Pendant la guerre d'avril à juillet 1994, elle a exterminé des familles entières à leurs domiciles ; elle a massacré des personnes âgées, des infirmes, des invalides et des malades aussi bien à leurs domiciles que dans des hôpitaux ; elle a massacré des gens dans les lieux de refuge; elle a assassiné des Evêques, des prêtres, des religieux et des religieuses aussi bien Rwandais qu'expatriés; elle a mitraillé et bombardé des populations sur leurs collines avec des mortiers lourds et divers canons de gros calibres; elle a commis des viols et d'autres exactions. Depuis la prise du pouvoir elle a convié des populations aux réunions guet-apens dites de pacification ou de distribution des vivres et les a exterminées; elle a fait la chasse des populations innocentes et les a abattues comme du gibier ; elle a commis les assassinats, les enlèvements et disparitions des personnalités et autres, les répressions sauvages, les arrestations et détentions arbitraires ainsi que les exécutions extrajudiciaires, les tortures et les viols et continue de les commettre. Elle a mitraillé et bombardé des populations sur leurs collines avec des hélicoptères. En tout cas le Front Patriotique Rwandais (FPR) ne peut pas prétendre que les personnes de tous âges, de différents états et différentes catégories qu'il a massacrées, il les a trouvées avec des armes à la main en train de tuer les autres à leurs propres domiciles, dans des lieux de refuge et des hôpitaux ou ailleurs et les a tuées à son tour en légitime défense, pour se targuer d'avoir arrêté le génocide et mériter les éloges!
6-Le Génocide comme stratégie de la lutte depuis l'invasion du Rwanda le 1er octobre 1990.
Paul Kagame a toujours brandi le "génocide" comme arme stratégique contre le régime de Juvénal Habyarimana tout au long de la guerre d'octobre 1990. Puis il se targue d'avoir arrêté le génocide de 1994 alors que son armée l' APR ne s'est jamais attaquée aux bandes de tueurs nulle part. Elle n'a attaqué que les unités des FAR sur leurs positions et les camps militaires, les a ainsi acculées à leur propre défense et les a empêchées de s'occuper des opérations de pacification.
Paul Kagame et son armée ont plutôt commis le génocide depuis l'invasion du Rwanda le 1 octobre 1990. Tout au long de la guerre d'octobre 1990, l'APR massacrait les populations partout sur son avancée, contournait les positions des FAR sur la ligne de front pour aller massacrer les populations civiles sur leurs collines et attaquer les camps des déplacés de guerre. Elle a massacré les populations Hutu dans les territoires sous son contrôle et dans la zone démilitarisée dite Zone Tampon après la signature de l'Accord de Paix d' Arusha du 4 août 1993.
A la reprise de la guerre le 6-7 avril 1994, l'APR a attaqué et exterminé des familles entières à leurs domiciles. Elle a attaqué le camp de Nyacyonga alors comptant un million de déplacés de guerre faisant des milliers de victimes; elle a attaqué les déplacés de guerre au stade de Byumba, les prêtres et d'autres religieux retranchés au petit séminaire de Rwesero, les déplacés de guerre ayant trouvé refuge au ranch Mpanga faisant des milliers de victimes. Elle a bombardé les déplacés de guerre à l'Eglise Sainte Famille à Kigali, a enlevé des déplacés de guerre du Stade National Amahoro à Remera et de l'Hôpital Roi Fayçal et les a emmenés à l'abattoir, etc… Elle a tué des enfants, des femmes, des vieillards, des malades à domicile et dans des hôpitaux, des infirmes et invalides durant toute sa campagne et après la prise du pouvoir. Elle a fait montre de scènes de tortures horribles: elle a éventré et pendu des victimes écartées, particulièrement des vieillards, a arraché le cœur et le foie ou étiré les intestins pour les attacher sur des arbres; elle a éventré des femmes enceintes puis a écrasé les fœtus pour les insérer dans les bouches des mères agonisantes; elle a pendu des victimes sur des pieux verticaux enfoncés dans leur corps de bas en haut; elle a crevé les yeux et amputé les langues des victimes et leur a demandé cyniquement de crier "nous sommes vigilants"; elle a castré des hommes et des nourrissons masculins et amputé les seins des femmes, etc... Elle a usé de la torture AKANDOYA (bras et jambes ligotés derrière le dos arc-boutant la victime), l' AGAFUNI (houe usagée) pour fracasser les crânes des victimes, etc…
Massacres commis dans plusieurs sites et toutes les régions. Des exemples : Kanama, Muramba, Gasiza, Ndusu, Ndiza, Butare, Grottes Nyakinama, Mudende, Ile Wahu dans le lac Kivu, Musanze, Ryinyo, Rubavu, Rwerere-Byahi, Kayove, Gaseke, Kirehe, Kabaya, Vunga, Cyabingo, Ruhondo, Kinigi, Nyamugari, Cyeru, Nyarutovu, Tare, Rushashi, Tumba etc…
Lieux crématoires dans plusieurs endroits. Des exemples : la forêt de Nyungwe, à Gitagata au Bugesera, à Gabiro au Mutara etc….
