RWANDA: 30.000 VICTIMES DANS DES INCENDIES DES PRISONS?
En effet, le 5 juin 2014 (Gitarama), un incendie a ravagé la prison centrale de Muhanga. Un mois après, soit le 7 juillet, la prison de Rubavu (Gisenyi) a été attaquée par un incendie. Dans les deux cas, les victimes ont été minimisées. A Muhanga, les autorités ont affirmé qu'il n'y avait eu aucune victime. A Rubavu, la police a parlé de 3 détenus décédés et de 40 blessés. Mais aujourd'hui, l'énigme de ces incendies semble résolue.
Les deux prisons regorgeaient de milliers de prisonniers qui auraient été calcinés dans les incendies. Les autorités pénitentiaires, pour amortir le choc, parlent de 30000 prisonniers condamnés aux Travaux d'Intérêt Général (TIG). Ce qu'elles ne précisent pas, c'est que ces travaux concernent également des condamnés encore valides qui, par camions entiers, sont embarqués chaque matin pour des travaux sur des chantiers des entreprises qui rémunèrent l'Etat ou pour se livrer au concassage des pierres destinées à paver des routes. Encadrés par des hommes armés, ces forçats réintègrent la prison à la fin de leur dure journée. Selon toute vraisemblance, ces incendies les ont atteints d'une façon ou d'une autre.
Des chiffres qui font frémir
Quand le régime rwandais incarné par le Front Patriotique rwandais (FPR) parle cyniquement de 30.000 prisonniers disparus, il ne s'imagine pas l'ampleur de la catastrophe. Ce chiffre représente au moins l'ensemble des habitants de deux communes rurales du Rwanda. Deux communes peuvent-elles se vider de leurs habitants ni vu ni connu, sans que les autorités locales s'en aperçoivent ? Cela est encore plus inquiétant quand on sait que le Rwanda est quadrillé par différentes milices.
Au niveau communal, il y a les agents de la défense locale, les « Intore » ou la jeunesse du parti FPR, les « nyumbakumi » dont chaque membre est chargé d'encadrer 10 ménages, la police communale, … Sans compter que ces prisonniers sont ceinturés, lors de ces travaux, par des gardiens pistolet à la hanche et kalachnikov en bandoulière. 30.000 personnes ne peuvent donc pas passer dans les mailles du filet de ces structures étatiques omniprésentes. La vérité est que ces gens ont péri dans des incendies criminels qui ont ravagé, en juin et en juillet 2014, les deux plus grandes prisons du pays.
Des disparitions au programme pour réduire le Hutu à sa plus simple expression
Après avoir dit, en août 1996, dans un meeting à Nyamirambo, qu'avec une petite capsule ou une petite cuillère, on peut vider un tonneau, Paul Kagame est passé aux actes. Pour lui, le fait que les Hutu soient nombreux ne constitue pas un problème. Cette métaphore donne une idée de l'ampleur de sa politique criminelle. Il suffit de tuer les Hutu, petit à petit, jusqu'à les exterminer. A la manière d'une goutte d'eau qui tombe du tonneau sans discontinuer.
Le tonneau finira par se vider si le petit trou n'est pas colmaté. Les événements passés et récents confirment cette politique d'annihilation de l'ethnie hutu. En effet des tueries massives des Hutu ont eu lieu surtout depuis 1994 : les massacres de Kibeho, le nettoyage du Nord du pays entre 1998-2000, les camps de concentration et des fours crématoires notamment dans le Parc National de l'Akagera et dans la forêt naturelle de Nyungwe, les bombardements des camps de réfugiés de l'ex-Zaïre, la mort par la faim et les maladies dans des prisons bondées, l'élimination par la justice gacaca (« la quasi-totalité des hutus masculins âgés de plus de 14 ans en 1994 a été jugée! »), …
Récemment, ce sont des disparitions massives de milliers de Hutu. 16000 dans la région de Ngororero, et voilà encore 30.000 disparus on ne sait par quelle baguette magique. Les ONG de défense des droits de l'homme telles que Human Rights Watch ont dénoncé ces disparitions forcées opérées par les autorités rwandaises. Selon le président rwandais, tous les Hutus sont des génocidaires. Il s'attelle ainsi, avec hargne et méthode, à les faire disparaître.
Source: Echos d'Afrique
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