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Tuesday 24 September 2013

Fw: [uRwanda_rwacu] KAGAMÉ NE S'EST JAMAIS COMPORTÉ COMME UN CHEF D'ETAT



 

Paul Kagamé, plus fort que jamais au Rwanda, critiqué pour son rôle dans la région

Le Monde.fr | 24.09.2013 à 11h0

Le 16 septembre, pour la troisième fois depuis le génocide de 1994, les Rwandais étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés. Comme prévu, le score est sans appel : le Front patriotique rwandais (FPR) remporte 76,22 % des suffrages exprimés et par la même écrase tous les autres partis en présence. Aussi, nombre d'observateurs ont trop vite admis que ce scrutin était sans enjeux.

Il faut dire que le régime du président Paul Kagamé a prouvé son efficacité à contrôler la scène politique nationale tant le FPR perpétue une forme de monopartisme démocratique grâce à la coalition qu'il a mis en place. Pourtant, ces élections revêtaient tous les apparats de la démocratie dans le cadre d'un multipartisme... de façade.
Dès le début de la campagne électorale, des signes inquiétants de dérives autoritaires étaient manifestes. Pour une opposition ostracisée, cela se traduit par des difficultés à mener campagne, de nombreux obstacles à l'enregistrement des candidats, l'impossibilité de proférer des critiques lors des rares débats publics et surtout des menaces à l'encontre des leaders d'opposition quand ils ne sont pas jeter en prison ou leurs partis interdits... Ce résultat, même s'il est validé par la Commission électorale – seules quelques irrégularités marginales ont été observées –, ne confère donc pas un caractère démocratique à l'événement tant les partis présents sont autant de satellites du FPR.
"KAGAMÉ NE S'EST JAMAIS COMPORTÉ COMME UN CHEF D'ETAT"
"La population est totalement dépolitisée. Si le taux de participation est aussi fort [97,5 %], c'est que tout le monde est fiché. Ce qui incite la population à aller voter, c'est la peur. Dans cette situation, on ne peut pas parler de plébiscite du pouvoir", déplore un chercheur présent à Kigali. Il faut dire que le comportement brutal de Kagamé, qui surveille tout et tout le monde – au point que la rue évoque même "l'oeil omniscient de Kagamé" – a généré des tensions au sein même du FPR.
Un officiel rwandais de passage à Paris reconnaissait avec dépit qu'"on admet que Kagamé soit un homme fort, mais on ne peut pas le respecter car il ne s'est jamais comporté comme un chef d'Etat. Il est toujours resté un chef du service de sécurité, poste qu'il occupait en Ouganda dans sa jeunesse. Il est finalement craint pour ce qu'il est réellement." Un homme fort qui ne peut se passer de ces élections pour démontrer à tous – y compris au sein de son propre parti – sa domination sans pareille.
"Les législatives étaient l'opportunité de voir s'il y avait des fissures au sein du FPR et donc un possible changement de régime à terme, explique un analyste de la politique de l'Afrique des Grands Lacs. Ce qu'il en ressort, c'est un renforcement du régime et de Kagamé lui-même." Le président incarne tellement ce régime qu'il a tendance à se muer en autocrate qui défend son trône à la manière d'un Negus à la rwandaise. Aussi l'enjeu de ces élections est avant tout de préparer l'échéance de 2017. Paul Kagamé sera alors au terme de son second mandat de président et ne pourra en briguer un autre qu'à condition de modifier la Constitution. Et pour cela, il lui faut un parlement dévoué à sa cause.
LIMOGEAGE
Si le 9 février M. Kagamé annonçait lors d'une réunion du Conseil exécutif du FPR ne pas souhaiter se représenter, il précisait que "c'est au peuple rwandais de décider de cette proposition [pour un troisième mandat]. Je ne peux pas non plus fuir mes responsabilités."
"Tout le monde se pose des questions pour 2017, reconnaît un universitaire. Soit Kagamé se représente, c'est le scénario que souhaitent les jeunes technocrates car ils l'idolâtrent et c'est grâce à lui qu'ils sont actuellement dans les sphères du pouvoir. Les historiques, qui tendent à être remplacés par cette nouvelle génération, préféreraient, eux, un départ de Kagamé pour éviter un système à la Museveni [président de l'Ouganda depuis 1986] ou Mugabe [président du Zimbabwe depuis 1987]. On pourrait finalement s'acheminer vers un modèle à la chinoise. Comme pour Deng Xiaoping, l'homme fort de Kigali pourrait garder l'armée et céder le pouvoir politique à un autre petit à petit."
Face à ce flou entretenu par Paul Kagamé lui-même, ce qui est sûr, c'est qu'il vaut mieux se poser des questions plutôt que de prendre la parole. Le 24 mai, le ministre de la justice Tharcisse Karugarama l'a compris à ses dépens. Suite à une interview accordée au Guardian, où il avait appelé à ce que le président ne se représente pas – conformément à la Constitution –, le général-major Paul Kagamé lui a fait savoir qu'il était limogé.