L'hécatombe de Kibeho 18-22 avril 1995 est la carte de visite ou l'image réelle de l' Armée de Paul Kagame, l'APR qui a changé de dénomination et devenue les Forces Rwandaises de Défense (FRD) sans changer de nature. Au moins 8.000 cadavres! Plus de 60.000 déplacés manquants au camp après le massacre et portés disparus car ils ne sont pas arrivés chez eux. Mais le FPR n'a tué personne selon Paul Kagame dans son discours à Murambi sud du Rwanda le 7 avril 2007 devant les parents et proches parents des victimes! Sadisme et cynisme!
L'APR a défié les Nations Unies puisqu'elle a massacré ces déplacés de guerre en présence de la Force des Nations Unies, la MINUAR II qui était censée les protéger. On peut alors s'imaginer les massacres qu'elle a commis loin des caméras et des témoins durant toute la guerre d'octobre 1990, pendant la catastrophe d'avril 1994 et après la prise du pouvoir. Les sites des massacres se comptent par centaines si pas par milliers dans des lieux de refuge, lieux de réunions guet-apens dites de pacification ou de distribution des aides, à domicile et partout à la campagne où les gens étaient chassés comme du gibier!
Photos du Massacre de Kibeho : L'œuvre intérieure de Paul Kagame
8-Massacres des réfugiés Hutu Rwandais et Burundais au Zaïre/RDC depuis 1996
Les attaques successives des camps des réfugiés et leur poursuite au Sud-Kivu.
Des colonnes de véhicules de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) en provenance de Cyangugu, via le Bugarama (Rwanda) et Cibitoke (Burundi), ont traversé la frontière Burundo-zaïroise à Uvira la nuit du 06 au 7 octobre 1996 et ont déclenché des hostilités par l'attaque des camps des réfugiés de Ruvungi et Gitembesho, sous la couverture du mouvement Banyamulenge (Tutsi Congolais).
Certains réfugiés prirent la direction Sud et seront massacrés et poursuivis sur l'itinéraire Uvira -Kalemie –Nyunzu –Lubumbashi, jusqu'à la frontière de la RDC avec la Zambie. D'autres réfugiés ont pris la direction du nord vers Bukavu.
A partir de Nyangezi et Bukavu certains réfugiés du Sud-Kivu ont pris l'itinéraire ouest, Walungu -Nyamirangwe -Chimanga -Shabunda -Kalima -Kindu -Mbujimayi -Kananga -Kolwezi -Kamako vers l'Angola. Les sites des massacres les plus connus sont Kingulube, Shabunda, Nzovu, Kalima (SOMINKI), Kindu, Mbujimayi, Kananga, Kamako la frontière de la RDC avec l' Angola.
Les réfugiés ayant pris la direction de Goma à partir des camps situés au nord de Bukavu ont bifurqué à Nyabibwe vers Shanje dans le territoire de Kalehe. Le FPR a attaqué et détruit le camp de Shanje le 21 novembre 1996. Puis il a engagé la chasse et la poursuite des réfugiés dans le parc de Kahuzi-Biega aussi bien à partir de Kashusha-INERA que de Shanje.
Les sites des massacres les plus connus sont Lumbishi, Ziraro, Busurungi, Rukaraba, Chambucha, Bunyakili, Hombo, Musenge, Itebero, Walikale, Osso, Amisi et Tingi-Tingi vers le nord-ouest jusqu'à Mbandaka et la frontière de la RDC avec la République Centrafricaine.
Les attaques successives des camps des réfugiés et leur poursuite au Nord-Kivu
Le FPR a rapatrié de force une partie des réfugiés et a ensuite engagé la poursuite des autres pour les massacrer le long de leurs itinéraires Katale -Kahindo- Tongo -Masisi., et Katale-Kibumba-Mugunga -Masisi. Et puis il les a poursuivis après leur jonction avec ceux venus du Sud-Kivu à Busurungi et ensuite Rukaraba -Chambucha -Hombo –Musenge -Itebero -Walikale - Osso (Rivière) -Amisi, Tingi-Tingi, - Lubutu (ville et rivière)-Penetungu - Kisangani et Ubundu- Opala vers Mbandaka jusqu' à la frontière avec le Congo Brazzaville, et Buta ou Lisala-Karawa-Gemena-Zongo jusqu'à la frontière avec la République Centrafricaine.
Outre les camps des réfugiés, les sites des massacres se comptent par centaines surtout dans les petits villages et dans la forêt. Ils sont notamment Rusayo, Lac Vert, Sake, Volcan Nyiragongo, Ranch Mushaki, Katoyi, Kibabi, Humure, Mbeshimbeshi, ainsi que sur les sites susmentionnés après la jonction avec les réfugiés venus du Sud-Kivu. Les réfugiés qui ne sont pas arrivés à Amisi et Tingi-Tingi furent chassés comme du gibier et massacrés dans le parc de Kahuzi-Biega entre Shanje et Hombo-Chambucha, et entre Walikale et Osso pendant plusieurs mois. Ceux qui ont été encerclés dans le Masisi, Rutshuru, Walikale, Kalehe et Walungu feront l'objet de harcèlement jusqu'à ce jour!
Les indices accablants d'actes de génocide et de crimes du droit humanitaire consignés dans le Rapport du Projet Mapping des Nations Unies sur les crimes commis en RDC entre 1993 et 2003 par l'Armée Patriotique Rwandaise sont sans équivoque.
Photos du massacre des réfugiés : L'œuvre extérieure de Paul Kagame
9-Terrorisme international
*En plus du sang de plus de 2.000.000 de Rwandais Paul Kagame a sur ses mains le sang de 4 Chefs d'Etats et de plusieurs autres millions de citoyens de la Région des Grands Lacs et notamment 300.000 Ougandais victimes des massacres du Triangle de Lowero, 5.000.000 de Congolais, 300.000 Burundais victimes du coup d'état contre Ndadaye dans lequel Paul Kagame est impliqué, ainsi que les réfugiés Burundais qui ont été tués au Rwanda et en RDC.
Les 4 chefs d'Etat assassinés par Kagame sont : Melchior Ndadaye du Burundi le 21 octobre 1993, Juvénal Habyarimana du Rwanda le 6 avril 1994, Cyprien Ntaryamira du Burundi tué avec Juvénal Habyarimana, Laurent Désiré Kabila de la RDC le 16 janvier 2001.
*Paul Kagame n'a pas tué que des citoyens de la Région des Grands Lacs Africains. Sur son bilan macabre il faut ajouter des citoyens français (notamment l'équipage du Falcon 50 du président Juvénal Habyarimana), espagnols, canadiens, britanniques, croate et cambodgien coopérants, religieux ou humanitaires.
*Paul Kagame est un terroriste international du fait qu'il a créé des escadrons de la mort disséminés dans plusieurs pays de la planète déguisés en réfugiés ou agents des missions diplomatiques. Ils ont tué des réfugiés rwandais notamment M Pasteur Musabe, ancien Directeur de la Banque Continentale Africaine au Rwanda assassiné à Yaoundé au Cameroun, le Colonel député (FPR) Théoneste Lizinde, l'homme d'affaires Augustin Bugilimfura et l'ancien Ministre de l' Intérieur (FPR) Seth Sendashonga assassinés à Nairobi, M Kabendera Shinani ancien journaliste à la Radio Rwanda assassiné en Tanzanie, l'ancien Ministre Juvénal Uwilingiyimana assassiné à Bruxelles. Elle a attenté à d'autres notamment le Lieutenant-Général Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien Chef d' Etat-major de l'APR et Ambassadeur en Inde qui fut grièvement blessé par balle à Johannesburg en Afrique du Sud. Paul Kagame n'hésite pas à confier à ses ambassades la mission de tuer même les étrangers qui critiquent son régime sanguinaire.
10-Dictature sanguinaire
Le régime du FPR issu de la tragédie qu'il a provoquée et diligentée est fondé sur le mensonge d'avoir arrêté le génocide. Paul Kagame s'accroche au pouvoir par le mensonge et la terreur pour ne pas répondre de sa responsabilité dans le drame rwandais. Il craint de dialoguer avec ses opposants pour résoudre les problèmes de la nation. Il utilise l'escroquerie en travestissant les voies de solutions préconisées par l'opposition et organise des monologues sur l'unité et la réconciliation nationale auxquels il convie ses partisans déguisés et les partis politiques satellites pour tromper l'opinion internationale. Il recourt à la violence, l'intimidation, la répression, les arrestations, détentions et emprisonnements arbitraires et les assassinats pour dissuader l'opposition et museler le peuple. Il a semé la peur et la méfiance réciproque au sein du peuple rwandais.
Le régime du FPR est une dictature sanguinaire caractérisée par: -Un arsenal de lois antidémocratiques et liberticides qui musellent le peuple. -La discrimination ethnique, l'exclusion et la persécution de l'opposition. -Le terrorisme d'Etat caractérisée par l'oppression, les assassinats, les enlèvements et les disparitions, les arrestations et détentions arbitraires, les exécutions extrajudiciaires. -La justice partiale, inéquitable et calomnieuse. -Le développement sectaire avec des inégalités sociales flagrantes, marginalisation et appauvrissement des masses populaires. -L'hypocrisie reniant l'existence des ethnies. En supprimant la mention des ethnies dans l'état civil actuel, sous prétexte qu'on est rwandais tout court, le FPR a adopté et légalisé le stratagème qui fut proposé au gouvernement belge en juin 1958 par le Conseil Supérieur du Pays presque exclusivement Tutsi. Le FPR le fait pour contrer toute velléité de dénonciation de la discrimination alors qu'une minorité de 5% au sein de la minorité Tutsi de 14% monopolise tout au Rwanda. Quiconque ose le dénoncer est d'office condamné sans d'autre forme de procès. La loi sur le divisionnisme interdit ce genre de critique.
Le régime du FPR fabrique des fausses accusations et attribue des crimes aux membres influents du leadership de l'opposition pour les discréditer, les déstabiliser, les neutraliser, saisir leurs biens et les déposséder afin d'appauvrir leurs familles et en faire des parias.
11-Attribution de la planification du génocide à la partie gouvernementale : Diversion
Le faux Fax Génocide
Au début du mois de janvier 1994 un certain Jean Pierre Turatsinze a rapporté à M. Faustin Twagiramungu, Premier Ministre désigné de la Transition, qu'il y aurait des caches d'armes. M. Faustin Twagiramungu l'a présenté au Général Roméo Dallaire, Commandant de la Force Onusienne, la MINUAR (Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda). L'informateur a témoigné sur les caches d'armes.
La nuit du 10 au 11 janvier 1994, le Général Dallaire a envoyé aux Nations Unies à New York un fax signalant l'existence des caches d'armes et demandant la protection pour l'informateur. Mais il a omis d'informer son chef hiérarchique direct, le Dr Roger Booh Booh, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies à Kigali.