 DÉSTABILISATION DE LA RDC
Au plan national, ces élections, interrogent donc plus qu'elles ne donnent de réponse. En changeant de focale et en les envisageant d'un point de vue international, la lecture est tout aussi instructive. Tout d'abord, le président rwandais s'appuie sur un bilan économique plutôt flatteur (8,2 % de croissance annuelle moyenne ces cinq dernières années) et l'application d'une bonne gouvernance appuyée par une lutte contre la corruption réelle lui confère la confiance des bailleurs de fonds internationaux.
Un rapport d'autant plus important pour le Rwanda que le pays tire plus de 40 % de son budget de l'aide étrangère. "L'aide internationale est conditionnée moins aux droits de l'homme qu'à la bonne gouvernance. La démocratie n'est pas une condition nécessaire à son octroi", rappelle le chercheur indépendant André Guichaoua.
 "C'est au seuil de 99,9 % que le Rwanda a bien utilisé son budget 2011-2012. Mais certains défis sont à souligner comme l'excès du budget dans le ministère de la défense", a fait observé le patron de la coopération à l'ambassade d'Allemagne, M. Jolke Oppewal, le 22 janvier. Mais depuis que l'ONU a publié, le 12 octobre 2012, un rapport d'un groupe d'experts indépendants prouvant que le Rwanda déstabilise son voisin, la République démocratique du Congo (RDC), en finançant la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) qui dispute à l'armée congolaise le contrôle des Kivus, ces provinces de RDC frontalières du Rwanda et immensément riches en minerais, le président rwandais ne peut plus se poser uniquement en faire-valoir des Occidentaux qui démontre que l'aide à l'Afrique n'est pas un gâchis sans espoir et qu'un pays africain peut devenir un exemple de redressement spectaculaire (après le génocide de 1994).
GEL DES AIDES
Avec ces manœuvres, Paul Kagamé est tombé quelque peu en disgrâce auprès d'Etats qui l'avaient toujours soutenu jusqu'à présent. Son pays est dorénavant sous le coup du gel des aides de certains bailleurs – Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne, Banque africaine de développement. Sa réaction ne s'est pas fait attendre et dans une interview à Jeune Afrique, le président rwandais a dénoncé ces procédés en s'insurgeant contre le fait que ces aides soient utilisées "comme un moyen de contrôle politique".
Il était donc capital pour Kagamé de voir son pouvoir légitimé sans contestation dans les urnes pour pouvoir faire pression sur la communauté internationale au moment des négociations des accords de paix avec la RDC d'Addis Abeba et celles de Kampala entre le gouvernement congolais et les membres du M23. Parallèlement, et dans le même sens, le Rwanda déploie actuellement ses troupes à la frontière de la RDC ce qui "préoccupe" un cadre de la mission onusienne en RDC. Et d'ajouter que "le Rwanda s'imagine toujours comme un Etat assiégé donc la réponse est excessive à la moindre menace extérieure. La communauté internationale se montre indulgente car il y a des intérêts économiques à défendre qui sont colossaux, principalement autour des minerais."
BOURSE DES MATIÈRES PREMIÈRES
Quelques mois avant ces élections, le 23 janvier, en marge du Forum de Davos, Paul Kagamé, en plein scandale sur sa présumée implication dans la déstabilisation de l'Est de la RDC, annonçait la création à Kigali pour le troisième trimestre 2013 d'une bourse des matières premières de l'Afrique de l'Est (EAX) au côté de Jendayi Frazer, ancienne sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires africaines sous l'administration George W. Bush, fondatrice de 50 Ventures qui soutient le projet.
Le but vanté par les promoteurs est d'accroître la transparence des marchés des produits de la région des Grands Lacs et de développer des marchés à terme en Afrique orientale. Pour Bienvenue-Marie Bakumanya, journaliste congolais au Potentiel, "la création de cette bourse permet avant tout au président rwandais de contourner le verrou créé par la loi Dodd-Frank de 2010 sur le commerce des minerais de la zone de conflit en RDC. C'est une tentative de blanchiment de ressources naturelles de la RDC."
Avec fermeté et assurance, entre pressions militaires et opportunité économique, Paul Kagamé, pour calmer les esprits, fait de l'EAX un argument diplomatique. " Il utilise cette bourse comme un élément déterminant dans la stabilité de la région et un début de pacification possible avec la RDC, évoque un spécialiste de la région. Cela permettrait surtout de légaliser le trafic organisé par le Rwanda et surtout de pérenniser les taxes sur les minerais. Dans son jeu d'évitement, il doit donc montrer sa puissance, même au sein de son pays. " Les élections législatives en étaient un des instruments. A l'évidence, les enjeux dépassent de loin la seule scène politique rwandaise.
Tristan Coloma
Un système politique dominé par le parti présidentiel