Le 5 novembre 1995, le FPR a organisé une conférence à Kigali sur le génocide et la réclamation de la poursuite des responsables. La conférence n'a pas trouvé des preuves de cette réclamation. Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des NU, M. Shahrayar Khan a créé une commission chargée de fouiller les archives de la MINUAR pour trouver une éventuelle trace sur la planification du génocide. Le rapport de la commission daté du 20 novembre 1995 indique qu'il n'existe aucun document parlant de la planification du Génocide. Mais aussi le Fax du Général Dallaire, de la nuit du 10 au 11 janvier 1994, a disparu des archives de la MINUAR et des Nations Unies. Cependant aucune enquête ne semble avoir été menée au siège de l'ONU à New York auprès des agents qui ont réceptionné et traité le fax authentique du Général Romeo Dallaire.
Le 28 novembre 1995 le Secrétariat Général des Nations Unies a reçu une copie du fax présenté comme celui du Général de Dallaire, de la nuit du 10 au 11 janvier 1994. Mais cette copie était envoyée par un officier de l'armée britannique, Colonel R. M. Connaughton basé à Camberly, Surrey, England, siège de l' Académie Militaire Britannique, Sandhurst. Son nom et le numéro de son appareil fax apparaissent sur le document. Dans ce fax il est fait mention du plan des massacres des Tutsi et des militaires belges membres de MINUAR. La copie du fax a été donnée officieusement à un journaliste en Belgique et au journal « the London Observer ».
En 1997 un officier belge, Lt. Col. Claeys, qui était officier de renseignements à la MINUAR, a témoigné devant le Sénat belge que le Fax de la nuit du 10 au 11 janvier 1997 traitait des caches d'armes et de la protection de l'informateur. Il a dit également qu'il a participé à la rédaction et à l'expédition dudit fax.
Par la suite le Général Dallaire et le Lt. Col. Claeys ont rapporté que le fax de la nuit du 10 au 11 janvier 1994 parlait aussi des massacres des Tutsi et des militaires belges.
Mais, confronté avec le témoignage du Lt Col Claeys devant le Sénat belge, dans le procès dit Militaire I au TPIR, le Général Romeo Dallaire a attesté que son fax de la nuit du 10 au 11 janvier 1994 parlait uniquement des caches d'armes et de la protection de l'informateur, rien sur les massacres des Tutsi et des militaires belges de la MINUAR. Par contre il a attesté également que le Lt Col Claeys n'a pas été impliqué dans la rédaction et la transmission de son fax de la nuit du 10 au 11 janvier 1994, bien qu'il ait participé à l'enregistrement de l'information.
Tandis que M. Faustin Twagiramungu a réitéré que l'informateur n'a parlé que des caches d'armes et rien du massacre des Tutsi et des militaires belges de la MINUAR.
Paradoxalement c'est la copie du faux fax envoyé aux Nations Unies le 28 novembre 1995, une année et 10 mois après, à partir de la Grande Bretagne, que le Procureur du TPIR a présenté en 2005 au Procès dit Militaire II. C'est à cette occasion que la défense a démontré que c'est un faux, envoyé aux Nations Unies après avoir subtilisé des archives le fax authentique du Général Roméo Dallaire.
L'informateur qui, entre-temps, avait rallié le FPR, a été éliminé par ce dernier craignant qu'il ne puisse dire la vérité !
Démenti de la prétendue planification du génocide par le régime Habyarimana
L'ancien et tout premier Procureur général du Régime FPR, Monsieur Gérald Gahima qui a réellement enquêté sur le génocide rwandais, disculpe d'office le Président Juvénal Habyarimana et son régime par la voie de conséquence, et n'accuse pas le gouvernement intérimaire. Dans une interview qu'il a accordée à Marianne 2 en septembre 2011, il dit : « Je ne crois pas que le président Habyarimana soit à l'origine de ce génocide comme le gouvernement du Rwanda le prétend. En tant que procureur de Kigali, je n'ai aucune preuve de son implication dans le génocide.
Concernant le gouvernement intérimaire formé le 8 avril 1994, auquel le régime actuel de Kigali et son lobby attribuent « la planification minutieuse, l'exécution, la conduite ou l'encouragement du génocide », le Procureur Général Gerald Gahima dit dans son interview susmentionnée: « Mon point de vue est que les personnes qui ont planifié ce génocide l'ont fait après sa mort ». Il parle de « la planification du génocide par des personnes » après l'attentat du 6 avril 1994.
En effet, le gouvernement intérimaire ne pouvait pas planifier ou provoquer la tragédie d'avril 1994 alors qu'il a été formé 2 jours après son déclenchement. L'ancien Procureur Général du régime FPR, Gérald Gahima qui a réellement enquêté sur cette tragédie, ne dit pas que c'est ce gouvernement qui a planifié le génocide. Il parle des personnes qui auraient planifié le génocide après la mort de Habyarimana. C'est donc des individus qui sont mis en cause et non l'Institution, le gouvernement.
Le gouvernement intérimaire, en tant qu'institution, n'a jamais planifié ni encouragé le génocide.
Le TPIR n'a jamais retenu la planification du génocide, ni son encouragement ou sa tolérance par le gouvernement intérimaire. Aucun plan concerté et exécution coordonnée des massacres n'ont existé. Les bandes de tueurs se sont formées spontanément et localement par contagion. Les personnalités et hauts fonctionnaires ayant sombré dans la folie meurtrière et se sont joints à ces cohortes populaires l'ont fait pour leur propre gouverne.
Le gouvernement intérimaire n'a jamais été condamné par le TPIR pour un quelconque autre crime. Tandis que des membres de ce gouvernement ont été acquittés.
Exemple : Dans le procès dit « Gouvernement II » le Procureur accusait le Gouvernement intérimaire d'avoir planifié et mis en œuvre le génocide contre les Tutsi. Quatre (4) ministres accusés et leur défense ont démontré avec les preuves à l'appui, devant la Première Chambre du TPIR, qu'il s'agissait d'une fausse accusation. La première Chambre leur a donné raison, et a acquitté deux ministres lors du jugement du 30 septembre 2011. Le Procureur ne s'est jamais pourvu en appel. La Chambre d'appel a à son tour acquitté les deux autres en date du 4 février 2013.
Sur les 12 acquittés du TPIR il y a 6 anciens ministres du gouvernement intérimaire dont leur doyen, également ancien doyen du gouvernement Habyarimana. Il s'agit de :
-André Rwamakuba acquitté par la Première Chambre
-Casimir Bizimungu acquitté par la Première Chambre
-Jérôme Clément Bicamumpaka acquitté par la Première Chambre
-André Ntagerura acquitté par la Chambre d'Appel
-Prospère Mugiraneza acquitté par la Chambre d'Appel
-Justin Mugenzi acquitté par la Chambre d'Appel
Un autre ancien ministre du gouvernement intérimaire, le 7ème, M. Hyacinthe Nsengiyumva Rafiki, a été lavé par la Cour d'Appel de Paris en décembre 2012, des fausses accusations portées contre lui par Kigali.
Les autres acquittés du TPIR sont :
-Général de Brigade Gratien Kabiligi, ancien responsable des Opérations à l' Etat-major de l' Armée Rwandaise, acquitté par la Première Chambre
-Jean Mpambara, ancien Bourgmestre acquitté par la Première Chambre
-Abbé Hormidas, Prêtre catholique, acquitté par la Première Chambre
-Ignace Bagilishema, ancien Bourgmestre, acquitté par la Chambre d'Appel
-Emmanuel Bagambiki, ancien Préfet de préfecture acquitté par la Chambre d'Appel
-Protais Zigiranyirazo, beau-frère du Président Habyarimana, acquitté par la Chambre d'Appel.
Le Gouvernement intérimaire n'a jamais ordonné aux Forces Armées les opérations de nature à attenter à la dignité de la personne humaine. Rien ne montrait que le gouvernement intérimaire encourageait ou tolérait des agissements attentatoires. Au contraire toutes les instructions du Ministère de la défense ordonnaient les mesures de pacification.
Le gouvernement intérimaire s'était donné pour tâches la pacification et la poursuite des pourparlers avec le FPR pour la mise en place des Institutions de Transition. Mais il n'a pas pu empêcher les massacres parce qu'il était privé de ses moyens par le FPR qui a refusé le cessez-le-feu.
Les Forces de l'ordre, acculées à leur propre défense et engagées dans la guerre privilégiée par le FPR, n'ont pas pu se dégager du front pour s'occuper des missions de rétablissement de l'ordre public.
Tel que renseigné au paragraphe 4, à la reprise des hostilités à Kigali, le FPR a attaqué non seulement le camp militaire de la Garde Présidentielle à Kimihurura, mais aussi les Compagnies territoriales et les Brigades territoriales de la Gendarmerie et les a dispersées. Il a attaqué les patrouilles de sécurité de la Gendarmerie en mission préventive et les a dispersées.
Il a attaqué le Camp de la Gendarmerie Nationale à Kacyiru qui abritait 8 unités de Gendarmerie et l'a assiégé. Il a attaqué le Bataillon Police Militaire (Bn PM) chargé de la discipline dans l'Armée Rwandaise ; l'unité ne pouvait plus envoyer les détachements dans ses environs et dans la ville de Kigali pour appréhender les militaires excédés qui abandonnaient leurs postions et allaient commettre des crimes.
Il a attaqué le Groupe Mobile d'Intervention de la Gendarmerie alors basé au Mont Jali, qui était l'Unité de la Gendarmerie Nationale spécialisée en MROP et équipée pour pouvoir intervenir en dehors de Kigali. Une fois attaquée et assiégée. Toutes ces unités étaient acculées à leur propre défense et ne pouvaient plus s'occuper des missions de Maintien et de Rétablissement de l'Ordre Public (MROP).
Les unités qui avaient été dépêchées en renfort à Kigali n'ont pas pu être dégagées pour retourner dans leurs ressorts respectifs gagnés par les troubles. Il s'agit notamment des Groupements territoriaux de Gendarmerie de Butare et de Kibuye. Cela ne pouvait se faire que si le cessez-le-feu était conclu et respecté.
Les Violations des accords de cessez-le-feu et la rupture de l'Accord de Paix d'Arusha par l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana dans le but de provoquer les troubles, les attiser, causer le chaos et l'exploiter pour prendre le pouvoir dans le bain de sang constituaient la stratégie ultime de Paul Kagame.