Lundi 16 septembre, quelque six millions de Rwandais votaient pour leurs députés, qui siégeront pendant cinq ans. Retour sur les particularités du système politique de Kigali.
Les forces en présence. Les Rwandais étaient appelés aux urnes pour départager 355 candidats répartis sur quatre listes représentants quatre partis politiques. Tout d'abord, la coalition formée par le Front patriotique rwandais (FPR), mouvement du président Paul Kagamé, et 6 partis présentait 80 candidats.
Ensuite, le Parti social-démocrate (PSD), dirigé par l'actuel ministre de l'éducation, 64 candidats et le Parti libéral (PL), dont le leader est le ministre des sports, 62. Le PS-Imberakuri participe quant à lui pour la première fois à des élections législatives alors même que le parti est privé de son chef de file, Bernard Ntaganda, en prison depuis 2010 pour atteinte à la sûreté de l'Etat et " divisionisme ". Suite à des divisions, le parti serait représenté par des loyalistes proches du FPR. Seuls quatre candidats se présentaient à titre indépendant. Le président de l'Assemblée nationale est issu de la majorité présidentielle.
Les résultats. Le taux de participation est de 97, 5 %. Selon les résultats finaux annoncés le 16 septembre par la Commission électorale nationale (NEC), la coalition dominée par le FPR obtient 76,22% des suffrages exprimés. Elle recueille 4 439 948 voix sur les 5 825 483 suffrages exprimés, a détaillé le secrétaire exécutif de la NEC, Charles Munyaneza. Loin derrière suivent le PSD et le PL, crédités respectivement de 13,03% et 9,29% des voix.
Les bulletins nuls ou blancs ne représentent que 0,96 %. Un minimum de 5% des voix est exigé pour entrer à la Chambre des députés.
Une opposition qui peine à exister. Les partis ont reçu l'autorisation de s'implanter sur l'ensemble du territoire et de mener campagne il y a à peine six mois. L'opposition est implicitement exclue du jeu démocratique... Le Parti démocratique vert, qui a été autorisé le 9 août 2013 (trois jours avant la date limite de dépôt des candidatures), a préféré se retirer de la course, affirmant manquer de temps pour mener campagne. Une autre raison est peut-être qu'en 2010, le vice-président du parti, André Kwasa Rwigereka, a été retrouvé décapité... Les Forces démocratiques unifiées (FDU), présidées par Victoire Ingabiré, emprisonnée depuis son retour d'exil en 2010, sont toujours interdites. Le PDP Imanzi, malgré plusieurs tentatives, n'a pas réussi à se faire enregistrer. De plus, son président, Deo Mushatdi est lui-aussi en prison.
Les particularités. Sur les 80 sièges, 53 vont aux partis politiques et indépendants (ces membres sont élus au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq ans, au scrutin de liste bloquée, à la représentation proportionnelle), 24 sont réservés à des femmes (en raison de deux par province et la ville de Kigali, elles ont été élues au suffrage indirect par des collèges et conseils locaux et nationaux le 16 et le 17 septembre), 2 à des jeunes (élus par le Conseil national de la jeunesse le 17 septembre) et 1 est dévolu aux personnes handicapées (élu par la Fédération des associations des handicapés le 18 septembre).
Grâce à cette répartition des sièges, le Rwanda détient le record mondial de représentation féminine à l'Assemblée nationale (67 % de femmes).
Le partage du pouvoir a été consacré par la Constitution adoptée en 2003. Le président de la République et le président de la Chambre des députés sont issus de formations politiques différentes. La Constitution dispose également que le parti politique majoritaire à la Chambre des députés ne peut pas dépasser 50 % de tous les membres du gouvernement. Les députés n'occupent pas leur place en fonction de leur appartenance politique, mais par ordre alphabétique.
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