C'est Paul Kagame qui a planifié et déclenché le génocide rwandais par l'assassinat du Président Juvénal Habyarimana, l'a diligenté par la guerre, et a tout fait pour favoriser sa totale consommation.
12- Echantillon des mesures de pacification ordonnées ou préconisées par le Ministère de la Défense et le Commandement des Forces Armées Rwandaises (FAR).
Les Communiqués de paix
1- Message à la Nation
Afin d'informer et tranquilliser la population et les FAR, un communiqué fut rédigé la nuit même du 6 au 7 avril 1994 pendant la réunion spontanée de crise et diffusé aux ondes de Radio Rwanda le matin du 07 avril 1994. Ce message comprenait notamment les points suivants:
*Annoncer au peuple rwandais le décès des Chefs d'Etats Rwandais et Burundais ainsi que celui de leurs suites dont le Chef EMAR.
*Demander au peuple rwandais de ne pas céder au découragement et éviter tout acte pouvant porter atteinte à la sécurité publique.
*Demander à la population de rester chez elle en attendant de nouvelles directives, ceci surtout afin d'éviter que des attroupements éventuels ne dégénèrent en affrontements politiques et interethniques.
*Recommander aux FAR de rester vigilantes, d'assurer la sécurité de la population et garder courage et clairvoyance.
2- Communiqué des Forces Armées Rwandaises à l'issue de la Réunion du Commandement des FAR, des Commandants d'unités, des camps et des secteurs opérationnels:
Après le décès inopiné des Chefs d'Etat Rwandais et Burundais et de leur suite, le cadre supérieur des Forces Armées a tenu une réunion le 07 avril 94 à l'Ecole Supérieure Militaire pour examiner la situation de sécurité dans le pays en général et dans la Préfecture de la Ville de Kigali en particulier, ainsi que les mesures à prendre pour le retour rapide de la sécurité publique et la reprise des activités normales des Institutions du pays.
Tous les membres des Forces Armées ont été consternés par cet événement tragique et expriment leurs profondes condoléances aux familles des deux Chefs d'Etat et à toutes les autres familles éprouvées.
Après un tour d'horizon sur la situation qui prévaut dans le pays en général et dans la Ville de Kigali en particulier, les participants à la réunion ont pris les décisions et recommandations suivantes :
1. Mettre tout en oeuvre en collaboration avec les autres services concernés, pour que la situation dans le pays se normalise rapidement. A cet effet, les membres des Forces Armées sont invités instamment à se dépasser et à faire preuve de retenue et de discipline pour réconforter la population de ramener le calme dans le pays.
2. Créer les conditions propices à un climat permettant aux organes dirigeants du pays de travailler dans la sérénité. Ainsi au nom des Forces Armées Rwandaises, les participants demandent avec insistance aux responsables politiques de s'investir davantage dans l'accomplissement de leur devoir, spécialement en cette période de crise.
C'est dans ce cadre que le Gouvernement en place est prié de s'acquitter de ses fonctions, de même les instances politiques concernées sont invitées à accélérer la mise en place des organes de transition prévus dans l'Accord d'Arusha.
3. Les participants à la réunion ont mis sur pied un Comité de crise chargé de suivre de près la situation sécuritaire dans le pays et d'apporter appui aux responsables politiques.
Il est dès lors demandé à ces responsables de mettre à profit cette contribution pour sortir le pays de la crise.
4. Les cadres supérieurs des Forces Armées Rwandaises invitent la population à rester calme et à se refuser à toute sollicitation de nature à attirer les haines et les violences de tous ordres. La population, en particulier la jeunesse doit se garder des actes de vandalisme sous peine de s'exposer à une sévère répression.
5. Suite aux problèmes liés à l'insécurité, les participants à la réunion demandent aux autorités préfectorales d'examiner la situation de sécurité dans leurs ressorts y compris le couvre-feu si de besoin.
6. Ils réitèrent leur invitation à la population de supporter courageusement les dures épreuves que nous traversons pour que le calme revienne dans le pays.
3- Communiqué du Commandement des Forces Armées Rwandaises sur la trêve.
Suite aux événements tragiques qui ont endeuillé le pays à partir du 06 Avril 1994, fait de nombreuses victimes innocentes, et entraîné la détresse de tout le peuple rwandais, ainsi que suite à l'assassinat ignoble de 10 militaires de la MINUAR et d'autres ressortissants étrangers, le Commandement des Forces Armées Rwandaises estime qu'il est plus que temps de mettre fin à cette tragédie.
A cet effet, il est hautement souhaitable que le Commandement des Forces Armées Rwandaises et le Commandement du FPR se rencontrent immédiatement pour examiner ensemble comment pacifier le pays sans plus tarder, et contribuer à la mise en place rapide des Institutions de Transition à Base Elargie, pour éviter de continuer à verser inutilement le sang des innocents.
Le Commandement des Forces Armées Rwandaises reconnaît les efforts inlassables de la MINUAR, parfois contrariés, pour l'application intégrale de l'Accord d'Arusha, et lui demande de servir d'intermédiaire pour les rencontres proposées ci haut.
Afin de faciliter ce dialogue et arrêter des mouvements de panique de la population, il est souhaitable que les combats soient suspendus. Pour se faire, une trêve est proposée par les Forces Armées Rwandaises aux Forces du FPR, qui commencerait à partir du 13 avril 1994 à 12 heures.
Au nom du Commandement des Forces Armées Rwandaises, les Officiers Supérieurs qui ont participé à la réunion :
Colonel Léonidas Rusatira
Colonel BEM Marcel Gatsinzi
Colonel BEMS Félicien Muberuka
Colonel BEMSG Aloys Ntiwiragabo
Colonel André Kanyamanza
Colonel Joseph Murasampongo
Colonel Edouard Hakizimana
Lieutenant-Colonel BEM Ephrem Rwabalinda
Lt-Colonel BEMS Augustin Rwamanywa
Lieutenant -Colonel Emmanuel Kanyandekwe
Fait à KIGALI, le 12 avril 1994
Paradoxalement, le FPR que l'on prétend qu'il a arrêté le génocide n'a émis aucun message de ce genre. Il s'est plutôt opposé au cessez-le-feu. Les négociations infructueuses commencées le 15 avril 1994 ont été suspendues suite à la tentative de prise en otage de la délégation des FAR par le FPR au Quartier Général de la MINUAR le 17 juin 1994.
Exemples des mesures de pacification :
Ministère de la Défense
Tiré du Document : Contribution des FAR à la Recherche de la Vérité sur le Drame Rwandais, Edition octobre 1995, à l'intention du TPIR
-En date du 10 Avril 1994, le MINADEF donna aux Etats-Majors et aux Unités l'ordre d'interdire strictement et combattre tous les massacres perpétrés envers la population civile, si nécessaire par le feu. (RT OPS/94/0805 du 10 Avril 1994 du MINADEF).
-Le 15 Avril 1994, dans une interview accordée à un journaliste de Radio Rwanda, le Ministre de la Défense ré-exprima son opposition aux massacres :
"Que la population s'organise pour lutter contre la percée du FPR, oui, mais que la population commence à s'entre-tuer ça nous ne pouvons pas le permettre".
-Le 21 Avril 1994, il ordonnait au Commandement du Secteur BUTARE de protéger deux agents expatriés du CICR qui auraient été l'objet de menace de mort (RT ADM/OPS/94/902 du 21 Avril 1994 du MINADEF).
-Le même jour, il ordonna à l'EM Gd N de "renforcer par tous les moyens le Camp GITARAMA et le détachement MBARE pour faire face aux massacres signalés dans GITARAMA". (RT ADM/OPS/94/068 du 21 Avril 1994 du MINADEF).
-Le 28 avril 1994, le Ministre de la Défense préconisa aux commandants de places de se joindre aux préfets et aux autorités politiques locales pour juguler la situation: pillages et assassinats. (RT OPS/94/118 du 28 Avril 1994 du MINADEF).
Commandement des FAR
Le 07 avril 1994, l'EMAR a ordonné au Secteur opérationnel de la Ville de Kigali de rétablir énergiquement l'ordre et prescrit des mesures à cet effet-( RT INT/OPS /94/04099 du 07 avril 1994 de l'EMAR).
Le 8 avril 1994, l'Etat-Major de l'Armée Rwandaise a envoyé un message aux unités de Kigali leur intimant l'ordre de ramener aux camps les militaires qui abandonnaient leurs positions pour aller commettre des crimes et exactions diverses.
Le 10 avril 1994 l'Etat-Major de l'Armée Rwandaise ordonna à tous les Secteurs Opérationnels et à toutes les Unités de « faire cesser immédiatement les massacres et d'autres affrontements interethniques », de « s'opposer militairement à toute expédition du genre » et de collaborer avec les autorités administratives pour la sensibilisation et la pacification. (RT INT/OPS/94/04165 du 10 Avril 1994 d'EM AR).
Le 12 avril 1994, le Commandement des FAR a proposé une trêve au FPR pour entamer les négociations de cessez-le-feu, rassembler les troupes de maintien d'ordre et poursuivre la mise en place des Institutions de Transition à Base Elargie. Le FPR a refusé et a poursuivi les combats et les massacres au détriment de la population.
Le 15 ou le 16 avril 1994 le Commandement des FAR a tenu une réunion avec les responsables de la RTLM et la Radio Rwanda et leur a demandé «de mettre fin aux messages incendiaires et d'émettre des programmes plutôt réconciliateurs ». Le même message fut adressé à la Radio Muhabura du FPR dans un communiqué sanctionnant la réunion. Malgré ces efforts le FPR n'a rien fait de son côté et la Radio Muhabura a poursuivi sa campagne incendiaire et de provocation.
Le 16 avril 1994, en apprenant que certains militaires seraient en train de piller les maisons au lieu de participer aux opérations, il demande de les ramener aux camps et aux positions.
Dans un communiqué de presse du 16 avril 1994 repris par l'AFP, le Commandement des FAR préconisait de "rechercher et d'arrêter les militaires égarés qui participent aux exactions diverses envers la population".
Le 17 avril 1994, le Commandement propose au Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies les actions à mener dans le cadre de ramener la paix au Rwanda, qu'il faut notamment pouvoir rassembler les forces de l'ordre pour arrêter les massacres et pacifier le pays, faire une campagne de sensibilisation par les médias publics et privés et entreprendre des tournées..., selon la lettre N° 0628/G3.3.3 du 17 Avril 1994 d'EMAR.
Le 18 Avril 1994, le Commandement des FAR réitérait, dans un communiqué, sa détermination de "rechercher et arrêter les militaires égarés qui participent aux exactions diverses envers la population".
Le 20 avril 1994, apprenant que les malfaiteurs auraient l'intention de s'attaquer à certaines familles dont celles des professeurs au Lycée Notre Dame de Cîteaux, l'EMAR demanda à l'EMGdN de les protéger. (RT INT/OPS/94/04660 du 20 Avril 1994 d'EM AR).
Le 21 avril 1994, le Chef des Renseignements militaires à l'EMAR donna au chef du détachement de la Police Militaire au Camp Kigali en renfort à la défense de l' EMAR la mission de « réprimer le pillage dans la Ville de Kigali par le feu et saisir de force et par le feu en cas de besoin tous les véhicules pillés ». Les Rapports de Patrouilles du Détachement PM de lutte contre le pillage couvrant la période du 24 Avril 1994 au 14 mai 1994 montraient les résultats obtenus par ce détachement, tout en mettant en exergue les militaires et civils appréhendés et les objets saisis.
Dans un communiqué du 22 avril 1994, le Général Augustin Bizimungu, nouveau Chef EMAR, le lendemain de sa prise de fonction, s'éleva de nouveau contre les massacres dans ces termes: « Nimuhagarike baturage isubiranamo ry'amoko, umwanzi iyo yohereje amasasu ntaba azi uwo aribuhitane, yaba Umuhutu, yaba Umututsi, yaba Umutwa ». (Il est demandé à la population d'arrêter les affrontements interethniques ; quand l'ennemi tire il ne sait pas celui qui sera atteint par ses balles qu'il soit Hutu, Tutsi ou Twa)
En date du 23 avril 1994 d'EMAR, le Chef EMAR s'indigne de la réaction du Commandant de la Compagnie de Gendarmerie qui se trouvait à Kicukiro. Ce dernier restait inerte face au pillage de l'ETO Kicukiro.
En date du 25 avril 1994, l'EMAR apprenant qu'il y aurait une tension entre la population civile de Bigogwe d'ethnie Hutu et les militaires du Centre d'Entraînement Commando ayant des femmes Tutsi, il ordonna au Commandant de ce Centre de « mettre tout en oeuvre pour apaiser cette tension qui risquait d'embraser la région ».
Le 26 avril 1994, l'EMAR ordonna que "en plus du Conseil de discipline, les pillards doivent faire objet du dossier judiciaire et mis sous mandat d'arrêt directement".
Le 27 avril 1994, le Chef EMAR ordonna au Commandement du Secteur et du Groupement Gisenyi de « faire tout ce qui est possible pour protéger les orphelins se trouvant à Nyundo » (RT INT/OPS/94/05052 du 27 Avril 1994 d'EM AR).
Le même jour, l' EMAR donne aux Commandants du Camp et du Groupement Cyangugu l'ordre de « faire tout ce qui est possible pour protéger les personnes réfugiées au stade régional de Cyangugu » (RT INT/OPS/94/05053 du 27 Avril 1994 d'EM AR .
Le 29 du même mois, il s'adressa particulièrement au Commandant du Bn Cdo Huye dont les militaires continuaient à commettre des pillages et autres exactions envers la population pour que ce dernier prenne des mesures pour endiguer ce fléau.
Dans une lettre datée du 03 mai 1994, il renforce les mesures disciplinaires à appliquer à l'égard de ceux qui se seront rendus coupables de pillage ou d'exactions envers la population civile (meurtre, viol, rançonnement,...). Tout militaire, toute catégorie confondue, sera désarmé et les effets militaires en sa possession lui seront retirés; les Commandements opérationnels prononceront la résiliation des contrats des hommes de troupe, proposeront télégraphiquement la résiliation des contrats des Sous-Officiers sous-contrat, enverront les officiers à l'EMAR où ces derniers prendront connaissance des mesures prises à leur encontre.
Le 04 mai 1994, apprenant qu'il y aurait des massacres parmi les orphelins de Kacyiru déplacés à Butare, le Chef d'EMAR ordonna au Commandement du Secteur Butare de « tout mettre en oeuvre pour faire cesser ces barbaries » (RTADM/OPS/94/05494 du 04 Mai 1994 d'EM AR).
Le 06 mai, il ordonna au Secteur de la Ville de Kigali « d'envoyer un élément musclé pour arrêter le pillage de MAGERWA ». Dans sa lettre datée du 09 mai 1994, il préconise à toutes les Unités que « l'action de la population civile doit être soutenue et tout militaire doit s'employer à éviter les actes de banditisme, de violence et de pillage ».
Le 08 mai 1994, l'EMAR ordonnait au Commandant du Secteur Gisenyi d'entrer « personnellement en contact avec les différents groupes de religieux enfermés en divers endroits pour que ceux qui veulent être évacués à Goma puissent le faire » sous la protection de ce dernier (RT INT/OPS/94/05708 du 08 Mai 1994 d'EMAR.
Aussi pour pallier à l'absence du bataillon Police Militaire habituellement chargé du contrôle disciplinaire au sein de l'Armée Rwandaise, mais alors attaqué par le FPR et acculé à se défendre au Camp Kami, l'EMAR a mis sur pied un détachement sous le commandement d'un officier supérieur, Colonel Edouard Hakizimana, chargé de rechercher, arrêter et désarmer les militaires qui abandonnaient leurs positions et allaient commettre des crimes et autres exactions. Fin
Le 13 juillet 2013
Kanyarwanda Veritas
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